Guerre Judéo-Romaine

 

 

 

Avant Propos sur Hérode le Grand

Hérode Ier le Grand (en hébreu הורדוס הגדול), fils d'Antipater, est né à Ascalon en 73 av. J.-C. et mort à Jérusalem en 4 av. J.-C. Il est roi de Judée de 37 av. J.-C. à 4 av. J.-C.

Hérode le Grand à ne pas confondre avec Hérode Antipas, son fils et successeur est un des personnages les plus importants de l'histoire juive. S'il a été indiscutablement pervers, il est néanmoins resté un personnage très important qui nous permet de mieux comprendre cette période où les Romains ont dominé le peuple juif.

Nommé à ce poste par les Romains, Hérode a régné comme roi de Judée de l'an 37 avant JC jusqu'à sa mort, en 4 avant JC. Ce très long règne, qui a duré 33 ans, a été à beaucoup d'égards un âge d'or en termes de prospérité économique et de stabilité sociale.

Grand bâtisseur [construction d'une extention du Temple de Jérusalem dite Temple d'Herode, restauration de la forteresse du Temple (Antonia) et les murailles de Jérusalem, fonde et rebâtit de nombreuses autres villes : Sébaste (Samarie), Panéion, près des sources du Jourdain, le port artificiel de Césarée (Tour de Straton ainsi qu'un temple sur une colline dominant le port), Agrippium (Anthédon), Antiparis (Apheq), Phasaélis (au nord de Jéricho), ainsi que de nombreuses forteresses : Cypros, Hérodion, Massada, Alexandréion, Hyrcania, Machéronte. Il élève aussi des monuments publics dans plusieurs villes de la côte méditerranéenne, à Tripoli, Ptolémaïs, Byblos, Béryte, Tyr, Sidon, Laodicée, Ascalon, dans les îles (Cos, Rhodes) ainsi qu’à Damas, Antioche, Athènes et Sparte], il fut placé sur le trône de Jérusalem par les Romains. Pour garantir la séparation du culte et de l'État, il retire le pouvoir politique aux prêtres, qui n'ont plus qu'un rôle spirituel. Par peur des complots, sa folie passagère l'amène à faire assassiner son épouse Mariamne ainsi que plusieurs de ses enfants

Cette prospérité et cette stabilité sont à attribuer, dans une large mesure, au rôle effacé que les Romains ont joué dans la vie quotidienne des Juifs.

L'attitude des Romains était faite en général de tolérance, ce qui veut dire que les Juifs étaient dispensés de devoir adhérer à la religion officielle de l'Etat romain. Rappelons-nous que, dans tous les pays pendant l'Antiquité, la religion et l'Etat étaient inséparables, et plus encore à Rome où l'on pratiquait le culte de l'Empereur, plus exactement son apothéose posthume.

Ce lien entre l'Etat et la religion donnait évidemment une légitimité supplémentaire aux souverains. L'union du pouvoir temporel et du pouvoir spirituel leur permettait d'exercer un contrôle complet sur l'existence physique et spirituelle de leurs sujets.

Les Romains, s'ils considéraient que la religion d'Etat était essentielle pour garantir l'identité romaine et la loyauté à l'Etat, étaient en même temps des gens pragmatiques. Ils en avaient été instruits par l'expérience des Grecs : Il ne fallait pas forcer les Juifs à adorer des idoles. Et ils se rendaient compte eux-mêmes que les Juifs n'étaient pas comme les autres peuples païens : Ils n'étaient pas disposés à adopter un quelconque conformisme. C'est ainsi que les Romains ont accordé aux Juifs un statut officiel qui les exemptait de toute forme d'adhésion à la religion d'Etat romaine.

Cette politique, à la fois très judicieuse et très tolérante, n'allait pas sans contrepartie, sous la forme d'un impôt exceptionnel, le fiscus judaicus. Vous voulez être exemptés de la religion d'Etat ? Fort bien ! Mais vous devrez payer pour jouir de ce privilège !

Les Juifs auraient pu vivre dans l'harmonie s'ils s'étaient contentés de payer cet impôt et de s'occuper de leurs propres affaires.

 

 

Partage de la Judée après la mort d'Hérode

 

 

 

 

Le début de la guerre des Juifs

 

 

La Judée jouit d'un statut particulier depuis Auguste. Il n'y a pas de légionnaires mais une aile de cavalerie et cinq cohortes composées de fantassins de médiocre qualité soit environ 3 000 soldats.. A Jérusalem, la garnison permanente est très faible et à l'époque de Pâques,  un détachement plus considérable de soldats romains campe dans un portique voisin du temple. Sous le procurateur Ponce Pilate, les soldats romains en garnison à Jérusalem laissent à Césarée les enseignes portant les images de l'empereur. La justice est rendue par les autorités locales, au civil, lorsqu'un Hébreu est impliqué. L'entrée du Temple reste interdite aux païens. Sous le règne de Tibère, les antiques coutumes sont respectées. Néanmoins, l'impôt est refusé parce qu'il est impie. Flavius Josèphe écrit que Judas le Galiléen, fils d'Ezechias, fonde avec Sadok le Pharisien, la secte des Zélotes, déclenche une révolte en 6 ap JC au moment du recensement fiscal et l'attaque de la garnison romaine de la capitale de la Galilée, saccage les arsenaux royaux et meurt crucifié la même année. Cette lutte contre Rome est aussi une revendication du trône d'Hérode, Judas le Galiléen est un Asmonéen. Après ces deux premiers empereurs patients, voici Caligula qui donne le titre de roi à Hérode Agrippa et ordonne en 39 ap JC au gouverneur de Syrie, Publius Petronius d'entrer dans Jérusalem avec ses légions et d'élever la statue de l'empereur dans le temple. Le roi Agrippa se rend à Rome spécialement pour convaincre son ami de renoncer et il obtient  une concession limitée à Jérusalem. Pendant son règne, la haine pour le culte de l'empereur monte d'un cran avec la persécution des Juifs d'Alexandrie. Agrippa fait relever les remparts de Jérusalem ce que le pouvoir romain avait interdit. Sous le règne de Claude, on en revient à la politique suivie sous Tibère, une ordonnance valable pour tout l'empire exempte les Juifs de toutes les charges publiques incompatibles avec leurs pratiques religieuses et en particulier pour les obligations militaires. Un procurateur romain, Cuspius Fadus, est nommé pour Jérusalem, après la mort d'Agrippa, mais il est dessaisi de deux pouvoirs d'Agrippa, la nomination du Grand Prêtre et l'administration du Trésor du Temple qui sont confiés au roi Hérode de Chalcis, le frère du roi défunt, et en 48 ap JC, à sa mort, Agrippa le Jeune lui succède.


Mais depuis 44 ap JC et la mort d'Hérode Agrippa, les incidents avec l'autorité romaine sont quotidiens. Cuspius Fadus (44 - 46) intervient pour des troubles sur la rive droite du Jourdain en 44 ap JC et  réprime en 45 ap JC , la révolte de Theudas, un "prophète" qui entraîne le peuple et finit décapité. Il débarrasse la Judée des partisans mais ils reviennent plus puissants. Son successeur Tiberus Julius Alexander connaît la famine en Palestine et fait crucifier Jacob et Simon, fils de Judas le Galiléen. En 48 ap JC, des émeutes éclatent en Judée parce qu'un soldat romain, durant une fête religieuse à Jérusalem, a montré son derrière à la foule. Le procurateur Cumanus réprime la révolte et selon Flavius Josèphe, cette action entraîne la mort de 20 000 Hébreux, mais quand, la même année, un soldat romain déchire et brûle un rouleau de la Thora, Cumanus fait exécuter le soldat pour éviter la révolte. La guerre civile éclate entre ceux qui refusent la présence romaine et ceux qui s'y accommodent. Les Zélotes incendient les demeures des Judéens qui refusent d'être leur complices et enlèvent des personnages important pour les échanger contre ceux des leurs qui sont prisonniers des Romains et très souvent l'échange se fait. La faible présence militaire romaine ne vient pas à bout des bandes de patriotes retranchés dans les montagnes.  En 51 ap JC, Cumanus sévit contre les Zélotes armés qui se vengent des Samaritains qui ont tué des Galiléens traversant la Samarie pour aller à Jérusalem. Le légat Quadratus porte l'affaire devant l'empereur. En 52 ap JC, conseillé par Hérode Agrippa II, Claude donne raison aux Judéen, exile Cumanus et le remplace par Antonius Felix. Le gouvernement impérial ne prend pas la mesure du mouvement et n'augmente pas le nombre de fonctionnaire. Le recrutement de la garnison se fait presque uniquement chez les Judéens. La grande masse des petits agriculteurs est étroitement liée aux bandes d' "hommes au poignard". Des meurtres ciblés visent des soldats romains isolés et des Judéens partisans de Rome. Felix fait massacrer des milliers de fidèles qui ont suivi un égyptien qui prédit la fin de la domination romaine et les conduit pour contempler l'effondrement des remparts de Jérusalem. Sous les procurateurs Albinus et Florus, la situation empire.

 

A Césarée, premier port de Palestine, les Grecs et les Hébreux jouissent des mêmes droits civiques. Les Grecs demandent à l'autorité romaine d'enlever aux Hébreux le droit de cité. Burrus, le ministre de Néron approuve cette demande. Cette décision provoque de violentes émeutes. Les Grecs et les Hébreux se battent autour de la synagogue. Les Romains prennent parti pour les Grecs. Les Hébreux quittent la cité mais sont contraints par le gouverneur d'y revenir. Au cours d'une émeute le 6 août 60 ap JC, les Hébreux de Césarée sont exterminés. D'autres cités grecques connaissent la même situation, comme Ascalon, Skytopolis, Hippos et Gadara, mais aussi en Syrie, Tyr et Ptolémaïs et Alexandrie en Egypte. A Jérusalem, Florus fait prendre 17 talents dans le trésor du Temple, pour le service de l'empereur. Le peuple s'ameute, court au temple ..., invoque le nom de César, le supplie de les délivrer de la tyrannie de Florus (Flavius Josèphe). Les Hébreux modérés et les propriétaires réussissent à calmer la foule avec l'aide d'Agrippa II, l'administrateur du Temple. Mais l'influence des bandes de patriotes progresse dans le refus de la domination romaine. Les Hébreux s'opposent aux desseins de Florus d'occuper le Temple et la citadelle Antonia. Voyant qu'il ne peut atteindre les trésors, il sort de Jérusalem et laisse une cohorte puis repart pour Césarée. Les patriotes et les sicaires envahissent Jérusalem conduits par Menahem, l'un des fils de Judas le Galiléen. La poignée de soldats romains qui occupent la forteresse est massacrée, le palais du roi ne fait pas longue résistance. La ville de Jérusalem est entre les mains des "nouveaux Macchabées" le 6 août 66 ap JC. Les soldats d'Agrippa sortent librement mais les Romains commandés par le tribun Metilius, se rendent à condition d'avoir la vie sauve et sont mis à mort sauf leur officier qui se fait circoncire. Eleazar fait prisonnier Menahem et l'exécute. La forteresse de Massada est prise par surprise, par un groupe de Sicaires.

 


 

A l'automne 66 ap JC Cestius Gallus, le gouverneur de Syrie marche contre les insurgés avec 3 légions (VI, X et XIII). Il prend Joppé dont la municipalité est exécutée. En septembre, il est devant Jérusalem, entre dans la ville mais ne profite pas des oppositions entre Judéens. Il doit lever le siège, sacrifier ses bagages, ses machines de guerre et son arrière garde pour assurer sa retraite rapide. Agrippa lui apporte un soutien militaire pour rétablir l'ordre. Mais en novembre, près de Beth-Horon, il tombe dans une embuscade et perd environ 5 000 fantassins et 400 cavaliers face aux troupes d'Eleazar qui utilisent des flèches enflammées et pratiquent les charges d'infanterie de masse. Plus personne ne parle de déposer les armes. Seuls les chrétiens ne veulent pas se battre pour le Temple et se retirent dans un ville appelée Pella, au delà du Jourdain. La révolte s'étend à la Galilée et en Idumée. La Samarie se joint bientôt aux révoltés.


La réaction de Néron est l'envoi d'un légat impérial, Titus Flavius Vespasianus, un militaire prudent et chevronné. Il rejoint la Palestine avec deux légions d'Occident qui ont combattu les Parthes, la V Macedonica et la XV Apollinaris (en l'honneur du dieu Apollon) auxquelles on a ajouté la Legio X Fretensis, la moins éprouvée de celles que Gallus a utilisées. Il bénéficie aussi de l'ancienne garnison de Palestine, des contingents envoyés par les rois vassaux, Antiochus de Commagène, Sohem de l'Iturée, d'Hémèse, Agrippa II et Malchus des Nabatéens. Les troupes auxiliaires comprennent :

- 3 000 cavaliers + 1000 cavaliers fournis par les 4 rois.
- 5 000 archers de Palmyre + 2 000 archers fournis par les 3 autres rois.

Soit en tout 50 000 hommes dont 15 000 soldats royaux. Cette armée est rassemblée au printemps 67, à Ptolémaïs et entrent en Palestine. Les insurgés ont été repoussé par la petite garnison d'Ascalon et ont renoncé à toute offensive contre l'armée romaine. Ils ne proposeront pas de batailles rangées face aux Romains ni ne porteront secours aux places assiégées. Vespasien ne divisera pas son armée et cependant la résistance est opiniâtre tant les fanatiques terrorisent les pouvoirs locaux. Le légat consacre l'année 67 ap JC à prendre les places fortes de Galilée et fait la conquête de la côte jusqu'à Ascalon. La petite cité de Jotapata que défend Flavius Josèphe, retient les 3 légions pendant 45 jours. Vespasien rejoint Agrippa II, s'empare de Tibériade, de Gamala et du Mont Thabor. Les légions hivernent à Skytopolis et à Césarée.


A Jérusalem, la guerre civile fait rage entre les diverses factions qui se combattent avec acharnement. Vespasien invité à intervenir, ne tente pas de profiter de cette discorde. En 68 ap JC, il occupe le territoire au delà du Jourdain et les cités de Gadara et Gérasa. Il s'installe près de Jéricho et de cet endroit, lance des troupes au sud pour occuper l'Idumée et au nord pour la Samarie et ainsi, en été, cerner Jérusalem de tous côtés. Le siège peut commencer. C'est à ce moment que la nouvelle de la mort de Néron arrive au camp de Vespasien. Le légat suspend les opérations et attend les ordres. La guerre est suspendue et Galba a d'autres soucis à ce moment là.

 

Suite de la Guerre des Juifs

 



Vespasien a un autre conflit en cours, il a laissé en Palestine, son fils Titus aux prises avec les Hébreux en pleine guerre civile.

 

Mort de Néron...

 

A la nouvelle de la révolte de Vindex (propréteur d'origine gauloise de Séquanaise) contre l'empereur Néron , Vespasien presse ses troupes pour terminer la guerre des Juifs, pressentant les discordes au sein de l'Empire. Mais c'est la fin de l'hiver 67 - 68 ap JC et il ne peut que placer des garnisons dans les cités qui se sont soumises. A Jérusalem, les Zélotes dirigés par Jean de Gischala, font appel aux Jean de Gischala et l'emportent sur les modérés. Ananos et Jésus fils de Gamalas sont massacrés ainsi que les principaux opposants. Des habitants de Jérusalem font défection au péril de leur vie. Les officiers romains conseillent à Vespasien de profiter de cette lutte fratricide, mais Vespasien refuse, sachant que cette guerre civile ne va pas s'arrêter et que s'il attaque maintenant, tous les patriotes vont faire bloc contre les Romains. La forteresse de Massada est prise par les Sicaires qui s'approvisionnent sur les villages voisins. Au printemps, Vespasien déplace le gros de son armée en direction du Sud, depuis Césarée jusqu'à Antipatris et soumet la toparchie de Thamna. Puis il se rend dans la toparchie d'Ammathus en passant par Lydda et Jamnia, descendant la côte de la Samarie. Il y installe la Legio V Macedonica et occupe tous les passages vers Jérusalem. Pendant ce temps Placidus avec un détachement et de la cavalerie soumet la Pérée. Vespasien avance vers le Sud Est et ravage Bethleptenpha et sa toparchie. Puis il capture, vers le sud, deux bourgs au centre de l'Idumée, Betabris et Caphartoba, fait prisonnier, tue et chasse le reste de la population et y établit une partie assez considérable de ses propres troupes selon Flavius Josèphe. Ensuite il revient à Ammathus, descend à travers la Samaritide et atteint Jéricho au début du mois de juin. Les Romains éliminent les habitants qui ne se sont pas réfugiés dans les montagnes voisines. Vespasien poursuit l'encerclement de Jérusalem, dresse des camps à Jéricho et Adida. Puis il envoie Lucius Annius avec de nombreux légionnaires et un escadron de cavalerie attaquer Gerasa qu'il prend d'assaut, et autorise les soldats à piller. La guerre s'étend à tel point que les habitants de Jérusalem ne peuvent plus sortir de la ville. C'est alors que Vespasien, de retour de Césarée et prêt à lancer toutes ses forces contre Jérusalem apprend la mort de Néron.



Et mort de Galba...

Alors Vespasien remet l'attaque de Jérusalem. Puis il fait demander au nouvel empereur Galba (qui a succèdé à Néron)des instructions relatives à la guerre qu'il menait. Il n'obtient aucune réponse et n'entreprend rien. En janvier 69 ap JC, il envoie son fils Titus à Rome pour saluer l'empereur mais avant d'arriver, celui ci apprend que Galba est mort. Titus est près des côtes d'Achaie, il passe de Grèce en Syrie et rejoint rapidement son père à Césarée. Puisque l'Empire néglige cette campagne contre les Juifs, ils jugent inopportun de poursuivre la guerre contre des étrangers. Pendant ce temps, un certain Simon fils de (Cioras ou Giora), s'est constitué une armée de brigands et de citoyens, capable de défaire les Zélotes en pleine campagne et de ravager l'Idumée avec une foule de 40 000 personnes le suivant qu'il fallait nourrir. Vespasien pendant ce temps marche contre les régions de Judée encore insoumises, occupe les toparchies de la Gophnitide et de l'Acrabétène et laisse des garnisons à Bethela et Ephraim. Puis il marche vers Jérusalem en faisant beaucoup de prisonniers et de morts en mai et juin 69 ap JC. Le légat de la Legio V Macedonica, Sextus Vettulenus Cerialis, ravage l'Idumée supérieure, capture et brûle Caphetra, obtient la reddition de Charabis pourtant ceinte de murailles puissantes et prend d'assaut Hebron et la brûle. La Judée est soumise sauf Hérodion, Massada et Machaeron.


Mais Simon qui cerne Jérusalem profite de l'opposition entre les Iduméens et les Zélateurs. Les Iduméens se soulèvent contre Jean de Gischala, massacrent des Zélateurs, les chassent du palais construit par Grapté et les refoulent dans le Temple. Mais craignant un accès de fureur des Zélateurs se concertent avec les Grands-Prêtres et le résultat est un appel à Simon  pour renverser Jean de Gischala. Ainsi Simon, jusqu'à présent redouté, entre avec ses troupes, accueilli comme un sauveur.  Jean de Gischala et les Zélateurs sont confinés dans l'enceinte du Temple. Simon lance un assaut sur le Temple mais en vain, beaucoup de ses combattants sont blessés par les projectiles lancés d'en haut. Les Zélateurs ont  renforcé cet avantage en construisant  quatre hautes tours d'angle. sur lesquelles ils installent des catapultes et des onagres en plus des archers et des frondeurs. Les offensives de Simon s'arrêtent.

 

Et enfin mort de Vitellius... Vespasien lui succède !

Revenant à Césarée, Vespasien apprend que Vitellius est désormais empereur à Rome et il est furieux. D'autant plus qu'il ne pouvait envisager une navigation vers l'Italie pendant l'hiver. Les soldats se rassemblent et soutiennent que Vespasien est l'homme qu'il faut pour l'empire. Mucien et les autres officiers exhortent Vespasien à se comporter en empereur. Mais celui ci pense d'abord à l'Egypte en raison de ses ressources en blé et de ses deux légions en garnison à Alexandrie. Il écrit à Tibère Alexander le gouverneur de l'Egypte et lui annonce que poussé par  son armée, il  assume le poids de l'Empire et le prendrai volontiers comme collaborateur. Celui ci fait prêter serment au légionnaires et au peuple. Vespasien fait libérer Flavius Josèphe. Voyant qu'Alexandrie lui est favorable, Vespasien  part pour Antioche et considère que la marche sur Rome est prioritaire. Cette conquête est rondement menée par Antonius Primus si bien que quand Vespasien arrive à Alexandrie en janvier 70 ap JC,  il reçoit la nouvelle de la mort de Vitellius et de nombreuses ambassades. Vers le milieu du mois de mars, il envoie Titus avec l'élite de son armée prendre Jérusalem, en passant par Tanis, Heracleopolis, Péluse, Raphia, Gaza, Ascalon, Jamnia, Joppé et Césarée qu'il atteint début avril.

 


A Césarée Titus concentre ses troupes. A Jérusalem, la situation est devenue plus compliquée. Eléazar, le fils de Simon entraîne des notables accompagnés de Zélateurs et se rendent maîtres de l'enceinte intérieure du Temple et s'installent au dessus des portes sacrées sur les métopes du Saint des Saints. Simon attaque d'en bas Jean de Gischala qui est assailli d'en haut par les hommes d'Eléazar. Avec beaucoup d'oxybèles, de catapultes et d'onagres, les hommes de Jean de Gischala tuent beaucoup de leurs ennemis. Le calcul de Vespasien s'avère juste. en particulier parce qu"en se combattant les trois partis incendient les environs du Temple et détruisent les stocks de blé nous dit Flavius Josèphe

Mais Titus avance avec les Legio V Macedonica, X Fretensis, XII Fulminata et XV Apollinaris, auxquelles sont joints les contingents renforcés des rois alliés, un grand nombre d'auxiliaires de Syrie, deux mille soldats d'élite de l'armée d'Alexandrie et trois mille des garnisons de l'Euphrate, soit au total soixante dix mille hommes. En avançant en territoire ennemi, les troupes alliées et les contingents des rois ouvrent la marche. Devant la ville de Gabath Saül, Titus parti en reconnaissance avec un groupe de cavaliers se trouve soudain isolé avec quelques compagnons par une sortie en masse des défenseurs. Il réussit à s'en sortir en fonçant à travers les ennemis et les cavaliers le suivent sauf deux qui sont tués. Cette aventure donne aux Hébreux des espérances irréfléchies. A la mi avril, il campe sur le Scopus à sept stades (env 1300m) au Nord de Jérusalem et fait établir un camp pour deux légions. La V, épuisée par une marche de nuit, campe à trois stades (env 500m) pour construire plus en sécurité les retranchements. La X, arrivant par Jéricho reçoit l'ordre de camper sur la montagne des Oliviers à l'Est de Jérusalem.

 

jerusalem

Le siège de Jérusalem et destruction du temple (70 ap JC)


En voyant les légions s'installer près de Jérusalem, les factions commencent à se réconcilier, elles mobilisent environ treize mille combattants. Et ils se décident à faire une sortie en masse contre les légionnaires de la X qui construisent un mur et sont dispersés et pour la plupart ayant posé leurs armes. Les défenseurs traversent le vallon et attaquent avec d'immenses clameurs. Les légionnaires surpris sont mis en désordre, quelques uns fuient, la majorité tente de prendre ses armes mais avant de pouvoir s'en servir est frappé et tuée. Les renforts arrivent sans arrêt chez les Hébreux et les Romains habitués à la "guerre organisée" sont troublés par cette irruption et cèdent à l'attaque. Les Romains reculent en blessant les Hébreux dans leur course, mais leur flot grossissant toujours, les Romains se trouvent bientôt loin du camp en grand danger. Titus averti leur porte immédiatement secours, avec les soldats d'élite il les attaque de flanc, tue beaucoup d'ennemis et en blesse davantage. Les légionnaires qui ont fui reviennent au combat et les Hébreux sont mis en fuite et repoussé dans le vallon. Mais sur la pente opposée, ils se retournent et combattent les légionnaires jusqu'à midi

Titus met en ligne des renforts et des soldats tirés des cohortes et envoie le reste de la légion continuer les travaux du retranchement. Les Hébreux prennent cette manoeuvre pour une fuite et une foule intacte s'élance avec une telle impétuosité que les légionnaires qui leur font face ne tiennent pas le choc et s'enfuient vers la montagne. Titus et quelques soldats se trouvent isolés face aux ennemis et Titus charge et frappe les Hébreux qui s'écartent de lui pour poursuivre les fuyards. Les légionnaires qui fortifient le camp, voyant à nouveau cette irruption sont troublés et la légion persuadée que Titus est en fuite, se disperse. Mais quelques légionnaires apercevant Titus en plein dans la mêlée et inquiets pour son sort annoncent à grand cri le péril où il se trouve. Les fuyards honteux d'avoir abandonné César repoussent les Hébreux de la pente et les refoulent dans la vallée. Titus renvoient les légionnaires construire le retranchement. 

 

A Jérusalem, la guerre civile reprend, le jour des azymes, les partisans d'Eléazar entrouvrent les portes du Temple et laissent entrer les fidèles. Jean de Gischala en profite pour faire entrer des hommes peu connus avec des armes cachées sous les vêtements et s'emparent du Temple par surprise. Les homme d'Eléazar fuient par les souterrains. Beaucoup de fidèles sont frappés. Titus décide de se rapprocher de Jérusalem. Il place devant les portes suffisamment  de cavaliers et de fantassins  pour arrêter toute sortie et ordonne au légionnaires d'aplanir  tout l'espace jusqu'au rempart. Tout ce qui est mur, clôture et arbre est rasé.

Les Hébreux  profitent de cette proximité des Romains pour leur tendre un piège. Pendant que certains sortent par les tours des femmes en se cachant comme si les partisans de la paix les chassent et qu'ils craignent les légionnaires, d'autres, sur les remparts, appellent les Romains en demandant la paix, promettent d'ouvrir les portes et jettent des pierres sur les premiers. Les légionnaires  s'apprêtent à faire mouvement vers les portes mais Titus, déçu du refus d'un accord  proposé la veille et méfiant devant ce surprenant appel, donne l'ordre aux soldats de rester à leur poste.  Mais ceux qui sont affectés aux travaux saisissent leurs armes et se précipitent vers les murailles. Arrivés entre les tours de la porte, ils reçoivent  de nombreuses pierres et des flèches venant du rempart, tandis que les "fugitifs" les entourent et les attaquent par derrière. Beaucoup de ces légionnaires sont tués ou blessés, mais ils finissent par rompre le cercle. Titus les blâme d'avoir combattu sans ordres et menace de sanctions mais les légions le pressent de pardonner et il cède à leurs prières.  Alors pour poursuivre les travaux de déblaiement, il place devant les portes de l'infanterie, de la cavalerie et des archers. puis Titus campe à deux stades de l'un des angles du rempart, face à la tour Psephina, l'autre corps d'armée  s'installe face à la tour Hippicos et le Legio X reste sur le mont des Oliviers.

La ville de Jérusalem est bâtie sur deux collines et entourée de ravins infranchissables et d'un simple retranchement sur trois côtés. Le dernier côté est protégé par trois murs. Les murs sont solides, construits avec des pierres de grande tailles et d'autant plus difficiles à prendre qu'ils dominent des vallons et des fossés profonds. Les dernières constructions datent du roi Agrippa. Les tours sont massives, carrées et solides également. Le Temple est construit sur une éminence entourée d'un triple rempart circulaire.

Dans la ville, les Hébreux combattant autour de Simon sont au nombre de dix mille auxquels il faut ajouter cinq mille Iduméens. Le Temple est défendu par six mille combattants obéissant à Jean de Gischala et deux mille quatre cents Zélateurs. La guerre que se livre les deux camps, arrêtée à l'arrivée des Romains reprend de plus belle. Titus fait une reconnaissance avec l'élite de sa cavalerie et ce qu'il voit le rend perplexe. La simple muraille du côté des ravins n'est pas praticable et le premier des trois murs semble capable de défier les machines de siège. Il décide alors d'attaquer près du tombeau du grand-prêtre Jean, là où le rempart est moins haut et le second mur ne s'y rattache pas. Il envisage d'occuper le troisième rempart dont l'accès est facile et de s'emparer du Temple et de de la ville haute en passant par la tour Antonia, nommée ainsi par Hérode en l'honneur de Marc Antoine. Pendant cette reconnaissance, Nicanor qui s'est approché du rempart pour discuter de paix avec les défenseurs est blessé par une flèche.

Voyant cette violence, Titus accélère les préparatifs du siège tout en gardant des forces pour empêcher toutes sorties des Hébreux. Malgré ces précautions, Simon fait installer toute son artillerie sur le rempart, les machines capturées à Cestius et celles prises avec la tour Antonia. Mais peu de défenseurs savaient les utiliser. Quelques uns envoient des pierres et des javelots du haut du rempart sur les Romains. Ceux ci disposent des claies pour protéger les travailleurs romains. Et les légions utilisent les oxybèles et les onagres pour éviter les sorties des Hébreux. Les pierres étaient blanches et des vigies, placées sur les tours, signalent le projectile et ceux qui sont menacés se dispersent et les effets sont moindres. Les Romains décident de noircir les pierres et celles ci ne sont plus vues d'avance. Les pierres atteignent bien plus souvent leur but et font de nombreux morts.   

Titus fait avancer son artillerie et commence à faire battre le rempart. Les deux factions décident d'opposer désormais une défense commune. Et oubliant leurs haines, les Hébreux et les Iduméens s'alignent ensemble sur les remparts et font pleuvoir des tisons enflammés contre les machines, et sortent brutalement détruire les mantelets des machines et attaquer ceux qui les manipulent. Titus doit grouper autour des machines des cavaliers et des archers. Les ennemis apportant des torches sont repoussés. Les hélépoles ou tours d'assaut entrent en action, le bélier de la Legio XV Apollinaris ébranle l'angle d'une tour qui fait une forte saillie. Une nouvelle fois les Hébreux, observant que les légionnaires sont dispersés, s'élancent par la tour Hipicos et mettent le feu aux ouvrages.  Les légionnaires se rassemblent  mais l'audace des Hébreux met en fuite la discipline romaine, un combat terrible a lieu autour des machines. Déjà le feu prend aux travaux, mais la résistance d'une élite de soldats d'Alexandrie limite les dégâts et Titus arrive avec les cavaliers et le massacre commence. Les Hébreux reculent et sont poursuivis jusqu'à la ville.

Titus ordonne de construire trois tours de cinquante pieds de haut. Elles sont si hautes que les Hébreux sur les remparts ne peuvent atteindre les archers et les frondeurs ainsi que les lanceurs de javelots qui les blessent. Ces tours sont trop lourdes pour être renversées et couvertes de plaque de fer. En reculant hors de portée des projectiles, les Hébreux ne peuvent plus s'opposer aux assauts des béliers qui détruisent peu à peu la muraille. Une brèche se forme sous les coup de la plus grande hélépole que les Hébreux surnomment "le vainqueur". Alors les défenseurs abandonnent ce rempart et se retirent. Les Romains pénètrent par la brèche, tous les Hébreux  s'enfuient derrière le second mur, les portes sont ouvertes et le quinzième jour du siège, les Romains s'emparent de la première enceinte et l'abattent en grande partie, ainsi que le quartier nord.  

Titus déplace son camp à l'intérieur de l'enceinte mais de manière à être hors de portée des flèches tirées du deuxième mur.qu'il commence aussitôt à attaquer. Les Hébreux se répartissent la défense du mur, les compagnons de Jean de Gischala depuis la tour Antonia, le portique Nord du Temple et le tombeau d'Alexandre Jannée, soit à l'Est, ceux de Simon depuis le monument du grand-prêtre Jean. Ils font de fréquentes sorties mais sont repoussés, en revanche, depuis les remparts, ils ont l'avantage. Les combats sont incessants. Cinq jours après le premier, le deuxième mur est pris par les Romains. Les Hébreux fuient comme la précédente fois. Titus entre dans l'enceinte avec mille légionnaires et les troupes d'élite de sa garde. il n'élargit pas la brèche, défend d'incendier les maisons, autorise la sortie des factieux. Cette mansuétude est prise pour de la faiblesse par les combattants qui enveloppent les Romains qui ont franchi le mur. Les Romains doivent se défendre car la brèche est étroite. Titus place les archers à l'extrémité des ruelles et combat lui même dans une rue très encombrée. et ainsi les légionnaires peuvent se retirer.

Les Hébreux sont fiers de leur succès et s'imaginent que les Romains n'oseront plus entrer dans la ville. Ils résistent encore trois jours et reculent devant la vigoureuse attaque des légionnaires qui prennent le rempart pour la deuxième fois. Titus le fait abattre dans toute sa longueur et fait occuper ses tours. Il préfère interrompre le siège et laisser aux factieux le temps de délibérer après la ruine du deuxième mur. Il profite de la trêve pour distribuer la solde. Les légionnaires apparaissent revêtus de leur cuirasse et les chevaux brillamment harnachés.Tous les Hébreux peuvent voir le spectacle. La distribution de vivres dure quatre jours et aucune proposition de paix ne vient des Hébreux. Alors Titus fait commencer les terrassements contre la tour Antonia et le tombeau de Jean. Il compte prendre le Temple par la tour Antonia et la ville haute par le tombeau de Jean. Les sorties des Iduméens et de l'infanterie lourde de Simon freinent les travaux  près du tombeau. A la tour Antonia, ce sont les Zélateurs qui font face. Les Hébreux s'améliorent dans le maniement des machines. Ils possèdent trois cents oxybèles et quarante onagres écrit Flavius Joseph.


Les travaux de terrassement se poursuivent malgré les projectiles lancés du rempart. Titus envoie une section de cavalerie tendre une embuscade aux Hébreux qui sortent., mais le plus grand nombre sont des civils affamés. Ils sont crucifiés en face du rempart. Les terrassement sont terminés en dix sept jours par les quatre légions. Jean de Gischala fait miner le sol depuis la forteresse Antonia et garnir les souterrains d'étais et porter du bois enduit de bitume et de poix et enfin y mettre le feu. Les terrassements s'effondrent quand les étais sont consumés et cette catastrophe frappe les Romains de terreur. Simon attaque les autres terrassements avec des torches portées par des hommes audacieux qui mettent le feu aux machines. Du rempart, les Hébreux repoussent les Romains qui viennent éteindre l'incendie. Les Hébreux sortent en masse et attaquent les gardes. Les oxybèles sont mis en batterie pour repousser cette multitude qui sort sans aucun souci de sa sécurité. Alors Titus arrive de la forteresse Antonia, il attaque l'ennemi sur ses flancs. Les Romains furieux sont prêts à anéantir cette multitude mais ceux ci retraitent vers la ville.

Titus tient un conseil de guerre. Les avis sont partagés. Les plus audacieux pensent qu'en attaquant avec toutes les troupes, les Hébreux seront accablés et ne supporteront pas l'assaut. D'autres sont partisans d'un blocus, d'éviter tout engagement et de laisser la famine agir. Titus juge peu honorable de rester inactif avec une si grande armée tout en considérant superflu de combattre des adversaires qui vont se détruire eux-mêmes. Pour remédier aux sorties des assiégés il décide faire construire un mur entourant la ville entière tout en reconstruisant les terrassements. Les officiers sont convaincus par Titus et dans les légions, une rivalité entre les unités et une ardeur extraordinaire s'empare des soldats. Ce mur long de trente neuf stades est construit en trois jours !. Les soldats sont répartis dans les forts et dorment à tour de rôle. Dans la ville, la famine fait des ravages. Titus fait reconstruire les terrassements mais le bois disponible doit maintenant venir de quatre-vingt-dix stades, soit environ 16 km !  Aussi c'est la tour Antonia uniquement qui fait l'objet des nouveaux travaux, mais l'absence de matériaux porte la durée des travaux à vingt et un jours. Les Romains impressionnés par la fermeté d'âme des Hébreux, fortifient les postes de garde installés sur ces terrassements.

Jean de Gischala et ses compagnons attaquent rapidement les travaux avec des torches, mais par petits groupes et sans la même ardeur qu'avant, les légionnaires forment un mur impénétrable et ils ne peuvent atteindre les terrassements. Les Romains encore furieux des précédents échecs ne peuvent pas envisager la destruction de ces terrassements. Les béliers entrent en action malgré les projectiles variés envoyés par les assiégeants. Les Romains qui actionnent les hélépoles sont écrasés par les pierres jetées de la tour. D'autres creusent les fondations de la tour et descellent  quatre bloc de pierre. La nuit, le mur battu par les béliers, s'écroule à l'endroit où Jean a fait creuser une mine contre les premiers terrassements. Les Romains découvrent un deuxième mur construit à l'intérieur et la tour Antonia reste debout.

 

 

Titus exhorte ses soldats à attaquer par la brèche et les premiers qui montent sont écrasés par les pierres. Deux jours plus tard, à la neuvième heure de la nuit,  une vingtaine de légionnaires avancent sans bruit dans la brèche, massacrent les gardes endormis, occupent la muraille et font sonner une trompette. Les autres gardes s'enfuient pensant que de nombreux Romains ont escaladé le mur. Titus rassemble ses troupes et monte avec ses officiers. Les Hébreux se sont repliés vers le Temple. Les Romains tentent d'y pénétrer mais les Hébreux aussi bien ceux de Simon que ceux de Jean tentent de repousser les Romains. Le combat est violent et sanglant. Les Hébreux sont nombreux et furieux. A la septième heure du jour, les Romains se replient sur la tour Antonia qu'ils viennent de prendre.



Titus tente de parlementer et d'éviter l'assaut final et utilise à cette fin Flavius Joseph, mais les révoltés rejettent toute discussion et Titus décide de poursuivre son attaque. Il ordonne de saper les fondements de la tour Antonia et ainsi de préparer une escalade aisée pour toute l'armée. Mais ne pouvant faute de place attaquer avec toutes ses troupes, il sélectionne la moitié des soldats de chaque centurie et sous le commandement de Cerialis, décide de l'assaut à la neuvième heure de la nuit. Mais cette fois ci les gardes ne sont pas endormis. Le combat commence aussitôt et leurs cris fait venir les Hébreux en grand nombre dans l'obscurité, les Romains, groupés et serrant leurs boucliers les uns contre les autres sont moins souvent blessés que les Hébreux qui sont dispersés et finalement reçoivent plus de blessures de leurs compatriotes que des ennemis. Le jour se lève et les combattants se combattent à distance, sous les yeux de Titus. Le combat est indécis et vers la cinquième heure du jour, les combattants se retirent. Les fondations de la tour Antonia sont détruites en sept jours et une large montée vers le Temple est dégagée.

Les légionnaires s'approchent de la première enceinte et élèvent des terrassements vers le Temple. Les Hébreux poursuivent leurs attaques sous forme d'embuscades. Quand les terrassements sont achevés, les Hébreux attaquent en force les postes romains de la Legio X sur la Montagne des Oliviers. Pensant les surprendre et ainsi forcer le mur, ils sont repoussés dans le vallon après un combat acharné. Les Hébreux voyant l'ennemi s'approcher du Temple, décident d'incendier le portique qui se rattachait à la tour Antonia et en abattent vingt coudées. (environ 9 mètres), l'incendie se répand sans que les Hébreux ne tentent de l'arrêter nous dit Flavius Joseph.

Les Hébreux préparent un nouveau piège pour les Romains. Dans le portique oriental, ils remplissent l'intervalle des poutres et du faîtage de bois sec, de bitume et de la poix et font semblant d'être expulsés. Les Romains poursuivent les Hébreux dans leur retraite et appliquant des échelles, s'élancent jusqu'au portique qui est bientôt rempli de légionnaires. Les Hébreux n'ont plus qu'à mettre le feu partout et les flammes éclatent aussitôt entourant les Romains paniqués. Et personne ne peut les secourir et beaucoup meurent par le feu ou se tuent ou combattent les Hébreux mais finissent tués. Les Romains découragés deviennent plus méfiants à l'égard des ruses des Hébreux. Le portique est donc brûlé jusqu'à la Tour de Jean, le lendemain les Romains incendient le portique du nord en entier.


 

 

Jerusalem

 

 

La famine devient épouvantable, certains corps sont jetés par dessus les remparts et Titus, selon Flavius Joseph, en est désolé. Les terrassements sont achevés, le portique ouest du Temple extérieur est attaqué par les béliers après six jours de sape des hélépoles, en vain. Les pierres extérieures de la porte au nord sont descellées mais la porte reste debout car les pierres intérieures résistent. Les légionnaires alors, appliquent des échelles contre les portiques. Ils montent sans rencontrer de résistance mais une fois en haut, ils sont refoulés, certains tombent la tête la première, d'autres sont tués, les Hébreux renversent les échelles pleine de Romains. Le combat est très vif en particulier autour des enseignes qui sont finalement prises par les Hébreux qui éliminent tous ceux qui sont montés. Titus voit qu'en épargnant le Temple, il aboutit à des échecs et donne l'ordre de brûler les portes.  

Le feu sur les portes fait fondre l'argent, attaque les boiseries et gagne les portiques. Les Hébreux ne songent pas à sauver le Temple. Le feu attaque les portiques, par sections. Le lendemain Titus ordonne d'éteindre le feu et de ménager les portes pour faciliter la montée des légions. Il rassemble un conseil de guerre au sujet du Temple avec Tibère Alexandre, commandant toutes les troupes, Sextus Cerialis, Larcius Lepidus et Titus Frugi, les responsables respectivement des Legio V, X et XV, ainsi que Haterius Fronton, responsable des deux légions d'Alexandrie et Marcus Antonius Julianus, le procurateur de Judée. Certains estiment que les Hébreux ne cesseront de se révolter tant que le Temple subsistera, les autres suggèrent de l'épargner si les Hébreux l'évacuent et de l'incendier s'ils y montent pour combattre. Mais Titus déclare que même dans ce cas, il ne se vengerai pas sur des objets inanimés des fautes commises par les hommes. La  destruction du Temple serait une perte pour les Romains et sa conservation ajouterait à la gloire de son principat.



Après une journée sans attaque des Hébreux, ceux ci vers la deuxième heure, sortent par la porte de l'est et attaquent les postes qui gardent le Temple extérieur. Les légionnaires restent fermes mais devant la multitude et la furie des assaillants, ils ne résisteront pas longtemps. Titus observant le combat de la tour Antonia, vient à leur aide avec l'élite des cavaliers. Les Hébreux  refluent mais font volte face et attaquent dès que les Romains se retirent et fuient dès qu'ils reviennent. A la cinquième heure, ils s'enferment dans le Temple intérieur..
Titus a décidé de donner l'assaut avec toutes ses troupes dès l'aurore, le lendemain matin et se retire à la tour Antonia. Les Hébreux alors lancent une nouvelle attaque. Les Romains qui cherchent à éteindre le feu sont attaqués par les Hébreux qui gardaient le Temple et les repoussent. A ce moment un légionnaire, spontanément envoie un tison enflammé par une fenêtre dorée, située du côté nord, vers les habitations. Les Hébreux accourent en foule pour l'éteindre, sans souci de leur vie. Titus alerté s'élance vers le Temple pour faire éteindre l'incendie, dans la confusion. Les soldats en délire massacrent les gens faibles et désarmés. Titus entre dans le Temple encore intact et environné de maisons en flammes. Il tente de persuader les soldats qu'il faut éteindre le feu. Mais les légionnaires sont stimulés par l'espoir du butin. Un soldat met le feu dans l'obscurité aux gonds de la porte. La flamme jaillit à l'intérieur. Titus et ses lieutenants se retirent et les soldats, hors du Temple, activent l'incendie.

Le Temple brûle, les soldats ramassent tout le butin qu'ils trouvent et massacrent tous ceux qui sont surpris. Quand les factieux ont quitté la ville et pendant que l'incendie continue, les troupes dressent les enseignes face à la porte de l'Orient, offrent des sacrifices en leur honneur et saluent Titus du nom d'imperator. Le lendemain les Romains chassent les "brigands" de la ville basse et brûlent tout jusqu'à la fontaine de Siloé. Les factieux se retirent vers la ville haute, après avoir massacré les huit mille quatre cents  personnes qui se sont réfugiés au palais royal. Ils espèrent se réfugier dans les souterrains, s'y cacher en attendant le départ des Romains. En attendant ils allument des incendies, tuent ceux qui fuient les quartiers en feu.

 

 

La ville haute est très escarpée, Titus ne voit pas d'autres moyens que les terrasses pour la détruire et il faut à nouveau, transporter le bois de plus en plus éloigné. L'objectif principal est le Palais d'Hérode, à l'ouest les quatre légions y travaillent. Les auxiliaires et les autres troupes s'occupent des retranchements du côté du Xyste et de la tour que Simon a construite pour lutter contre Jean de Gischala. Les chefs des Iduméens se concertent en secret au sujet de la reddition aux Romains et envoient cinq messagers à Titus. Celui ci comptant sur le poids des Iduméens pendant les combats espère qu'après leur défection, les factieux se rendront aussi il leur accorde la vie sauve. Simon apprend ce qui s'est passé, fait tuer les cinq messagers, arrête et met en prisons les chefs iduméens fait surveiller les Iduméens et place sur les remparts des gardes plus vigilants. Mais les défections sont nombreuses, plus nombreuses que les tués. Les Romains les accueillent et hormis les citoyens, les transfuges sont vendus en très grand nombre.

Les terrasses sont achevées en dix-huit jours, les Romains installent leurs machines. Une partie des factieux se cachent dans les souterrains ou se retirent du rempart vers Acra, mais le plus grand nombre tient sa place pour repousser les Romains qui apportent les hélépoles. Mais ceux ci sont plus nombreux et ont meilleur moral. Dès qu'une partie de la muraille est détruite et que des tours sont entamées par les béliers, les défenseurs fuient et leurs chefs semblent abattus. Ils se heurtent au mur d'enceinte édifié par les Romains et sont repoussés par les postes de garde, puis ils s'enfoncent dans les souterrains.

Les Romains sont étonnés d'avoir escaladé le dernier rempart sans combat et de ne voir plus aucun ennemi. Ils massacrent et ils pillent jusqu'au soir. Le lendemain, 7 septembre 70, Titus entre dans la ville et de nombreux survivants apparaissent. Titus ordonne de les prendre vivants et de tuer seulement ceux qui sont armés et qui résistent. Le massacre des vieillards et des faibles continue néanmoins. Fronton est chargé de décider du sort de chacun des captifs. Les factieux sont mis à mort, les Hébreux de moins de dix-sept ans sont vendus, ceux qui ont plus que cet âge sont envoyés enchaînés en Egypte, pour des travaux publics ou dans les amphithéâtre comme gladiateurs. Flavius Joseph compte un total de quatre-vingt-dix-sept mille prisonniers pendant toute la guerre. Il annonce un total de un million cent mille morts qui ne sont pas tous des habitants de Jérusalem, mais beaucoup sont venus du dehors, en particulier ceux présents pour la fête des Azymes et bloqués par la guerre et tous ceux qui ont fui les combats et se sont réfugiés dans la ville.

Les Romains ayant tué ou emprisonné tous les Hébreux qu'ils ont rencontrés, font des recherches dans les souterrains, tuent les Hébreux qu'ils rencontrent et découvrent deux mille hommes qui se sont suicidés et des prisonniers vivants. Jean de Gischala est condamné à la prison perpétuelle et Simon se livre plus tard aux Romains et participe au triomphe et ensuite est sacrifié. Les Romains brûlent les quartiers extérieurs et abattent les murailles. Puis Titus donne l'ordre de détruire toute la ville à l'exception des tours les plus hautes, Phasaël, Hippicos, Mariamme et la partie du rempart ouest pour servir de campement à la garnison laissée à Jérusalem, composée de la Legio X augmentée de quelques escadrons de cavalerie et quelques cohortes d'infanterie. La Legio XII est envoyée à Mélitène, près de l'Euphrate. Titus garde avec lui les Legio V et XV jusqu'en Egypte. Cerialis est nommé légat de la Judée.

Au printemps 71 ap JC, la province de Judée est réorganisée avec un légat de rang prétorien Sextus Lucillius Bassus qui dispose de la Xème Légion Fretensis. A la fin de cette année, Herodium en Judée est prise et la Legio X traverse le Jourdain et prend la forteresse de Machaerus sur la Mer Morte en 72. Bassus est remplacé par Lucius Flavius Silva qui en mai 73, prend la forteresse de Massada avec la Legio X face à Eleazar et les Sicaires. L'assaut se termine par le suicide collectif des 960 défenseurs zélotes sous le commandement d’Eleazar bar Yair.

Assault de Massala

Attaque du fort de Messala

Les hostilités en Judée se terminent en avril 74 ap JC et les troupes romaines quittent la province sauf la légion X Fretensis.

 

La révolte de Bar Kokhba

 

L'empereur Hadrien (76-138 ap JC), après avoir envisagé de permettre aux Hébreux de reconstruire le Temple de Jérusalem, a renoncé devant l'opposition farouche des tenants de la culture grecque. Il a dès 122 ap JC, donné l'ordre à la Legio X Fretensis qui reste à Jérusalem depuis la destruction du Temple en 70 ap JC, de déblayer le sol et installer une colonie romaine importante au coeur de la cité de Jérusalem, au pied de la montagne de Sion. Un temple en l'honneur de Jupiter doit être construit à la place du Temple détruit. Hadrien envoie en renfort la Legio VI Ferrata en Judée et nomme Tinneius Rufus gouverneur de cette province. Les Hébreux fort mécontents se retiennent d'exprimer leur désaccord tant que l'empereur est en Egypte. Ils se contentent de saboter la fabrication des armes que les Romains leur ont commandées. Hadrien décide d'interdire la circoncision et le respect du repos le jour du shabbat. Il pense faciliter ainsi l'intégration de ce peuple turbulent dans l'Empire romain. Mais les Hébreux se sentent attaqués dans leur foi et dans leur nationalité. Cette révolte semble dans un premier temps peu significative aux Romains. il est vrai qu'une partie importante de la classe sacerdotale y est opposée. Simeon bar Keviva ou bar Kosiba, un patriote d'ascendance davidique est choqué par la décision de l'empereur, il rassemble des patriotes principalement parmi les communautés esséniennes de la Mer Morte et reçoit le soutien du plus respecté des docteurs de la loi, Rabbi Akiva. Ce dernier le reconnaît comme le Messie et Simeon est surnommé Bar Kokhba "fils de l'étoile". Les insurgés récupèrent les armes mal façonnées et bien d'autres dissimulées depuis le dernier conflit et le peuple s'arme. Les zélotes frappent et éliminent les garnisons romaines isolées. Les Romains sont pris au dépourvu et les patriotes réussissent à chasser la Legio X Fretensis et tous les auxiliaires, leur infligeant des pertes sérieuses. Les officiers romains dissimulent leurs échecs et l'année 132 ap JCest plus violente encore. avec près de 400 000 combattants, Bar Kokhba est rapidement maître de la chaîne de montagne qui relie la Samarie au Nord à l'Idumée au Sud. Une cinquantaine de places fortes dont Jérusalem sont aux mains des insurgés. Hadrien envoie le gouverneur de Syrie, Publicius Marcellus soutenir Rufus mais ces deux Romains sont battus. Bar Kokhba reconstitue un état avec la frappe de la monnaie que des Hébreux venus des pays voisins renforcent. Bar Kokhba atteint la côte et il se bat contre la flotte romaine. Hadrien ne semble pas pressé d'en finir, ce n'est pas la première fois que des incidents éclatent chez les Hébreux.

Mais comme l'agitation se propage dans les autres provinces, Hadrien envoie ses meilleurs généraux, Julius Severus qui commande en Britannia et Hadrianus Quintus Lollius Urbicus, un ancien gouverneur de Germanie, avec 12 légions (plus du tiers de toute l'armée romaine), provenant d'Egypte, de Syrie et de Britannia! Cette armée ne cherche pas la bataille rangée avec les troupes de Bar Kokhba mais pratique la destruction des 50 forteresses et de 985 villages de Judée et étouffe progressivement l'insurrection. Cette province ressemble à présent à un désert, Jérusalem est reprise en 134 ap JC et la guerre se concentre autour de Betar. C'est une ville importante et en même temps un objectif militaire car son emplacement sur une crête montagneuse la transforme en bastion de la révolte. De nombreux Hébreux y sont réfugiés, il doit y avoir environ 50 000 personnes au total. Severus assiège Bethar étroitement pendant deux ans et demie. Et enfin les assiégés étant assoiffés, la cité est prise en 135 ap JC, le jour anniversaire de la destruction du Temple.
le 7 septembre 135 ap JC, la cité est prise, Bar Kokhba comme tous les Hébreux présents est tué.

Hadrien, après les pertes importantes subies par son armée, décide de séparer les Hébreux de leur terre pour éviter toute nouvelle révolte. Et ils ne leur restent qu'un seul jour par an pour pleurer au mur occidental. Le reste de l'année, les Hébreux sont dorénavant interdits dans la nouvelle cité Aelia Capitolina. La Judée devient la province consulaire de Syrie Palestine.


 

 

 

On a souvent considéré que la légion X Fretensis correspond à la légion X de Jules César parce que son emblème est le taureau et que ce dernier est typique des légions créées par César. Toutefois l’origine de la légion ne remonterait qu’à Octave qui aurait créé la légion vers -43--41. Le choix du taureau pouvant sembler un rappel des liens qui l’unissaient à César

TitusTitus Flavius Sabinus Vespasianus

BéréniceFils aîné de Vespasien, Titus termina victorieusement la guerre de Judée en prenant la ville sainte de Jérusalem et en détruisant le Temple qui venait tout juste d'être achevé. Rentré à Rome, il y célébra son triomphe et son père l'associa à l'Empire.
Il monta sur le trône à la mort de Vespasien (79). C'était la première fois depuis le coup d'état légal d'Auguste qu'une succession de type dynastique, de père en fils, avait lieu… Et il n'y en aura plus d'autre avant un siècle !

L'accession au trône de Titus ne promettait rien de bon ! C'était un débauché notoire. En outre, le fait qu'il se soit follement épris d'une princesse juive, alors que la Guerre de Judée avait coûté tant de sueur, de larmes et d'argent, n'avait pas amélioré sa popularité.
Cependant ces craintes ne se justifièrent pas. Titus exerça, paraît-il, le pouvoir avec une modération exemplaire.

La Commagène (en grec: Kομμαγηνή Kommagênê) était un royaume situé au centre sud de l'actuelle Turquie, avec comme capitale Samosate (actuellement Samsat, au bord de l'Euphrate). Aujourd'hui la Commagène est célèbre pour son sanctuaire situé sur le mont Nemrod (Nemrut Dağı).

En 17, Tibère dépose Antiochos III, mais Caligula redonne le trône à son fils Antiochus IV qui règne jusqu'en 72, date à laquelle Vespasien dépose la dynastie. Leurs descendants vécurent en Grèce dans la prospérité. Julius Antiochus Philopappus, l'un des descendants, est honoré par un important monument à Athènes.Il semble bien que se soit un descendant de cette dynastie hellénistique qui dans l'année 249 (Maurice Sartre, D'Alexandre à Zénobie) usurpe le titre impérial romain en Syrie et Cappadoce (dont la Commagène était partie intégrante alors). Ceci prouve bien le maintient des solidarités envers les héritiers macédoniens dans la région bien après l'arrivée de Rome. Il est d'ailleurs remarquable qu'Antiochos IV arme en 70 contre les juifs révoltés des soldats armés à la macédonienne.

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Hérode Agrippa II ou Julius Marcus Agrippa) fils de Hérode Agrippa Ier, est Roi des Juifs de Judée de 54 à 92 ap.J.C, il est né en 27 ou 28 ap.J.C à Rome. Agrippa II est instruit à la cour de l'Empereur Claude (41-54) et au moment de la mort de son père, en 44, il n'a que dix-sept ans. L'Empereur le garde donc à Rome et envoie Cuspius Fadus comme Procurateur du royaume, qui devient, de ce fait, à nouveau une province Romaine provisoirement.

Hérode Agrippa II règna avec le titre de roi de Chalcis (Syrie), à partir de l'an 48, sur la Palestine puis sur un territoire constamment élargi.

Il reçut en 53 les anciennes tétrarchies d'Hérode Philippe et de Lysanias.

Selon les Actes des Apôtres (Ac 25 13 ; Ac 26 32), il assista avec sa sœur Bérénice à l'interrogatoire de Saint Paul par le procurateur Festus.

Après avoir soutenu les Romains pendant la révolte juive et la chute du Temple de Jérusalem (70).

En 92, Hérode Agrippa II est déposé par les Romains. La date exacte de la mort d'Hérode Agrippa II est incertaine.

Hérode Agrippa II meurt sans enfant, la Judée redevient sous contrôle Romain direct. Rome doit faire face seule au troubles en Judée...

Les Zélotes (ou zélés, Qiniim en hébreu, de qina, jaloux, exclusif, sur la racine QYN, Caïn), sont les groupes qui combattent le pouvoir romain les armes à la main pendant la Première Guerre judéo-romaine. Révoltés au départ contre le recensement de Quirinius, qui permet l'impôt « par tête », ils se radicalisent et finissent par s'attaquer aussi bien à leurs compatriotes jugés timorés ou soupçonnés de collaborer avec les Romains, qu'aux païens qui - pensent-ils - souillent la Terre promise par leur seule présence.

Partisan de composer avec la puissance romaine, Flavius Josèphe reproche amèrement aux zélotes leur fanatisme qui est selon lui à l'origine de la Première Guerre judéo-romaine. Les Romains leur donnent le nom de « sicaires », du nom de leur poignard tranchant, la sica, qui pourrait avoir aussi donné le surnom d'« Iscariote » du Judas des Évangiles.

Vers l'époque de la chute du Temple (70), leurs chefs sont Jean de Gischala et Eléazar. Ce dernier, après la destruction de Jérusalem, se réfugie dans la forteresse de Massada avec 960 personnes - les guerriers, les femmes et leurs enfants - où ils résistent plusieurs années aux légions romaines. Préférant mourir que de se rendre, les derniers zélotes se suicidèrent collectivement pour ne pas être capturés.

Hérode Agrippa I  sera Roi d'Israël, Roi de Batanée et Roi d'Abilene de 37 à 44 ap.J.C. Il est né en 10 av.J.C et il est le fils de Bérénice et Aristobule IV. Son nom original était Julius Marcus Agrippa et il est nommé "Roi Hérode" dans les Actes des Apôtres et dans la Bible, "Hérode (Agrippa)" ('Hρώδης 'Aγρίππας). Selon Flavius Josèphe (ou Titus Flavius Josephus ou Josèphe ben Mattatias, historien Juif, 37-v.100), il est connu en son temps sous le nom "d'Agrippa le Grand".

Il nous dit également qu'après l'assassinat de son père, le jeune Agrippa est envoyé par son grand-père Hérode le Grand à la cour impériale de Rome où il y est élevé. L'Empereur Tibère (14-37 ap.J.C) a une grande affection pour lui et il lui fait donner l'instruction aux côtés du fils de Drusus (frère de Tibère), le futur Empereur Claude, du même âge que lui, qui devient l'ami d'Agrippa I.

 

Son enthousiasme, privé et public, pour le Judaïsme est enregistrée par Flavius Josèphe et les rabbins. Peut-être à cause de cela, il intervint auprès de Caligula, au nom des Juifs, alors que l'Empereur tentait de mettre en place sa statue dans le temple à Jérusalem, peu avant sa mort en 41. Selon les Actes des Apôtres 12 du Nouveau Testament, il persécuta l'Église naissante (Ac 12 1) pour plaire aux responsables Juifs. Il fit emprisonner Pierre et décapiter Jacques, frère de Jean.

Hérode Agrippa I meurt à Césarée au cours de l'été 44, semble t-il suite à de graves douleurs dans la poitrine, peut-être d'une crise cardiaque.

 

Ponce Pilate (en latin Pontius Pilatus « Pilatus — titulaire d'un javelot d'honneur (du latin pilum) »), né vers 10 av. J.-C. à Lugdunum (Lyon), était préfet (procurateur selon Flavius Josèphe) de la province romaine de Judée au Ier siècle (de 26 à 36). Il fut renvoyé à Rome et mourut vers 39 apr. J.-C. en exil à Vienne (Gaule) ou à Lucerne (Suisse).

Il est connu pour avoir, selon le Nouveau Testament, ordonné la crucifixion de Jésus.

Les falaises du côté est, surplombant la mer Morte, sont hautes d’environ 450 mètres ; à l'ouest elles atteignent une hauteur d’environ 100 mètres. L’accès au sommet du piton est très difficile. Le sommet du plateau est plat et a la forme d’un triangle d’environ 600 mètres sur 300. Un rempart, équipé de nombreuses tours d’une longueur de 1 400 mètres et d’une épaisseur de 4 mètres, verrouillait le sommet du plateau. La forteresse comprenait des entrepôts, des citernes qui étaient alimentées par l’eau de pluie, des casernes, des palais et une armurerie. Trois chemins, étroits et sinueux s’élevaient jusqu’aux portes fortifiées.

À l’origine, Massada était une simple garnison fortifiée par les premiers princes hasmonéens. Selon Flavius Josèphe, un historien juif du Ier siècle, Hérode le Grand aménagea la forteresse en trois vagues successives de travaux, entre 37 av. J.-C. et 15 av. J.-C. comme refuge contre d’éventuelles révoltes intérieures et menaces d’une invasion égyptienne. En 66, au début du soulèvement juif contre les Romains, un groupe de rebelles juifs, les Sicaires du parti nommé zélotes, prirent Massada à la garnison romaine qui y était stationnée. En 70, ils furent rejoints par d’autres Juifs et leurs familles expulsés de Jérusalem lorsque la ville fut prise par les Romains.