GUERRE DES GAULES
En latin Gallia Nom donné dans l'Antiquité aux régions comprises entre le Rhin, les Alpes, la Méditerranée, les Pyrénées et l'Atlantique.
La Gaule correspond en grande partie à la France, était découpée en plusieurs régions comprenand la Gaule Belge au Nord, ce que l'ont pourrait appeler la gaule celtique, l'Aquitaine, la Gaule Narbonnaise et la gaule cisalpine.
La pluspart de ces peuples était d'origine Celte divisées en plusieurs tribus très souvent en conflits les uns contre les autres.
L'histoire intérieure de la Gaule avant l'intervention romaine est à peu près complètement inconnue. Elle fut agitée de querelles entre peuples divers, et la possibilité d'une unité politique de quelque étendue resta hypothétique : après l'Empire biturige plus ou moins légendaire d'Ambigat, les Arvernes, puis les Éduens ont acquis momentanément une relative hégémonie en Gaule. Mais l'état politique ne s'y prêtait pas. On a pu comparer le compartimentage entre peuples à celui des cités grecques. Chaque peuple pouvait d'autant mieux s'isoler que son terroir s'y prêtait. Ces terroirs correspondaient souvent à des régions géographiques naturelles, au paysage original et aux confins marqués par une barrière forestière. Leur existence aurait d'ailleurs résulté de la fusion d'unités plus petites, les pagi, à la fois unités militaires, groupes humains, puis zones territoriales.
Les légions romaines furent frappées de l'étendue peu pénétrable des forêts gauloises. Le boisement était surtout le fait du nord du pays, moins densément peuplé et où la légendaire et redoutée forêt Charbonnière courait de l'Artois au Hainaut. Les techniques en usage étaient très dépendantes de l'exploitation forestière : sculpture sur bois, tonnellerie, construction navale, tout contrastait avec l'usage méditerranéen de s'adresser de préférence à la pierre et à la terre cuite. Les remparts eux-mêmes étaient armés de bois, quand ils n'étaient pas intégralement en bois.
La semi-virginité de la forêt gauloise apparaît mieux encore si l'on songe que les transports à grande distance se faisaient surtout par les rivières, à l'aide de radeaux montés sur des outres gonflées. Les routes n'étaient pas rares, toutefois, et plus d'une voie romaine, au lieu d'être une création, ne fut que la consolidation d'un chemin gaulois. La via Mansuerisca, dans les hautes Fagnes, était faite d'un revêtement de roches tassées sur un épais substratum de bois.
La campagne était parsemée de vici, villages où se trouvait la plus grande partie de la population. Les maisons, de bois et d'argile et de plan circulaire, étaient montées sur un soubassement de pierres sèches, ou enfoncées à demi dans le sol. Dans ce cas, l'excavation a parfois subsisté, formant un étang : ce sont les mardelles, comme on en rencontre aujourd'hui dans les forêts. Les vestiges de maisons de pierres sèches du Midi ont mieux survécu et, sur un terrain favorable, on peut distinguer les traces de plusieurs constructions voisines et se faire une idée du plan d'une grosse ferme ou d'un village. Le mobilier était réduit : chenets, crémaillères et chaudrons témoignent de la place éminente du foyer. Face à ces campagnes, la ville n'avait qu'une importance très limitée. La forteresse, oppidum, en tenait vaguement lieu, refuge en temps de guerre, marché et petit centre d'artisanat, parfois, le reste du temps. Mais les villageois se rencontraient aussi dans des marchés isolés ou dans des sanctuaires établis dans des endroits écartés, sur un sommet ou près d'une source.
La Gaule cisalpine a été vaincu lors de la 2ème guerre punique, le ligure s'étant allié à carthage. Ainsi en 181 av JC, le consul Paul Emile a vaincu les Ligures qui tenaient les débouchés des Alpes mais les a ménagés pour conserver à Rome cet obstacle aux raids gaulois.
Les Romains intervinrent en Gaule Narbonnaise pour la première fois, à l'appel de Marseille (Massalia) ville indépendante fondée par les grecs phocéens, leur alliée, en 154 avant J.-C. Ils battirent les tribus ligures qui menaçaient les colonies marseillaises. En 125-124 avant J.-C., des événements semblables se déroulèrent. Le peuple ligure des Salyens fut vaincu par les Romains.
Les Romains commencèrent à s'intéresser à la Gaule, par laquelle ils pouvaient envisager une liaison terrestre vers l'Espagne, déjà conquise. En outre, les ressources en or de la Gaule les tentaient : ce devait être une cause de déception par la suite, car elles s'épuisèrent rapidement. Demeurant sur place, ils fondèrent un poste fortifié, future colonie d'Aquae Sextiae (Aix en Provence). Les Éduens rejetèrent l'hégémonie arverne pour s'allier aux Romains. À l'opposé, les Allobroges, qui donnèrent asile aux Salyens en fuite, furent battus, de même que, bientôt, les Arvernes (121 avant J.-C.). Les Arvernes battus, Rome, maîtresse des lieux, se tailla une province, avec Narbonne pour capitale. Une route vers l'Espagne fut aussitôt tracée, la voie Domitienne.
La Gaule Narbonnaise devint la gaule Romaine sous le nom de la Narbonnaise ou la provincia.
La paix est établie et une nouvelle province romaine est fondée entre les Alpes et les Pyrénées. Comme en Gaule cisalpine, l'organisation de la conquête nécessite des colonies bien placées. En 117 av JC, celle de Narbo Martius (aujourd'hui Narbonne) est fondée et plusieurs milliers de colons y émigrent, parmi lesquels de nombreux vétérans des guerres contre les Gaulois. La province est déclarée consulaire, tous les ans, un consul s'y rend avec son armée.
Nous avons reçu un excellent témoignage de la conquète de la gaule graces aux recits détaillés de Jules César avec ses Commentarii de Bello Gallico (Commentaires sur la Guerre des Gaules) qui sont considérés comme un ouvrage d'histoire.
Jules César est sans doute le général romain le plus mythique. Homme de stratégie politique comme militaire, il gravit tous les échelons jusqu’à se faire proclamer dictateur à vie et conquérir un empire gigantesque jusqu’aux confins du monde connu de l’époque.
EluConsul en 59 av J.C, César se fit attribuer par le Sénat le proconsulat de l'Illyrie, de la Gaule cisalpine et transalpine, et fit voter des lois agraires qui lui assurèrent l'appui de la plèbe.César a besoin de grandes victoires militaires pour renforcer son pouvoir personnel et faire contre-poids à Pompée qui a construit le sien par ses victoires dans l'Orient (contre Mithridate notament), et a reçu les honneurs du triomphe. Il lui faut trouver la gloire et s'enrichir dans une campagne militaire pour pouvoir surpasser Pompée, le seul à lui faire de l'ombre.
En 58 av JC, l'occasion se présente. Les Helvètes, poussés par Orgétorix, quittent leur territoire dans l'Oberland bernois, devant la menace des Germains, en détruisant leurs villages et projettent de s'installer chez les Santons, dans l'actuelle Saintonge. Ils ont convaincu d'autres peuples de les suivre et l'ensemble atteint 368 000 personnes dont environ 92 000 combattants. Ils demandent à tous les peuples qu'ils vont rencontrer l'autorisation de traverser et donc à Rome, la permission de franchir le Rhône à la hauteur de l'actuelle Genève.
En mars 58 av JC, César rassemble ses troupes, fait couper le pont sur le Rhône, demande le temps de la réflexion jusqu'au mois d'avril et fait construire des fortifications. Les Helvètes assurent le proconsul de leurs intentions pacifiques et quand les fortifications sont terminées, César refuse le passage. Les Helvètes alors, s'adressent aux Séquanes et modifient leur itinéraire. C'est à ce moment que le druide Diviciac demande au nom des Eduens, l'aide du proconsul pour arrêter les Helvètes qui se livrent au pillage. César peut intervenir comme le protecteur des Eduens. En mai 58 av JC, il traverse le Rhône au confluent de la Saône avec cinq légions, rattrape les Helvètes au pied du mont Beuvray. Il écrase les Tigurins qui n'ont pas encore traversé la Saône puis traverse le fleuve et poursuit le gros de la troupe. Et quand les Helvètes recherchent l'affrontement, près de Bibracte, Jules César masse ses troupes sur une colline et soutient le choc. Ayant stoppé l'attaque par les jets de pilum, les légionnaires chargent l'ennemi et capturent le camp et les bagages. Les Helvètes font leur soumission. Le proconsul ordonne aux survivants de retourner d'où ils viennent et aux Allobroges de leur fournir du blé. Plus tard, le même Diviciac demande la protection de César contre Arioviste et les Germains que celui ci a fait venir en Gaule. Le consul répond immédiatement à cet appel, mais doit rassurer ses troupes impressionnées par la réputation des Germains. Il dirige ses légions en Alsace, vainc les Germains, probablement dans la plaine de l'Ochsenfeld (près de Mulhouse) et extermine la plus grande partie de l'armée d'Arioviste. Jules César a agi en sauveur de la Gaule. Les légions prennent leurs quartiers d'hiver chez les Séquanes.
En 57 av JC, la présence des légions romaines est déjà pesante pour certains peuples gaulois et le proconsul apprend que les peuples de la Gaule Belgique se révoltent contre Rome. Jules César lève deux légions supplémentaires de Gaule citérieure. Informé de la concentration de troupes chez les Belges, Jules César se rend immédiatement chez les Rèmes, le peuple belge, le plus proche. Et ces derniers se placent sous la protection de Rome et l'informent sur les effectifs ennemis. Jules César installe un camp fortifié au nord de l'Aisne, soutient les Rèmes assiégés, fait intervenir les Eduens contre les Bellovaques. Et quand le camp est tout à fait sécurisé, il propose à l'ennemi la bataille. Les deux armées sont séparées par un marais et aucun des deux camps ne prend le risque de le franchir. Une partie des Belges tente d'enlever un poste romain qui contrôle le pont sur l'Aisne. L'ennemi est repoussé et détruit. Les Belges décident de revenir chez eux, en particulier les Bellovaques attaqués par les Eduens. Ils partent de nuit et au matin, le proconsul envoie la cavalerie détruire les traînards. Puis César envahit le pays des Suessions, et met le siège devant leur capitale, Noviodunum. Alors les Suessions se soumettent et leur roi Galba est fait prisonnier. Jules César marche sur les Bellovaques et à la demande des Eduens, accepte leur soumission. De la même manière, le proconsul obtient la soumission des Ambiens mais il apprend que le chef suprême des Nerviens, Boduognatos (le fils de la corneille), refuse la paix. Jules César s'avance vers eux et apprend que les Nerviens, les Atrébates et les Viromandues l'attendent de pied ferme derrière la Sambre, ou l'Escaut, dissimulés dans les bois. Le proconsul fait établir le camp à proximité et, rapidement, les Belges attaquent avec impétuosité les légionnaires préparant le camp, repoussent les cavaliers et avancent très vite. La situation devient rapidement difficile pour l'armée romaine et le camp est envahi. Jules César doit redonner courage aux légionnaires qui rétablissent la situation et les Nerviens sont vaincus et se soumettent, Boduognatos est mort, c'est la bataille de la Sabis. Les Atuatuques, descendant des Cimbres restés chez les Eburons pendant l'invasion des Cimbres et des Teutons, se sont barricadés dans une position fortifiée. Mais en voyant les machines de guerre romaines s'approcher, ils se rendent à merci et livrent leurs armes. Mais la nuit, ils attaquent en force et sont vivement repoussés. La place est prise de vive force et les occupants sont vendus comme esclaves.
Pendant ce temps, Publius Crassus, avec une légion, soumet les peuples marins vivant au bord de la mer, entre la Seine et la Loire. Jules César part pour l'Italie et l'Illyricum tandis que les légions hivernent à proximité de la Loire ou en Belgique. La 12ème légion Fulminata et une partie de la cavalerie que le proconsul a envoyée couvrir le passage du Grand Saint Bernard sont vivement attaquées dans leur camp à Octodure par les Gaulois. Au bout de six heures de combat, les légionnaires sont démunis d'armes de jet et fatigués tandis que les Seduns et les Veragres se relaient. Le fossé est comblé et une brêche dans le rempart menace sérieusement le camp, Servius Sulpicius Galba accepte la proposition du primipile Publius Sextius Baculus d'effectuer une sortie par toutes les portes en même temps. L'effet de surprise fonctionne à plein et les Gaulois ne peuvent tenir leur position ni se retirer en bon ordre. Un tiers des 30 000 assiégeants est détruit et le reste fuit. Puis, la légion vient prendre ses quartiers d'hiver chez les Allobroges.
Puis les Vénètes ( tribus d'armorique) se soulèvent quand Publius Crassus, commandant la 7è légion, installée près des Andes, au bord de l'Océan, envoie ses tribuns militaires demander du blé chez les peuples voisins. Les Vénètes contrôlent tout le commerce maritime de la région. Ce sont eux qui déclenchent la rébellion des peuples armoricains, en retenant les délégués romains, ce qui enflamme tous les autres peuples contre Rome. Ils demandent aux Romains qu'on leur rende leurs otages en échange des envoyés romains. Les causes de cette révolte sont sans doute que les Vénètes, qui sont le peuple maritime gaulois le plus puissant, voient d'un mauvais œil la domination grandissante des Romains et craignent qu'ils ne rivalisent avec leur puissance maritime et commerciale, et demande l'aide des Bretons. Jules César donne l'ordre de construire une flotte sur la Loire et de recruter des marins. Et quand l'hiver est fini, le proconsul rejoint l'armée et trouve les peuples gaulois de l'Ouest résolus à se battre et décide d'arrêter la sédition avant qu'elle ne s'étende encore. Alors il répartit ses forces entre l'Aquitaine et la Gaule Belgique pour empêcher les Germains de venir et les autres Gaulois d'aider leurs frères de l'Ouest et il charge Décimus Brutus du commandement de la flotte romaine et des navires fournis par les peuples gaulois pacifiés. Jules César engage son infanterie contre des places qui sont inaccessibles à marée haute. Mais cette campagne n'est pas efficace tant les navires des Vénètes sont mieux adaptés aux tempêtes comme aux fonds plats, peu sensibles à l'éperonnage et dominent les vaisseaux romains par leur hauteur. Aussi les Vénètes ne fuient pas le combat. Mais les Romains trouvent une solution à la bataille du Morbihan. Avec des faux au bout de longues perches, ils coupent les cordages qui tiennent les vergues et les navires ennemis sont vite immobilisés; il suffit de les attaquer à trois contre un et de les prendre à l'abordage. Les Vénètes voyant leurs navires capturés tentent de fuir mais le vent étant tombé, les navires ennemis restent immobiles. Ces navires perdus, les Vénètes et les autres peuples de la côte se rendent à Jules César sans conditions. Mais César est furieux de la façon dont on a traité ses ambassadeurs et aussi il fait tuer tous les sénateurs et vendre les survivants comme esclaves.
Pendant ce temps, Quintus Titurius Sabinus est avec trois légions, chez les Unelles, dans l'actuel Cotentin (près d'Avranche). Viridorix qui les dirige, a rassemblé les Aulerques Eburovices et les Lexoviens et dispose ainsi une troupe considérable. Sabinus a établi un camp très bien situé et y reste cantonné. Les Gaulois le considère comme un couard et déjà les légionnaires discutent. Sabinus choisit un Gaulois habile parmi ses auxiliaires, le décide à passer à l'ennemi avec un message disant que la nuit suivante Sabinus sortira du camp pour porter secours à César en grande difficulté avec les Vénètes. Les Gaulois décident d'attaquer le camp immédiatement avec des branchages pour combler les fossés. Alors Sabinus ordonne une sortie brusque et les Gaulois sont enfoncés et poursuivis par la cavalerie. Les pertes ennemies sont nombreuses.
Publius Crassus vient en Aquitaine dans la même période et prudemment, rassemble de la cavalerie et des auxiliaires et appelle des cités de Toulouse et de Narbonne, nombre de légionnaires endurcis. Les Sotiates à son approche, regroupent une foule de combattants et tendent une embuscades avec leurs cavaliers qui reculent et sont poursuivis jusqu'à l'endroit où l'infanterie gauloise se tenait prête à attaquer. Le combat est "long et acharné" mais les Sotiates sont repoussés avec de nombreuses pertes et Crassus tente de prendre la citadelle des Sotiates. Les Sotiates résistent vaillamment par des sorties ou des mines mais les légionnaires tiennent bon, les assiégés se soumettent, livrent des otages et rendent leurs armes.
Puis Publius Crassus se rend dans le pays des Vocates et des Tarusates qui reçoivent continuellement des renforts venus d'Hispanie. En conséquence, Crassus décide d'attaquer le lendemain et déploie son armée devant le camp. Les Aquitains préférant pousser l'ennemi à la retraite en l'affamant, restent au camp. Crassus poussé par l'ardeur de ses troupes, attaque le camp ennemi. Les légionnaires se heurtent à une vive résistance, mais quelques cavaliers reviennent informant Crassus que la porte opposée est moins fortifiée. Les cohortes gardant le camp romain, sont envoyées de façon discrète sur ce point faible et pénètrent dans le camp sans difficulté. Les ennemis tentent de fuir mais sont rattrapés par la cavalerie. Les cinquante mille Aquitains et Cantabres réunis dans cette bataille sont détruits aux trois quarts. L'essentiel des peuples de l'Aquitaine se soumettent spontanément.
A la fin de l'été, Jules César constate que seuls les Morins et les Ménapes, dans la Gaule Belgique, restent en armes, il y mène son armée. Mais ces peuples transportent tous leurs biens au milieu des forêts et des marécages. Le camp est installé à la lisière des forêts et les Gaulois attaquent quand les légionnaires sont dispersés. Mais les légionnaires les refoulent et en détruisent un grand nombre, puis perdent "quelques hommes". Alors Jules César fait abattre la forêt mais la mauvaise saison est trop avancée et le mauvais temps interdit de poursuivre cette campagne.
Dans l'hiver 55 av JC, deux peuples germaniques, les Usipètes et les Tenctères, attaqués par les Suèves, sont chassés de leur territoire. Ils traversent le Rhin près de Clèves sur les navires des Ménapes qui vivent des deux côtés du fleuve, après les avoir vaincus et s'installent à leur place. Nombre de cités gauloises incitent les Germains à continuer leur avance jusque chez elles et Jules César, bien informé, recrute des cavaliers, s'approvisionne en blé et marche vers les Germains. Ces derniers négocient des terres où s'installer. Le proconsul leur propose de s'établir sur le territoire des Ubiens dans le but de faire un bloc contre les invasion des Suèves. Mais les négociateurs germains ne cherchent qu'à gagner du temps pour que leur cavalerie soit au complet. Jules César ordonne à son avant garde de cavalerie de ne pas attaquer l'ennemi.
Les cavaliers germains attaquent la cavalerie romaine par surprise et en infériorité numérique, Ils sèment la panique. Alors Jules César décide de livrer bataille dès que possible. Le lendemain, une délégation de Germains, comprenant tous les chefs, vient présenter ses excuses pour l'incident de la veille. Le proconsul fait prisonnier toute la délégation et sort toute l'armée de son camp. Les Germains sont surpris et inquiets et ne savent que faire. Déjà les légionnaires sont dans leur camp ! Les Germains qui sont armés résistent mais le plus grand nombre fuient et tentent de traverser le fleuve à la nage et beaucoup périssent. Les chefs prisonniers préfèrent rester avec Jules César que d'être suppliciés par les Gaulois. Puis Jules César décide de franchir le Rhin pour protéger le peuple des Ubiens des attaques des Suèves et montrer aux Germains qu'une armée romaine pouvait traverser et menacer leurs biens.
Les Ubiens ont proposé de fournir de nombreux bateaux pour la traversée mais le proconsul préfère construire un pont. C'est fait en dix jours et laissant une forte garde aux deux têtes du pont, il s'avance vers le pays des Sugambres chez qui les cavaliers Usipètes et Tenctères se sont réfugiés. N'obtenant aucune réponse à ses demandes de livrer ces cavaliers et voyant qu'ils se sont réfugiés dans des forêts, il incendie leurs villages et coupe leur blé. Il se retire chez les Ubiens et leur promet une protection contre les Suèves qui se préparent à une grande bataille. Jules César, après 18 jours de campagne, repasse le Rhin et détruit le pont.
L'été est bien avancé mais le proconsul envisage un débarquement en Bretagne car ils ont souvent envoyé des contingents aux ennemis gaulois de Rome. Aussi il envoie un tribun militaire, Caius Volsenus Quadratus, faire une reconnaissance de la côte bretonne, avec un navire de guerre et l'ordre de revenir très vite. Puis il part avec son armée dans le pays des Morins, la côte la plus proche de la Bretagne et y rassemble une grande quantité de navires. Aussitôt, de nombreux délégués de divers peuples de l'île, viennent se soumettre et offrir des otages. De la même façons, des peuples de Gaule viennent présenter leurs excuses pour avoir combattu les Romains. Jules César fixe un nombre élevé d'otages à livrer, et les recevant accepte leur soumission. Puis il fait ponter 80 navires de transport pour deux légions et affecte 18 transports pour la cavalerie. Le légat Publius Sulpicius Rufus est chargé de la garde du port.
Vers la fin du mois d'août, profitant d'un temps favorable, Jules César appareille avec ses légions mais sans la cavalerie, rassemblée dans un autre port et devant le rejoindre. La flotte arrive vers 9 heures du matin près de Douvres et le proconsul voit de nombreux Bretons armés sur les hauteurs et juge le débarquement impossible. Il prévient les légats et tribuns et à environ sept miles, approche d'une plage découverte où il range ses navires. Les Bretons ont suivi à cheval et en chars et s'opposent au débarquement. Les légionnaires ne sont pas habitués à ce type de combat et sont dans une situation difficile. Jules César envoie les vaisseaux longs (les navires de guerre), pourvus de frondeurs, d'archers et de balistes, sur le flanc droit de l'ennemi qui recule. Les légionnaires avancent en désordre aussi les Bretons attaquent les isolés à cheval et lancent une grêle de traits. Enfin, les légionnaires mettent pied à terre et l'ennemi en déroute. Les Bretons demandent la paix et livrent des otages.
Mais quatre jours après l'arrivée des légions en Bretagne, une tempête très violente disperse les transports qui apportaient la cavalerie. Et la même nuit, les navires qui ont apportés les légions sont fort abîmés et il n'y a rien sur place pour les réparer, en outre il n'y a pas de provision de blé. Les chefs bretons voyant les difficultés des Romains, se préparent à reprendre le combat. Peu de temps après, les Bretons tendent une embuscade aux légionnaires sortis moissonner le blé qui sont secourus à temps par Jules César. Les Bretons se renforcent de troupes attirées par le butin. Le proconsul livre bataille devant le camp et met en fuite les ennemis. Les légionnaires les poursuivent, en tuent un grand nombre et incendient toutes les maisons sur une vaste étendue. Les Bretons demandent la paix. Jules César fait revenir l'armée, la flotte atteint intacte le continent, mais deux transports sont déviés chez les Morins qui les attaquent. Jules César averti, envoie toute la cavalerie présente et les Morins perdent beaucoup de guerriers. Puis, le proconsul envoie son légat Titus Labienu, avec les deux légions qui rentrent de Bretagne, chez les Morins qui se sont révoltés. Labienus en capture un grand nombre, les marais étant cette fois ci à sec. Mais les légats Quintus Titurius et Lucius Cotta, qui opèrent chez les Ménapes rentrent bredouille après avoir ravagé leur territoire car les Ménapes sont cachés dans des forêts profondes. Toutes les légions hivernent dans la Gaule Belgique.
Seconde expédition en Bretagne
Pour l'année 54 av JC, Jules César, partant hiverner en Italie, a donné l'ordre de construire le plus grand nombre de vaisseaux et de faire réparer les anciens. Il est bientôt appelé en Illyricum (Illyrie) où les Pirustes se signalent par leurs incursions dans la province. Le proconsul rassemble les troupes et aussitôt les Pirustes protestent de leur bonne foi. Jules César exige des otages et l'affaire est réglée. Il rentre tard, vers le mois de mai, en Gaule et trouve 600 navires tout équipés et 28 vaisseaux de guerre. Félicitant les soldats, il donne l'ordre de concentrer la flotte à Portus Itius, dans l'estuaire de la Liane (actuellement Boulogne sur Mer). Puis il part avec quatre légions et huit cents cavaliers chez les Trévires soupçonnés d'attirer les Germains. Il trouve deux hommes qui se disputent le pouvoir : Cingétorix qui vient à sa rencontre l'assurer de la fidélité de ses hommes et Indutiomaros qui se prépare à la guerre et se cache dans la forêt des Ardennes. Et comme de nombreux chef Trévires sollicitent le proconsul, Indutiomaros envoie à son tour des députés à Jules César qui lui demande deux cents otages dont le fils d'Indutiomaros et ses proches. Puis il reçoit les chefs Trévires et les rallie à Cingétorix ce qui exaspère Indutiomaros et rend toute réconciliation impossible.
Jules César se rend à Portus Itius avec ses légions. Il y retrouve tous les contingents gaulois qu'il a demandés. Ne voulant pas d'un soulèvement général de la Gaule en son absence, le proconsul décide d'emmener avec lui l'essentiel des chefs gaulois et parmi eux l'Héduen Dumnorix. Ce dernier usa de tous les prétextes pour rester en Gaule, puis intrigue auprès des chefs gaulois. L'armée romaine est retardée environ vingt-cinq jours par le chorus, un vent qui souffle sur ces côtes et enfin le vent est favorable, l'ordre est donné d'embarqué. Mais Dumnorix et la cavalerie héduenne ont quitté le camp. Jules César suspend le départ, envoie une grande partie de la cavalerie à leur poursuite avec ordre de la ramener et de le tuer s'il résiste. Dumnorix est rattrapé, brandit l'épée et somme ses compagnons de faire leur devoir d'hommes libres et il est éliminé.
Le proconsul laisse Labienus avec trois légions et deux mille cavaliers pour faire face et s'occuper du ravitaillement et s'embarque avec cinq légions et deux mille cavaliers. Après une traversée compliquée par le courant de la marée qui dévie la flotte vers l'Est, il parvient, à force de rames, à atteindre les côtes de Bretagne, cette fois ci désertes. Jules César fait débarquer ses troupes, choisit l'emplacement du camp, laisse un détachement de six cohortes et trois cents cavaliers à Quintus Atrius pour garder la flotte restant à l'ancre. Puis il avance vers l'ennemi qui, installé sur une position dominante, livre bataille. Les cavaliers romains repoussent la cavalerie et les chars Bretons qui se cachent dans les bois. Il y a là une position fortifiée à l'avance d'où les Bretons lancent des traits sur les Romains. Les soldats de la septième légion forment la tortue et pénètrent dans la place puis les chassent. Le proconsul ramènent ses troupes au camp. Le lendemain, la poursuite est lancée mais Quintus Atrius signale qu'une très violente tempête a rompu les amarres et que les navires sont très endommagés.
Jules César revient vite au camp et rappelle les troupes avancées, et décide de réparer les navires qui pouvaient l'être, quarante d'entre eux sont perdus. Les navires sont tirés au sec et protégés par une fortification commune à celle du camp. Dix jours plus tard, le proconsul retourne au contact et l'armée bretonne est sous les ordres de Cassivellaunos (chef d’une coalition des armées brittoniques). Un vif combat oppose la cavalerie et les chars ennemis à la cavalerie romaine pendant la marche de l'armée. Les Bretons sont repoussés avec beaucoup de pertes puis ils attaquent vivement le camp. Jules César doit envoyer deux cohortes pour les soutenir, l'ennemi réussit à s'enfuir, les légionnaires trop lourdement équipés ne pouvant les poursuivre. Le lendemain, le légat Caïus Trebonius est envoyé avec trois légions et toute la cavalerie pour le fourrage est attaqué par les Bretons. Les légionnaires les repoussent et les suivent, les cavaliers romains les chargent vivement et en éliminent un grand nombre. Après cette victoire, le proconsul veut porter la guerre dans le pays de Cassivellaunos, au delà de la Tamise.
Arrivé au seul gué, Jules César voit de nombreux ennemis de l'autre côté de la Tamise et des pieux pointus bordant leur berge ainsi qu'au milieu du fleuve. Mais l'élan de la cavalerie et des légionnaires qui suivent, repousse l'ennemi qui abandonne la Tamise. Cassivellaunos ne garde que quatre mille conducteurs de chars et surveille la marche des Romains, retirant vers les bois, les hommes et les bêtes et interdisant aux cavaliers romains de s'éloigner de la colonne d'infanterie. Mandubracios dont le père, roi des Trivonantes a été tué par Cassivellaunos, s'était réfugié en Gaulle chez Jules César. Les Trinovantes se soumettent et veulent que Mandubracios de devienne leur chef. Le proconsul demande quarante otages et du blé pour l'année et il envoie Mandubracios. Voyant les Trinnovantes à l'abri de toutes violences par les troupes romaines, les Cénimagnes, les Ségontiaques, les Ancalites, les Bibroques et les Casses se soumettent et renseignent Jules César sur la "place forte" de Cassivellaunos. Le proconsul y mène ses légions, la place est bien fortifiée, mais attaqué par deux côtés, l'ennemi ne résiste pas à l'assaut des légions et s'enfuit, laissant beaucoup de bétail.
Pendant ce temps, les peuples Bretons du bord de mer, sollicités par Cassivellaunos, attaquent le camp et la flotte. La garnison fait une sortie et tue beaucoup d'ennemis. Un chef est capturé, nommé Lugotorix. Découragé par ces échecs, Cassivellaunos est prêt à se soumettre. Jules César, voulant passer l'hiver sur le continent pour faire face à d'éventuels soulèvements en Gaule, ordonne la livraison d'otages et fixe le tribut annuel que la Bretagne doit payer, en outre, il interdit formellement à Cassivellaunos d'attaquer Mandubracios et les Trinnovantes. Ayant reçu les otages, le proconsul dirige son armée au camp et trouve les bateaux réparés. Le nombre de prisonniers l'oblige à prévoir deux convois. Mais la marée éloigne les navires qui viennent du continent. Alors Jules César décide d'embarquer ses troupes en une fois et profite d'une accalmie pour ramener ses navires intacts. Et comme la sécheresse a rendu les récoltes de blé faibles, les troupes sont envoyées hiverner dans un grand nombre d'endroits peu éloignés les uns des autres. Le proconsul décide de rester en Gaule tant que les camps d'hiver ne sont pas fortifiés.
Tasgétios, le "roi" des Carnutes, remis à ce rang par Jules César est assassiné. Jules César envoie en hâte Lucius Plancus et sa légion, de la Gaule Belgique chez les Carnutes. Puis les Eburons se révoltent, influencés par Ambiorix et le Trévire Indutiomaros. Ils attaquent les légionnaires sortis du camp pour les corvées puis assiègent le camp. Les cavaliers espagnols sortent et repoussent l'ennemi qui retire ses troupes et demande un négociateur chez les Romains. Ambiorix tend un piège aux Romains en expliquant qu'Il n'a attaqué que contraint par son peuple et par la conjuration des Gaulois qui va s'en prendre à tous les camps romains en même temps. De plus explique Ambiorix, de nombreux Germains ont franchi le Rhin et seront là dans deux jours. Si les Romains veulent rejoindre un camp voisin, il promet de leur donner libre passage sur son territoire.
La discussion est vive au conseil, dans le camp romain : Lucius Aurunculeius Cotta, l'un des deux légats, les centurions de la 1ère cohorte et nombre de tribuns refusent de suivre les conseils de l'ennemi et de quitter le camp retranché. Mais l'autre légat, Quintus Titurius Sabinus est d'avis contraire car si Ambiorix a attaqué c'est que la situation est sérieuse et il reste peu de temps pour sortir de ce piège. Et Cotta cède et accepte de quitter le camp le lendemain. Les Eburons ont dressé une double embuscade dans les bois de manière à attaquer la colonne par les deux bouts, mettant les légionnaires dans une mauvaise position. C'est la bataille d'Aduatuca. Sabinus s'agite en vain tandis que Cotta exhorte les troupes et combat comme un soldat. Les bagages sont abandonnés et les légionnaires forment le cercle. Cette mesure réduit la confiance des légionnaires et les incite à quitter le rang pour rechercher les objets les plus chers.
Les Gaulois au contraire reçurent l'ordre de rester sur place, le butin étant pour eux. Mais au contact, les cohortes détruisent beaucoup d'ennemis. Ambiorix donne l'ordre de combattre à distance en lançant des traits et de reculer partout où les Romains attaquent. Ainsi la cohorte sortant du cercle pour attaquer frappe dans le vide et est rapidement enveloppée. Les Romains subissent beaucoup de pertes mais résistent et en début d'après midi, Sabinus envoie son interprète vers Ambiorix pour qu'il épargne ses soldats et lui même. Le chef éburon lui propose de venir discuter avec lui lui garantissant la vie sauve. Cotta, blessé, refuse de se rendre. Sabinus se rend avec quelques tribuns et les centurions de la première cohorte, il dépose les armes ainsi que les autres Romains. La discussion se prolonge et Sabinus est tué. Les Eburons galvanisés attaquent et bousculent l'ordre des légionnaires. Lucius Aurunculeius Cotta et beaucoup de légionnaires meurent. Quelques uns réussissent à rejoindre le camp du légat Titus Labienus et l'informent. Les autres se replient dans leur camp et combattent jusqu'à la nuit et, sans espoir se donnent la mort. 8 000 hommes, sont massacrés lors de cette embuscade menée par Ambiorix chef des Éburons.
Apprenant la victoire d'Ambiorix, les Atuatuques se joignent au mouvement ainsi que les Nerviens. Et les Gaulois réunissent le maximum de troupes et se jettent sur le camp de Cicéron (Quintus Tullius Cicero est le jeune frère de Marcus Tullius Cicero, le célèbre orateur Cicéron). Mais les légionnaires se battent sur les retranchements, les combats sont rudes. Pendant la nuit, cent vingt tours de défense sont élevées. Les Gaulois se renforcent, réussissent à combler le fossé et donnent l'assaut. Les légionnaires résistent et la nuit préparent de nouvelles armes et renforcent les défenses. Des chefs Nerviens obtiennent un entretien et ils déclarent à peu près la même chose qu'Ambiorix, mais Cicéron répond qu'il n'est pas dans les usages de Rome d'accepter les conditions d'un ennemi en armes.
Les Nerviens entreprennent le siège du camp romain, l'entoure d'un rempart et d'un fossé très rapidement puis construisent des tours d'assaut avec les conseils de prisonniers romains. Ils réussissent à incendier les bâtiments avec des balles de fronde contenant de la tourbe. Les légionnaires ne quittent pas le rempart et repoussent les attaques. Une tour qui approchait du rempart est incendiée. Les courriers que Cicéron a envoyé à Jules César dès le premier jour ont été interceptés mais un message lui parvient porté par un esclave gaulois. Le proconsul réagit très vite et mobilise la légion de Crassus chez les Bellovaques, celle de Caïus Fabius et laisse à Titus Labienus le choix de venir le rejoindre avec sa légion s'il peut le faire. Jules César laisse Crassus garder les bagages, les provisions de blé ainsi que les otages et part vers le camp de Cicéron avec deux légions, Labiénus environné par les Trévires restant au camp.
Les Gaulois avertis viennent au devant du proconsul avec toutes leurs troupes (soixante mille hommes). Cicéron réussit à le prévenir à temps et il établit un camp fortifié pour ses sept mille hommes. Les cavaliers reculent devant l'ennemi et les légionnaires simulent la peur pour attirer l'ennemi devant le camp. Et quand les Gaulois approchent du rempart, les légionnaires l'évacuent. Alors les Romains font une sortie par toutes les portes et la cavalerie intervient. Les Gaulois sont mis en déroute et perdent beaucoup de combattants. La nouvelle de cette victoire dissuade les Trévires d'attaquer le camp de Labienus. Jules César décide de rester en Gaule pendant tout l'hiver et il est informé des projets de révolte des Gaulois.
Galvanisées par la victoire des Eburons sur la légion le Tribus Gauloises reprennent les armes. Pendant l'hiver, Indutiumaros, chez les Trévires tente d'attirer les Germains mais sans résultat. Il rassemble des troupes, les Sénons, Carnutes, Nerviens et Atuatuques s'allient avec lui, déclare Cingétorix ennemi public, opposant de Indutiomaros parmi les Trévires et fidèle à Rome, et convoque l'assemblée armée, première étape de la guerre. Puis il s'approche du camp de Labienus avec toute sa cavalerie et jette des traits à l'intérieur. Labienus retient ses légionnaires pour faire croire que les Romains ont peur et il fait venir des cavaliers des cités voisines. Indutiumaros continue à provoquer les légionnaires puis les Trévires s'en vont dans le plus grand désordre. Alors Labienus fait sortir toute sa cavalerie qui a pour mission, après avoir mis en déroute l'adversaire, de s'approcher d'Indutiumaros et de l'éliminer avant de s'attaquer à ses compagnons. C'est ainsi que le chef Trévire disparaît et peu après, les Eburons et les Nerviens se dispersent et la Gaule redevient calme.
Pour cette année, Jules César s'attend à un vaste soulèvement en Gaule et décide d'augmenter ses effectifs. Il charge ses légats de lever des nouvelles troupes et il demande au proconsul Pompée, de mobiliser et lui faire parvenir les recrues de Gaule Cisalpine. Les rapports se sont relâchés entre les deux hommes depuis la mort de Marcus Licinius Crassus dans sa campagne contre les Parthes et surtout celle de Julia, la fille de César et femme de Pompée. Néanmoins, ils pensent encore avoir besoin l'un de l'autre. Pompée agit avec patriotisme et ses légats recrutent rapidement si bien que trois nouvelles légions sont prêtes et acheminées en Gaule, cela représente le double des légionnaires qui ont péri avec Quintus Titurius Sabinus !
Du côté gaulois, on se prépare à la guerre, en particulier chez les Trévires qui viennent de perdre leur chef Indutiumaros. Ils appellent les Germains, mais les plus proches refusent, donc on s'adresse aux Germains plus éloignés et l' Éburon Ambiorix entre dans la ligue. Les Nerviens, les Atuatuques et les Ménapes sont en armes aux côtés des Germains Cisrhénans. Les Sénons ne répondent pas à sa convocation et se concertent avec les Carnutes. Tout ceci incite le proconsul à entrer plus tôt en campagne. Avant même la fin de l'hiver, il rassemble quatre légions et marche sur le pays des Nerviens, si rapidement qu'ils ne peuvent fuir et il fait un grand nombre de prisonniers, capture beaucoup de bétail et dévaste leurs campagne. Les Nerviens se soumettent et livrent des otages. Tout est si rapide qu'il ramène les légions dans leurs quartiers d'hiver.
Au printemps, il convoque l'assemblée de la Gaule et les seuls absents sont les Sénons, les Carnutes et les Trévires. Jules César part à marches forcées, avec ses légions, pour le pays des Sénons. Un certain Acco, le meneur de la révolte donne l'ordre de rassembler les populations dans les oppida mais les Romains sont déjà là. Il faut envoyer des députés et utiliser la médiation des Héduens. Le proconsul accepte leurs excuses n'ayant pas le temps de mener des enquêtes. Il exige cent otages qu'il confie aux Héduens. Les Carnutes lui envoient aussi des députés et des otages et utilisent la médiation des Rèmes. Jules César leur fournit la même réponse et commande aux cités de lui fournir des cavaliers avant de clore l'assemblée.
Reste les revoltes du Nord et de l'Est, le proconsul demande à Cavarinos (ancien chef Sénons) de l'accompagner avec la cavalerie des Sénons, contre les Trévires et les Eburons, pour éviter des troubles dus à son caractère violent. Le proconsul cherche à retirer tous les appuis dont bénéficie Ambiorix, c'est à dire les Ménapes, les seuls Gaulois qui n'ont jamais envoyé d'ambassade pour traiter de la paix, et les alliés Germains. Aussi, il confie tous les bagages de l'armée à Labienus, chez les Trévires, avec deux légions supplémentaires. Puis il part avec cinq légions sans bagages, vers le territoire des Ménapes. Ce peuple est protégé par une ligne continue de marécages et de forêts. Jules César compose trois colonnes avec son légat Caius Fabius et son questeur Marcus Crassus. Il fait construire des ponts et traverse le territoire en incendiant les villages, capturant beaucoup de bétail et faisant de nombreux prisonniers. Les Ménapes doivent demander la paix et livrer des otages. Le proconsul leur déclare qu'ils seront considérés comme des ennemis s'ils reçoivent Ambiorix. Puis laissant chez les Ménapes, Commios roi des Atrébate (fidèle allié de Rome) et de la cavalerie, il marche contre les Trévires.
Pendant ce temps les Trévires ont rassemblé de nombreuses troupes d'infanterie et de cavalerie et se préparaient à attaquer le camp de Labienus et sa légion quand ils apprennent que deux nouvelles légions l'ont rejoint. Les Trévires s'installent à quinze milles de distance et attendent les Germains. Labienus en profite et laisse cinq cohortes pour garder les bagages et marche à l'ennemi avec vingt-cinq cohortes (deux légions et demi) et une nombreuse cavalerie. Il se retranche à mille pas du camp ennemi, au delà d'une rivière bordée de rives abruptes. Il ne compte pas la franchir et l'ennemi attend l'arrivée des Germains. Labienus s'arrange pour que l'ennemi sache que les Romains vont partir le lendemain. Puis il fait lever le camp avec plus de bruit et de confusion que d'habitude et donne à son départ l'allure d'une fuite. Les éclaireurs ennemis ont tout vu.
Et dès que les derniers légionnaires ont quitté le camp, les Gaulois s'excitent et traversent la rivière. Labienus ralentit la marche, puis il harangue les légionnaires, fait retourner les enseignes et forme la ligne de bataille. L'ennemi est surpris par les trompettes et la clameur de l'attaque puis par les javelots. Ils ne supportent pas le choc et sont mis en déroute, puis refluent dans les forêts voisines. Labienus lance la cavalerie qui en tue un grand nombre et fait beaucoup de prisonniers. Peu de temps après il reçoit leur soumission. Les Germains apprenant cette déroute des Trévires font demi tour. Les parents d'Indutiomaros partent avec eux. Cingétorix est investi de l'autorité civile et militaire.
Jules César, arrivé dans le territoire des Trévires décide de traverser le Rhin parce que les Germains ont soutenus les Trévires et pour éviter qu'Ambiorix se réfugie chez eux. Il fait construire un pont près du précédent, laisse une forte garde du côté des Trévires et traverse le fleuve. Les Ubiens envoie des députés pour protester de leur bonne foi, ce n'est pas de leur cité que sont venus les secours envoyés aux Trévires. Le proconsul vérifie : ce sont les Suèves les coupables ! Il apprend des Ubiens que les Suèves concentrent leurs troupes et celles de leurs alliés. Le proconsul fait des provisions de blé, fait construire le camp et donne l'ordre aux Ubiens de s'enfermer dans leurs villes avec leur bétail et d'envoyer des éclaireurs pour observer les Suèves. Quelques jours plus tard, il apprend que les Suèves, connaissant la venue de l'armée romaine se sont retirés dans une forêt immense appelée Bacenis, dont ils défendent l'entrée.
Alors Jules César, craignant de manquer de blé décide de rentrer en Gaule, mais il fait couper les deux cents derniers pieds du pont, côté ubien, fait construire à son extrémité, une tour de quatre étages, fortifie ce lieu et laisse une garnison de douze cohortes. Il nomme Caïus Volcacius commandant de la place et part combattre Ambiorix. Pour cela, le proconsul envoie toute la cavalerie en avant, commandée par Lucius Minucius Basilus qui a l'ordre d'éviter de signaler de loin son approche. Basilus, après une marche rapide, prend par surprise de nombreux ennemis et se dirige vers la maison d'Ambiorix. Mais pendant que ses compagnons retardent les cavaliers romains, Ambiorix monte à cheval et fuit dans les bois. Il envoie des ordres pour que chacun se cache, dans la forêt des Ardennes, dans les marais ou dans les îles. Les Sègnes et les Condruses, des Germains vivant en deçà du Rhin, envoient des députés pour déclarer la même chose que les Ubiens.
Jules César rassemble tous les bagages à Atuatuca, au centre du pays des Eburons, où Titurius avait pris ses quartiers d'hiver. Les fortifications sont intactes. Il y laisse Quintus Tullius Cicéron, la quatorzième légion Gemina Martia Victis et deux cents cavaliers. Le proconsul envoie Labienus avec trois légions vers l'Océan et les Ménapes, Caius Trebonius avec trois légions ravager la contrée voisine des Atuatuques, et lui même, avec les trois légions restantes, marche vers l'Escaut et l'extrémité des Ardennes, où Ambiorix s'est retiré. Labienus et Trebonius sont invités à revenir dans sept jours. Le proconsul donne des consignes de grande prudence aux troupes chargées de trouver les Eburons cachés et il appelle les peuples voisins au pillage et beaucoup y répondent. Y compris au delà du Rhin, où les Sugambres font traverser le fleuve à deux mille cavaliers et autant de voltigeurs. Ils traversent le pays des Eburons et ramassent beaucoup de fuyards et un nombreux bétail. Ils apprennent que l'armée romaine a entassé toutes ses richesses à Atuatuca puis est partie laissant une faible garnison, alors ils se dirigent vers le camp romain.
Au camp, Quintus Tullius Cicéron, après sept jours de respect des recommandations de César, laisse sortir cinq cohortes pour chercher du blé. Avec ces cohortes, partent 300 légionnaires "guéris" et un grand nombre de valets. Au même moment, la cavalerie germaine sort du bois et tente d'entrer par la porte décumane (à l'arrière du camp). Mais la cohorte de garde soutient le premier choc. Cicéron et les autres chefs sont comme "absents" et c'est un primipile blessé, Publius Sextius Baculus qui prend les armes et se porte vers la porte décumane. Les centurions de garde se joignent à lui, ce délai permet aux autres de se reprendre et venir défendre le retranchement. Les cinq cohortes sorties moissonner, reviennent, entendent les cris, et sont aperçues par les Germains qui cessent l'attaque du camp et se ruent sur les arrivants. Une partie se réfugient sur un tertre mais les soldats chevronnés décident de se former en coin et d'ouvrir vivement un passage. Ils réussissent à entrer dans le camp, conduits par Caïus Trebonius, les valets et la cavalerie passent dans la même charge. Ceux qui sont restés sur le tertre essaient de rentrer au camp mais un grand nombre est éliminé, soit l'effectif de deux cohortes. Les Germains déçus dans leur attaque du camp, repassent le Rhin avec leur butin.
Dans le camp, la panique est telle que Caïus Volsenus arrivant avec la cavalerie ne peut faire croire que le proconsul sera bientôt là avec l'armée intacte. Personne ne croit que l'armée romaine est intacte puisque les Germains ont attaqué le camp. Il faut l'arrivée de César pour que les légionnaires reprennent leurs esprits. Ce dernier se montre modéré à l'égard de Quintus Tullius Cicéron. La campagne contre les Eburons reprend, en dispersant le gros contingent de cavalerie reçu des cités voisines en de nombreux détachements. Villages incendiés, bétail massacré, céréales moissonnées, la campagne est faite en septembre, tout est fait pour que les survivants subissent la disette. Malgré tous leurs efforts, les Romains ne peuvent capturer le très mobile Ambiorix.
Après ces dévastations, Jules César conduit l'armée à Durocortorum en pays Rème et y convoque l'assemblée de la Gaule. Il juge le Sénon Acco dans l'affaire de la conjuration des Sénons et des Carnutes. Acco est exécuté à la romaine et cet acte va jouer un rôle dans la mobilisation des Gaulois l'année suivante. Le proconsul répartit ses légions en quartiers d'hiver, deux près des Trévires, deux chez les Lingons, les six autres dans le pays sénon, à Agendicum et les approvisionne en blé, puis il part pour l'Italie.
En hiver 52 av JC, Jules César voyant la Gaule calme, part pour la Gaule cisalpine. Il entreprend une levée dans sa province comme l'ordonne le senatus consulte pour toute l'Italie. En Gaule transalpine on interprète cela comme la présence de troubles à Rome qui retiendrait César. Les projets de guerre fleurissent dans des rencontres secrètes, au milieu des bois, les chefs gaulois déplorent la mort d'Acco et demandent qu'on entre en guerre. Ils projettent de couper César de son armée. Les Carnutes promettent d'être au premier rang des révoltés. Le serment est prêté par toute l'assistance et la date du soulèvement est fixée.
Le jour convenu, les Carnutes entraînés par Cotuatos et Conconnétodumnos, à un signal donné, massacrent dans Cenabum (Orléans) les citoyens romains qui faisaient du commerce et parmi eux, Caïus Fufius Cita, un chevalier que César a chargé de l'intendance des vivres. La nouvelle se répand rapidement à toutes les cités de la Gaule. Chez les Arvernes, l'exemple est suivi, Vercingétorix, le fils de Celtill, un jeune homme de vingt ans, convoque ses clients et les enflamme. On court aux armes mais Gobannitio, son oncle et les autres chefs ne sont pas d'accord et chassent Vercingétorix de Gergovie. Mais ce dernier ne renonce pas, il enrôle dans la campagne des miséreux et convainc les compatriotes qu'il rencontre. Il rassemble de grandes forces et à son tour, chasse son oncle et les autres chefs qui l'avaient empêché d'agir.
Ses partisans le proclament roi. Il envoie des ambassadeurs à tous les peuples et les supplie de rester fidèles à la parole jurée. Il a rapidement avec lui, les Sénons, les Parisii, les Pictons, les Cadurques, les Turons, les Aulerques, les Lémovices, les Andes et tous les peuples qui touchent à l'Océan. A l'unanimité on lui confie le commandement suprême. Une fois investi de ces pouvoirs, il exige des otages, ordonne qu'un nombre déterminé de soldats lui soit amené sans délai, fixe les quantités d'armes que chaque cité doit fabriquer et à quelle date. Il est d'une sévérité extrême dans l'exercice du commandement et cette rigueur rallie les hésitants.
Ayant rapidement réuni une armée, Vercingétorix envoie le Cadurque Lucterios avec une partie des troupes chez les Ruthènes et part chez les Bituriges qui demandent aux Eduens dont ils sont clients, de les aider contre les ennemis. Les Eduens, sur les conseils des légats, envoient des secours aux Bituriges. Mais ces cavaliers et fantassins, une fois arrivés sur la Loire, s'arrêtent et s'en retournent en expliquant aux légats qu'ils craignent la perfidie des Bituriges. Après le départ des légats, les Bituriges se joignent aux Arvernes.
César informé de ces événement part à la fin de l'hiver en Gaule mais il est embarrassé pour rejoindre son armée. Ne pouvant rejoindre ses troupes en sécurité, il ne voulait pas les appeler dans la Province ce qui signifie livrer bataille sans lui. Mais l'évolution de la situation l'aide à prendre sa décision. En effet, Lucterios le Cadurque, a gagné les Ruthènes à Vercingétorix. Il rassemble une forte troupe et se prépare à envahir la Province. Aussitôt, Jules César part pour Narbonne. Il place des troupes de la Province chez les Ruthènes, chez les Volques Arécomiques, chez les Tolosates et autour de Narbonne. Puis il concentre une partie des troupes de la Province et celles qu'il a ramenées d'Italie, chez les Helviens près des Arvernes. Puis le proconsul part chez les Helviens et franchit les Cévennes couvertes d'une neige très abondante. Les légionnaires doivent écarter la neige sur une profondeur de six pieds.Jules César débouche ainsi chez les Arvernes. Lucterios a stoppé son mouvement et reculé, ne voulant pas s'aventurer au milieu des détachements romains. Les Arvernes sont frappés de stupeur par l'arrivée du proconsul, ils se croyaient protégés par les Cévennes en cette période de l'année. Jules César envoie ses cavaliers terroriser l'ennemi le plus loin possible. Aussitôt les Arvernes pressent Vercingétorix de défendre leurs biens. Le roi Arverne lève le camp, quitte le pays des Bituriges pour le pays des Arvernes.
C'est exactement ce que le proconsul a prévu. Il ne reste que deux jours sur place, laisse le commandement de l'armée au jeune Brutus, avec l'ordre de faire des incursions de cavalerie très loin et se dirige vers Vienne, y trouve de la cavalerie fraîche et sans s'arrêter, traverse le pays des Eduens et rejoint celui des Lingons ou deux légions hivernent. Puis il ordonne aux autres légions de se concentrer avant que les Arvernes sachent qu'il est là. Vercingétorix informé de la situation, ramène son armée chez les Bituriges et se prépare à assiéger Gorgobina, la cité des Boïens que César a placé sous l'autorité des Eduens. Cette opération présente pour le proconsul de grands risques. S'il garde ses légions dans leurs quartiers, il favorise la révolte de la Gaule entière puisque Rome laisse écraser un peuple tributaire des Eduens, et ne fournit aucune protection pour ses "clients". Si au contraire, il les sort prématurément, il souffrira de pénurie de ravitaillement. Mais Jules César choisit la première solution, il demande des vivres aux Eduens et part chez les Boïens, laissant à Agédincum (Sens) deux légions et tous les bagages.
Le surlendemain, le proconsul est devant Vellaunodunum (sans doute Montargis), cité des Sénons. Il en fait le siège, ne voulant pas être gêné dans son ravitaillement. Au bout de trois jours, les assiégés envoie des députés pour traiter la reddition. Jules César réclame des armes, des chevaux et 600 otages. Puis il laisse Caius Trebonius, régler cette affaire et poursuit son chemin vers Cenabum (Orléan), la cité des Carnutes qu'il veut punir. Ces derniers viennent d'apprendre la prise de Vellaunodunum et commencent à rassembler des troupes mais l'armée romaine est déjà devant la cité. Il est trop tard pour attaquer, Jules César ordonne à ses troupes de faire comme d'habitude mais fait veiller deux légions sous les armes. Un pont traverse la Loire à proximité. Vers minuit les habitants de Cenabum sortent silencieusement et passent le fleuve. Le proconsul investit la place, les deux légions tuent une partie des habitants et font un grand nombre de prisonniers. La cité est pillée puis brûlée et les prisonniers sont donnés comme esclaves aux soldats. Jules César traverse la Loire et entre dans le pays des Bituriges.
A peine Vercingétorix est-il informé de la venue de César, qu'il lève le siège de Gorgobina et vient à sa rencontre, il a perdu l'initiative. Le proconsul assiège Noviodunum et déjà les habitants négocient leur reddition. Jules César réclame des armes, des chevaux et des otages et une partie d'entre eux est déjà livrée, des centurions et quelques légionnaires sont entrés dans la cité quand la cavalerie gauloise apparaît. Les assiégés aussitôt prennent les armes, ferment les portes et se postent aux murailles. Les centurions doivent s'ouvrir un passage à la pointe de leur épée. Le proconsul sort la cavalerie et quatre cents auxiliaires germains du camp et les lance contre les Gaulois qui sont mis en déroute et subissent de lourdes pertes. Les assiégés arrêtent ceux qui les ont exhorté à reprendre les armes, les livrent aux Romains et se soumettent.
Jules César poursuit son expédition punitive se dirige vers Avaricum, (Bourges), la capitale des Bituriges. Vercingétorix convoque les chefs gaulois et après cette série de revers, justifie un changement complet de stratégie. Il faut priver les Romains de fourrage et d'approvisionnements. C'est bientôt l'automne, une saison où l'herbe ne pousse plus et les Gaulois disposent d'une abondante cavalerie. Les Romains devront se disperser pour fourrager et la cavalerie pourra les anéantir quotidiennement. Mais il faut incendier les villages et les fermes pour les contraindre à la disette et aussi les cités. Et ce programme est approuvé à l'unanimité et mis en exécution rapidement. Un conseil de guerre décide du sort d'Avaricum. Les Bituriges font valoir sa position défensive : Avaricum est entouré par l'eau et le marais presque complètement. Vercingétorix s'oppose d'abord à cette proposition puis se laisse fléchir et organise la défense et installe son camp abrité par les bois et des marécages à seize mille pas d'Avaricum. Il est régulièrement informé du déroulement du siège et peut transmettre ses ordres. Les détachements romains qui recherchent du fourrage et du blé sont attaqués.
Avaricum est construite sur une éminence. Jules César établit son camp devant la cité, là où les marais et les cours d'eau laissent un passage (environ un kilomètre). Le terrain ne se prête pas à la circonvallation. Il fait construite une terrasse, fait avancer des mantelets et élever deux tours. Le proconsul harcèle les Boïens et les Eduens de demandes de blé mais l'aide apportée est médiocre en raison de la pauvreté des Boïens et de la mauvaise volonté des Eduens et aussi parce que les granges ont brûlé. Les légionnaires manquent de pain et subsistent grâce à du bétail qui n'a point subi les dévastation de l'armée romaine ni les destructions des Gaulois. Jules César envisage devant les troupes de renoncer au siège mais les légionnaires unanimes considèrent comme un déshonneur d'abandonner le siège commencé et tiennent à venger les citoyens romains, qui à Cenabum ont été victimes de la perfidie des Gaulois.
Les tours sont près des remparts, le proconsul apprend que Vercingétorix est parti dresser une embuscade à l'endroit où les Romains viendraient fourrager le lendemain. Alors Jules César part en pleine nuit et arrive au matin devant le camp des Gaulois. Ceux ci prévenus par leurs éclaireurs sont en ordre de bataille sur une colline. La position est entourée d'un marais difficile à traverser et plein d'obstacles. Tous les passages sont tenus fermement et malgré la volonté de combattre des légionnaires, le proconsul ramène les troupes au camp. Vercingétorix de retour au camp est accusé de manigances avec César. Il se disculpe par un long discours et retourne en sa faveur l'opinion de ses soldats. Et la décision est prise d'envoyer un renfort de dix mille guerriers choisis dans l'armée pour aider les Bituriges.
Pendant ce temps, le siège continue et Jules César nous décrit l'habileté et l'ingéniosité déployée par les défenseurs, ainsi à l'aide de lacets, ils détournent les coups des faux romaines et les tirent à l'intérieur des remparts. De même, la pratique des mines de fer sert aux Bituriges pour creuser des sapes. Malgré tous ces efforts et la météo peu clémente, les légionnaires réussissent en vingt-cinq jours, à construire une terrasse de trois cent trente pieds de large et quatre-vingt pieds de haut ce qui atteint presque le rempart ennemi. Alors les défenseurs y mettent le feu par une mine, font une sortie par les deux portes et aussitôt jettent tout ce qui peut activer l'incendie. Mais la veille habituelle de deux légions permet de repousser l'attaque tout en éteignant l'incendie. Après cet effort infructueux, les Gaulois décident d'abandonner la ville. L'opération est prévue pour la nuit mais au moment de partir les mères de famille supplient les guerriers de pas livrer à la cruauté de l'ennemi, les femmes, les enfants et tous ceux qui ne peuvent fuir. Comme les guerriers restent inflexibles, elles crient et signalent aux Romains le projet de fuite qui est aussitôt abandonné.
Le lendemain, il pleut abondamment, Jules César fait avancer une tour et décide l'assaut en voyant un relâchement sur le rempart. Les légionnaires motivés par les récompenses promises aux premiers qui escaladeront le rempart, bondissent et chassent les Gaulois du mur et des tours, puis occupent toute la muraille. Les défenseurs résolus à faire front, craignent de se voir couper toute retraite, jettent leurs armes et se précipitent vers l'extrémité de la cité où ils s'entassent devant les portes. Les légionnaires les éliminent et ceux qui ont pu sortir sont anéantis par les cavaliers romains. Les Romains ne pensent pas au butin nous affirme César mais se rappelant le carnage de Cenabum n'épargnent ni les vieillards, ni les femmes, ni les enfants. Bien peu d'hommes, arrivent vivants près de Vercingétorix. Les défenseurs n'ont pas eu le temps de brûler leurs réserves, César s'empare de tout le blé et le fourrage dont il a besoin.
Le lendemain Vercingétorix convoque le conseil et par un discours ferme, rend l'espoir aux Gaulois et son autorité est agrandie. Il obtient aussi que les Gaulois fortifient leur camp ce qui n'est pas l'habitude. Et il s'emploie à faire entrer dans la coalition tous les peuples de la Gaule, demande aux différents peuples des contingents pour réparer les pertes de ses effectifs et ordonne qu'on recrute et lui envoie tous les archers, nombreux en Gaule. Teutomatos, le "roi" des Nitiobroges, récents alliés des Romains, le rejoint avec une forte troupe de cavaliers et des mercenaires recrutés en Aquitaine.
Jules César trouve dans Avaricum une grande quantité de blé et d'autres vivres. Il se prépare à partir en campagne quand une députation de nobles Eduens vient l'implorer d'intervenir dans un conflit qui risque de s'envenimer et dégénérer en guerre civile. Le proconsul veut éviter que le clan perdant rejoigne Vercingétorix et il se rapproche du territoire Eduen, perdant ainsi du temps. Il tranche en faveur de celui qui a été nommé sous la présidence des prêtres et invite les Eduens à se consacrer à la guerre et lui envoyer toute leur cavalerie et dix mille fantassins. Puis il confie quatre légions à Labienus pour marcher contre les Sénons et les Parisii et dirige lui même les six autres légions chez les Arvernes, vers la cité de Gergovie en suivant l'Allier sur la rive droite. La cavalerie est partagée entre les deux armées. Vercingétorix fait couper tous les ponts de l'Allier et remonte le fleuve sur la rive gauche.
Les deux armées sont face à face et Jules César ne veut pas attendre l'automne, période où l'Allier est guéable. Alors il va camper dans un région boisée face à l'un des ponts détruits et y reste avec deux légions dissimulées tandis que le reste de ses troupes part avec tous les bagages, en changeant l'ordonnancement pour faire croire que l'armée est au complet. Quand l'heure est venue de faire le camp, le pont est reconstruit. Mais sa partie inférieure n'a pas été détruite ainsi le pont est rapidement terminé. Les deux légions traversent l'Allier et installent le camp. Le proconsul rappelle les autres légions. César dispose de six légions, la VIIIè, la Xè, la XIè, la XIIIè, la XIVè et la XVè.
Vercingétorix ne voulant pas livrer bataille, accélère sa marche vers la Limagne. En quatre étapes, Jules César est en vue de Gergovie. La place est sur une hauteur difficile d'accès et difficile à assiéger. Vercingétorix dispose ses troupes à l'extérieur de l'oppidum et sur tous les sommets. Le proconsul établit un grand camp à deux kilomètres et demi à l'est de l'oppidum. Au sud de l'oppidum, une colline bien fortifiée est isolée. Cette position intéresse César mais elle est défendue par une solide garnison. Le proconsul fait une sortie de nuit, s'empare de la colline, installe un petit camp et y laisse deux légions. Puis il relie ce petit camp au grand par un double fossé protégeant les légionnaires. Mais Jules César apprend que les cavaliers Eduens ne sont pas fiables et risquent de passer à l'ennemi. Il fait sortir aussitôt quatre légions du camp et toute la cavalerie pour capturer les "traitres" Et après avoir "retourné" les Eduens, il rentre au camp qui a été attaqué en force par les Gaulois.
Le proconsul veut en finir et il projette un piège pour Vercingétorix. Les défenseurs gaulois voyant les travaux des légionnaires autour du petit camp, craignent une attaque à revers par le sud et viennent en nombre faire des fortifications de ce côté et l'oppidum est nettement moins défendu. Le plan de César consiste à conforter les Gaulois dans cette attaque de diversion. Des muletiers déguisés en cavaliers font un large mouvement tournant vers l'ouest, une légion va dans la même direction et se cache dans un fond boisé. Des légionnaires, par petits groupes, passent du grand camp au plus petit. Les trois légions prévues pour l'assaut sont suivies par le proconsul avec la Xème légion et appuyée au nord par les Eduens.
Les légionnaires franchissent rapidement un mur et envahissent les trois camps gaulois à l'extérieur de l'oppidum. Teutomatos a juste le temps de s'enfuir. Une grande clameur s'élève et les Gaulois qui travaillent aux fortifications accourent en toute hâte, cavaliers en tête et dans une furieuse contre-attaque, repoussent les légionnaires. Jules César envoie son légat Titus Sextius et les cohortes qui gardaient le petit camp, sur la gauche des assaillants pour les soutenir. C'est la panique dans les rangs des légionnaires qui sont en outre trompés par la venue des Eduens qu'ils confondent avec les ennemis.
Au pied de la colline, les légionnaires reprennent leur formation de combat. Vercingétorix, prudemment, ramène ses troupes à l'intérieur du retranchement. Jules César a perdu 700 hommes dont 46 centurions et dans son commentaire de la guerre des Gaules, il minimise cette défaite mais elle encourage les partisans de Vercingétorix. Le proconsul doit lever le siège et la cavalerie Eduenne bascule dans le camp de Vercingétorix. Jules César revient vers l'Allier, fait reconstruire le pont et traverser ses troupes.
A Noviodunum (Neung sur beuvron) (pas loin de Blois), le proconsul a rassemblé tous les otages de la Gaule, du blé, de l'argent, des chevaux en grand nombre achetés en Italie et une grande partie des bagages. C'est une cité éduenne et le peuple Eduen a basculé dans la révolte suite à la défaite de la bataille de Gergovie, encouragé par Convictolitavis Notable Eduen ainsi que Viridomaros et Éporédorix (Chefs Gaulois Eduen) lui ont fait défection. Le tribun militaire Marcus Aristius est éliminé. Les Romains qui font du commerce à Cavillonum (Chalons sur Saône), sont expulsés et détroussés. Des ambassadeurs sont envoyés à Vercingétorix pour conclure un traité d'alliance. Noviodunum est une trop belle occasion, le détachement de garde romain est éliminé, les marchands romains qui s'y trouvaient, se partagent les richesses de la ville avant de l'incendier ne pouvant la conserver et ne souhaitant pas laisser de ravitaillement à César. Les otages sont conduits à Bibracte. La cité de Cavillonum est également brûlée parce qu'indéfendable. On cherche à couper les Romains de leur ravitaillement ou à le forcer à rentrer dans la Province par manque de nourriture.
César attribue toutefois leurs actions plus à l'ambition personnelle qu'à un ralliement sincère à Vercingétorix.
Jules César refuse d'envisager de descendre en Provence. Ce serait déshonorant pour lui et dangereux pour Labiénus et ses légions. Le proconsul atteint la Loire et sa cavalerie trouve un gué que les légionnaires utilisent. L'armée romaine trouve du blé et du bétail et se réapprovisionne, puis se dirige vers le pays des Sénons. Pendant ce temps, Labienus marche vers Lutèce avec quatre légions. A l'annonce de son arrivée, des renforts venus des cités voisines se concentrent et l'Aulerque Camulogène, quoique très âgé, est désigné pour commander les troupes. Il établit ses soldats comprenant des Parisii, des Bellovaques et des Aulerques, dans un marais longeant la Seine, pour bloquer le passage aux Romains.
Labienus tente de combler le marais et de construire une chaussée mais ce n'est pas possible. Il revient sur ses pas et entre dans Metlosedum (Melun) par surprise. Il s'empare de cinquante bateaux, en fait un pont et traverse la Seine. Puis il suit le fleuve et remonte vers Lutèce que les Gaulois incendient. Camulogène quitte le marais avec ses troupes et s'établit devant Lutèce face au camp de Labienus. Mais celui ci se rend compte que la révolte est générale avec la défection des Eduens. Aussi il change ses plans, il faut ramener son armée saine et sauve à Agédincum (Sens). Pour cela il donne des ordres pour faire croire à l'ennemi qu'il remonte le fleuve alors qu'il le traverse en aval. Les Gaulois pensant que l'armée traverse le fleuve en 3 endroits, fractionnent ainsi leur armée.
Mais les trois légions sont réunies dans cette bataille de Lutèce. Très vite, la septième légion enfonce les Gaulois qui partent en déroute, à l'aile droite. Mais à gauche, Camulogène encourage ses troupes qui tiennent bon face aux javelots. Alors les tribuns de la septième légion font venir leurs troupes de l'aile droite vers la gauche menaçant ainsi l'arrière de Camulogène. Les Gaulois combattent jusqu'au bout, sont enveloppés et tous éliminés. Les Gaulois qui attendaient devant le camp de Labienus sont également vaincus et poursuivis par la cavalerie. Labienus peut retourner à Agédincum (Sens) où se trouvent les bagages de toute l'armée et rejoindre Jules César.
Pendant ce temps, les Eduens qui ont basculé dans la révolte contre les Romains, revendiquent la direction des opérations. Le conflit est réglé par une assemblée générale réunie à Bibracte. Les Rèmes et les Lingons n'y participent pas en raison de leur amitié avec Rome, les Trévires, parce qu'ils sont menacés par les Germains. Le suffrage populaire confirme, à l'unanimité, Vercingétorix, comme chef suprême. Les Eduens regrettent leur perte de prépondérance et les faveurs de César. Vercingétorix demandes aux cités des otages, ordonne que tous les cavaliers, soit quinze mille, se concentrent. Il veut éviter la bataille rangée mais avec toute cette cavalerie, il compte empêcher les Romains de se procurer du blé et du fourrage, brûler le blé mur et les granges qui contiennent celui de l'année précédente. Il ordonne aux Eduens d'attaquer les Allobroges, aux Gabales et aux tribus Arvernes d'attaquer les Helviens et aux Ruthènes et aux Cadurques de ravager le pays des Volques Arécomiques. Il promet de l'argent aux chefs et la Province aux Gaulois.
Jules César, coupé de la Province et de l'Italie par la cavalerie très nombreuse des Gaulois, fait appel aux Germains qu'il a soumis au delà du Rhin et leur demande des cavaliers et de l'infanterie légère habituée à combattre avec eux. Et il échange les chevaux médiocres des Germains contre ceux des tribuns militaires, des chevaliers et des soldats d'élite. Pendant ce temps, Vercingétorix rassemble les contingents de cavalerie qu'il a reçu. Comme le proconsul traverse le territoire des Lingons pour secourir la Province, Vercingétorix s'établit dans trois camps à dix milles pas des Romains. Il réunit les chefs de ses cavaliers et leur annonce qu'il faut attaquer le lendemain. Tous approuvent et le lendemain, trois corps de cavalerie entourent la colonne romaine, deux sur les flancs et un qui barre le route en tête de colonne.
Jules César donne l'ordre à sa cavalerie, partagée en trois, de courir à l'ennemi. La colonne s'arrête, les bagages sont au centre des légions. Les fantassins soutiennent les cavaliers en difficulté. Puis les Germains, bousculent les ennemis sur une hauteur et les poursuivent jusqu'à la rivière et en font un carnage. Les autres cavaliers gaulois tentent de fuir et sont anéantis. Vercingétorix retraite aussitôt et se dirige vers Alésia, en faisant sortir les bagages de la troupe. Jules César, le poursuit toute la journée et lui fait perdre 3 000 hommes de son arrière-garde. Voyant la solidité de la position défensive, le proconsul décide d'investir la place. Vercingétorix dispose alors de 80 000 fantassins et 15 000 cavaliers. Il y a aussi la population habituelle des Mandubiens. Des provisions ont été amassées représentant la nourriture pour un mois. Vercingétorix attend l'armée de secours qui prendra l'armée romaine à revers.
Localisation : Alise-Sainte-Reine dans le département des côtes d'Or (Bourgogne), le lieu exact a fait l'objet de polémique, mais grâce aux techniques modernes de l'archéologie cela ne fait plus aucun doute !
Jules César dispose de dix légions et même ainsi, il est en infériorité numérique. Il fait commencer immédiatement la construction de la contrevallation, une ligne défensive de 16 kilomètres entourant la cité.
Vercingétorix envoie ses cavaliers attaquer les légionnaires qui construisent les fortifications. Mais, à nouveau Jules César les contre avec ses mercenaires germains. Alors Vercingétorix, profite d'un passage libre dans la contrevallation pour envoyer tous ses cavaliers susciter une levée en masse, chacun dans son pays. Puis il rationne la nourriture. Alors Jules César fait construire une nouvelle ligne défensive de 21 kilomètres de long, la circonvallation, tournée vers l'extérieur. Ces deux lignes sont adaptées au relief accidenté d'Alésia mais ne sont pas continues sur tout le périmètre. Chaque légionnaire est approvisionné en fourrage et en blé pour trente jours. Le proconsul sait que les Gaulois réunis en assemblée générale ont répondu dans le sens souhaité par Vercingétorix. Bien sûr certains peuples restent fidèles à l'alliance romaine et d'autres restent dans l'expectative.
Malgré les pertes subies depuis le début de cette guerre, la coalition gauloise réunit huit mille cavaliers et deux cent quarante mille fantassins sur le territoire des Eduens. Cette armée de secours est commandée par Commios l'Atrébate, les Eduens Viridomaros et Eporédorix, et l'Arverne Vercassivellaunos, le cousin de Vercingétorix. La mobilisation et l'approche de cette armée de secours sont lentes aussi la disette est grande dans l'oppidum d'Alésia. Après discussion, l'expulsion des non combattants est décidée, ces civils sont refoulés par les Romains. Après six semaines, en fin septembre, l'armée de secours approche d'Alésia.
Dès le lendemain, l'armée de secours se positionne de manière à être vue des assiégés. Ces derniers sortent de leur camp et commencent à combler le fossé. Jules César fait sortir sa cavalerie qui est mise en difficulté par l'infanterie légère et les archers gaulois mêlés à la cavalerie. En fin de journée, les cavaliers germains mettent les cavaliers gaulois en fuite et éliminent les archers. Les assiégés rentrent dans leur camp. Une autre attaque est tentée après une journée utilisée à confectionner des échelles. Les pertes sont lourdes des deux côtés mais les Gaulois ne percent pas et se retirent en fin de nuit.
Enfin, les Gaulois découvrent un point des défenses romaines qui n'est pas couvert et une attaque est programmée. Les assiégés s'y portent avec tout le matériel qu'ils ont préparé. Les autres légionnaires font face à plusieurs attaques simultanées. Jules César envoie des renforts sur les points menacés. Le moment est décisif. Les Romains cèdent du terrain, alors Jules César envoie Labienus et six cohortes en renfort. Les Gaulois comblent les fossés et font une brèche dans la palissade et le parapet. Le proconsul envoie encore des renforts puis vient lui même et refoule les Gaulois. Les légionnaires des postes voisins sont largement mis à contribution et arrêtent les Gaulois. Les cavaliers les prennent à revers et en font un carnage. La victoire de César est complète. Vercassivellaunos est capturé et beaucoup de Gaulois sont blessés. L'armée de secours se disperse aussitôt. La cavalerie romaine la poursuit et détruit l'arrière-garde.
Le lendemain, Vercingétorix se livre à César et lui remet ses armes comme le proconsul l'a demandé. Les prisonniers gaulois sont distribués aux légionnaires comme butin à l'exception des Eduens et des Arvernes qui doivent être ménagés. Jules César obtient la soumission des Eduens et celle des Arvernes et leur rend vingt mille prisonniers, sans rançon. Puis il envoie les légions prendre leurs quartier d'hiver et réside à Bibracte.
Après avoir capitulé et s'être constitué prisonnier, il fut conduit à travers la Gaule et exhibé comme une bête curieuse. Il resta avec César et erra pendant trois ans de camp en camp. Puis, il fut enfermé au Tullianum où il resta plusieurs années en attendant 46 avant J.C. où il dut défilé au triomphe de César, à la fin de la parade, il fut étranglé dans sa prison, comme le voulait la coutume de l'époque.
Mais dans les cités gauloises, de nouveaux plans de guerre sont débattus et une volonté d'indépendance renaît. Aussi, Jules César, dès les calendes de janvier, quitte Bibracte et avec deux légions, surprend les Bituriges dans leurs terres et fait de nombreux prisonniers. Les Bituriges se soumettent et livrent des otages. Jules César récompense ses soldats en leur promettant deux cents sesterces par soldat et mille par centurion. Et il les renvoie dans leurs quartiers d'hiver. Mais peu de temps après, les Bituriges demandent du secours contre les Carnutes qui leur ont déclaré la guerre.
Le proconsul repart avec deux légions pour punir les Carnutes, aux calendes de février. Ces derniers quittent leurs maisons et partent dans toutes les directions. Jules César installe ses légionnaires dans Cenabum mais envoie sa cavalerie et l'infanterie auxiliaire partout où l'ennemi est signalé et souvent ils reviennent avec du butin. Les Carnutes se dispersent chez les peuples du voisinage avec beaucoup de pertes. Prévenu par les Rèmes des préparatifs militaires des Bellovaques (Gaule belgique au nord de la Seine)conduits par Corréos et Commios. Ce sont les Suessions, soumis aux Rèmes, qui sont la cible des Bellovaques. Le proconsul rappelle la onzième légion, emprunte à Labienus l'une des siennes et ordonne à Caïus Fabius d'amener ses deux légions chez les Suessions.
Puis Jules César marche contre les Bellovaques, envoie ses cavaliers faire des prisonniers dont il apprend que tous les combattants sont réunis avec les Ambiens, les Aulerques, les Véliocasses et les Atrébates, probablement dans la forêt de Compiègne. L'Atrébate Commios est parti chercher des renforts chez les Germains. Si Jules César vient avec trois légions, la coalition offrirait le combat, si l'armée romaine est plus importante, elle se contentera de l'empêcher de faire du fourrage et de se procurer des vivres. Le proconsul tient à livrer bataille, règle l'ordre de marche de manière à ne montrer que trois légions à l'ennemi.
L'armée romaine arrive rapidement en vue des Gaulois et ces derniers restent sur les hauteurs. Jules César établit son camp face au camp ennemi, un marais les séparant. Ce camp est construit de telle façon qu'il est défendu par un double fossé et par un double rang de défenseurs bien protégés. Cette fortification laisse croire que le proconsul a peur et permet de laisser en défense de faibles effectifs quand une sortie est nécessaire. Pendant ce temps, Commios est revenu avec cinq cents cavaliers germains. Le temps passe et Jules César n'a pas une armée suffisamment nombreuse pour attaquer le camp ennemi qui bénéficie d'une position naturelle très forte. Il écrit donc à Caïus Trebonius de le rejoindre au plus vite avec trois légions et il utilise la cavalerie des Rèmes et des Lingons pour protéger ses fourrageurs.
Mais les cavaliers Rèmes tombent dans une embuscade tendue par les Bellovaques et sont soudain entourés par les fantassins. Ils doivent se retirer rapidement en perdant leur chef. Les fantassins germains recrutés par César, traversent le marais, repoussent les Gaulois et les "raccompagnent" jusqu'à leur camp, démoralisent l'ennemi. Les Bellovaques avertis de l'arrivée des nouvelles légions, renvoient les plus faibles ou les plus âgés, avec les bagages. Mais le jour les surprend et les Gaulois sortent du camp pour protéger le départ de leur colonne de bagages. Le proconsul fait jeter des passerelles sur le marais et les légionnaires sont bientôt près du camp ennemi. Les Gaulois restent sur leur position. Les légionnaires construisent un camp sur place et le fortifient. Puis Jules César les range devant le retranchement et place les cavaliers prêts à la poursuite.
Les Bellovaques comprennent qu'ils ne peuvent rester sur place, mettent devant leur ligne des bottes de paille et des fascines et les incendient et profitent du rideau de feu pour s'enfuir. Le proconsul lance les cavaliers à leur poursuite mais le feu est trop violent et les Bellovaques peuvent rejoindre une position très forte où ils établissent leur camp. Jules César apprend par un prisonnier que Corréos prépare une embuscade pour les fourrageurs, avec mille cavaliers et six milles fantassins. Il envoie des auxiliaires avec les cavaliers et fait sortir plus de légions que d'habitude. Les cavaliers entrent dans la plaine par escadrons et rencontrent Corréos avec un petit nombre de combattants. Le combat s'engage et peu à peu, le reste des cavaliers sort des bois. Le combat se prolonge sans vainqueurs. Alors les fantassins sortent du bois en ordre de bataille et forcent les cavaliers romains à la retraite. Les auxiliaires les soutiennent et le combat se poursuit. Les cohortes de légionnaires se rapprochent et bientôt encerclent l'ennemi. Les Gaulois sont vaincus et perdent la plus grande partie de leurs soldats. Ils tentent de fuir mais sont poursuivis et exterminés. Corréos refuse de fuir ou de se rendre et il est éliminé.
Apprenant le désastre, les Bellovaques envoient leurs députés à César demander la paix mais Commios l'Atrébate s'enfuit chez les Germains. Les autres peuples impliqués envoient des otages. Plus aucune cité ne prépare une guerre de résistance mais de nombreux habitants désertent les cités et les campagnes pour éviter d'obéir aux Romains. Jules César disperse ses légions, prend avec lui le questeur Marc Antoine et la douzième légion et part ravager le pays d'Ambiorix de manière à l'empêcher de rentrer chez lui. Après avoir envoyé d'autres légions et des auxiliaires chez les Eburons porter la désolation, le proconsul envoie Labienus et deux légions chez les Trévires pour les inciter à la paix.
Dans le Poitou, chez les Pictons, Duratios, un ami des Romains est assiégé à Lémonum par Dumnacos, le chef des Andes. Le légat Caïus Caninius s'y rend et s'installe sur une forte position. Dumnacos l'attaque plusieurs jours, en vain et retourne assiéger Lémonum. Le légat Caïus Fabius, averti par son collègue, se porte à son secours. Dumnacos averti, préfère faire passer ses troupes de l'autre côté de la Loire. Fabius qui se dirige vers le même pont, envoie sa cavalerie qui surprend les hommes de Dumnacos chargés de bagages, en élimine un grand nombre et font un important butin. La nuit, Fabius envoie ses cavaliers pour stopper l'armée gauloise mais les cavaliers gaulois soutenus par l'infanterie se montrent audacieux. Le combat est acharné. Dumnacos met ses troupes en ordre de bataille et soudain apparaissent les légions. C'est la fuite éperdue et les cavaliers romains poursuivent et frappent. Plus de douze mille gaulois sont éliminés et les bagages sont capturés.
Fabius part chez les Carnutes et obtient leur soumission, les cités armoricaines l'imitent. Pendant ce temps, le Sénon Drappès et le Cadurque Lucterios ont rassemblé une troupe de deux milles hommes et se dirigent vers la Province. Caninius les poursuit avec deux légions. Sachant cela, Drappès renonce à entrer dans la Province et s'arrête dans le pays des Cadurques (près de Cahors). Lucterios y a du crédit. Ils occupent la cité d'Uxellodunum, une place remarquablement défendue par la nature et convainquent les habitants de rejoindre leur cause.
Caninius découvre cette cité, défendue de tous côtés par des rochers à pic, divise ses cohortes en trois corps qu'il place dans des camps placés en hauteur et fait construire un retranchement tout autour d'Uxellodunum. Les Gaulois voyant ces travaux, partent en laissant deux mille défenseurs, faire une ample provision de blé et une partie d'entre eux avec Lucterios (latinisé en Luciterius) chef des Cardutes tente de rentrer de nuit dans la cité. Mais les Romains les entendent et les chargent. Par les prisonniers, Caninius apprend que le reste des Gaulois se trouve avec Drappès dans un camp éloigné de douze milles. Il envoie vers ce camp, toute la cavalerie et les fantassins Germains. Puis il part avec une légion à leur suite. Les Germains et les cavaliers ont déjà engagé le combat, les légionnaires occupent les hauteurs puis attaquent les ennemis qui sont tous mis hors de combat, Drappès (de Sens) est pris ainsi qu'un grand butin.
Le siège d'Uxellodunum (Situation - carte) est repris et Caninius peut investir complètement la place. Fabius survient le lendemain et participe à l'investissement de la cité. Pendant ce temps, Jules César laisse quinze cohortes et son questeur Marc-Antoine chez les Bellovaques pour surveiller les Belges. Il séjourne chez les Carnutes et les voyant inquiets du châtiment qui les menace, demande qu'on lui livre Gutuater pour punir ce principal responsable de la guerre. Il reçoit des lettres de Caninius l'informant de l'obstination des habitants d'Uxellodunum et décide de le rejoindre avec toute la cavalerie à marches forcées. Il laisse son légat Quintus Calenus commander les deux légions et le suivre à étapes normales.
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Le proconsul surprend tout le monde par son arrivée et il décide, en voyant que la place était totalement entourée par les fortifications du siège, d'aller jusqu'au bout. Sachant que les assiégés avaient de grandes réserves de blé, il veut les priver d'eau. Une rivière coule au pied de la montagne sur laquelle est bâtie la cité, mais il ne peut la détourner, en revanche il est possible et il le fait, de placer des archers, des frondeurs et de l'artillerie qui battent le chemin utilisé par les assiégés pour chercher de l'eau. Aussi, ils ne viennent plus s'approvisionner qu'à la source jaillissant au pied du mur. Jules César fait construire un terrassement face à la source, au prix de continuelles escarmouches. Une haute tour est montée sur ce terrassement, et de l'artillerie et installée en haut pour frapper les assiégés venant chercher de l'eau. Pendant ce temps des légionnaires creusent des conduits souterrains vers la source.
Devant cette menace, les assiégés réagissent avec vigueur et font rouler des tonneaux remplis de suif, de la poix et de minces lattes de bois, enflammés, vers les constructions romaines, et en même temps déclenchent des attaques vives. Un violent incendie éclate et de nombreux légionnaires sont blessés. Le proconsul fait monter les cohortes à l'assaut des murailles ce qui fait rappeler les Gaulois qui attaquent les constructions romaines. Le feu est rapidement éteint mais la lutte continue jusqu'au moment où l'eau est coupée par les canaux souterrains et les assiégés qui vouent un culte aux sources, y voient une intervention défavorable de leurs dieux et se rendent. Jules César craint que d'autres peuples suivent cet exemple et il fait couper les mains à tout ceux qui ont porté les armes.
Pendant ce temps Labienus livre une combat de cavalerie chez les Trévires (Belges) et en élimine un grand nombre, il agit de même avec les Germains qui soutiennent les Gaulois en guerre. Puis voyant la situation favorable en Gaule, le proconsul se dirige vers l'Aquitaine avec deux légions. Toutes les cités se soumettent et il part pour Narbonne avec une escorte de cavalerie. Les dix légions sont placées pour les quartiers d'hiver de manière à ne laisser aucune partie de la Gaule vide de troupes, soit quatre légions chez les Belges, deux chez les Eduens, deux près des Carnutes et deux près des Arvernes. Jules César passe encore l'hiver en Gaule, à Némétocenna (probablement Arras).
Mais Commios l'Atrébate continue avec ses cavaliers, de lutter contre Rome et intercepte les convois destinés aux quartiers d'hiver des Romains. Marc Antoine envoie son préfet de cavalerie Caïus Volsenus Quadratus à sa poursuite. Il y met tant de fougue que Commios le blesse à la cuisse de sa lance et les cavaliers romains voyant leur chef blessé, blessent et capturent les cavaliers gaulois sans pouvoir capturer Commios. Ce dernier envoie ses députés à Marc Antoine et négocie avec lui l'arrêt des combats. La Gaule est exsangue, dans cette guerre, un million de Gaulois sont morts et un million sont devenus esclaves.
Rome va revenir faire la guerre en Gaule, durant la guerre civile. Il s'agit cette fois de la fidèle alliée, Marseille qui a pris partie pour Pompée. Tandis que Jules César lutte contre les armées de Pompée, Marseille qui vient de recevoir Domitius, un des lieutenants pompéiens et sept galères, lui ferme ses portes. En outre, Marseille appelle à son secours les Albiques ou Albices, des Gaulois habitant le Nord-Lubéron. Pendant que César négocie avec des notables marseillais, Domitius prend le contrôle de la cité et entreprend de réparer les navires afin d'armer dix-sept galères. Jules César vient avec trois légions devant Marseille, élève des tours et des mantelets et fait armer douze galères à Arles. Marseille continue a emmagasiner du blé et tout ce qui est nécessaire pour soutenir un siège, en particulier des armes.
La conquète de Marseille est plutôt due à un conflit interne romain entre César et Pompée. Le port phocéen Massilia à l'époque avait pris parti pour cedernier.
La fin et la victoire de la ville par l'armée se termine après la destruction de la flotte par Brutus (Iles du Frioul mai-juin 49 av JC Tauroentum (Le Brusc) été 49 av JC) et sur la terre par les siège de la ville par Caïus Trebonus. Enfin la cité connait les maladies contagieuses.
Les assiégés sont décidés à se rendre et livrent leurs armes, leurs machines, leus vaisseaux et l'argent du "trésor public" en aoùt 49 av JC. Les remparts sont détruits. Jules César laisse une garnison de deux légions et autorise les Marseillais à vivre sous leur lois. Les Romains établissent un camp sur une colline qui se nomme "la colline de la garde" (emplacement actule de la Cathédr le du même nom). L'attitude de César est liée à la faveur dont jouissait la cité dans l'opinion romaine.
Tout comme Alésia, la localisation exacte de l'oppidum de Uxellodunum a fait l'objet d'âpres disputes entre différentes communes désireuses de s'approprier la gloire d'avoir été le dernier village à résister à César.
Longtemps objet de débats, la localisation d'Uxellodunum au Puy d'Issolud sur la commune de Vayrac dans le Lot est désormais reconnue par la communauté scientifique. Localement cette identification reste parfois contestée par des particuliers et des associations.
A côté du Puy-d’Issolud qui a toujours eu des partisans fervents, des auteurs ont transporté Uxellodunum à Carennac, Capdenac, Luzech, Cahors, Puy-l'Evêque, Murcens, Martel, Biars, le Pech-d'Estillac près de Castelnau-Montratier, Bélaye, Coronzac pour le Lot. Mais ont figuré aussi parmi les plus importants candidats : Villefranche-de-Rouergue et Najac (Aveyron) ; Lauzerte, Cantayrac et Bonne (Tarn-et-Garonne), Uzerche et Ussel (Corrèze), Lusignan (Vienne), Bone Lacoste (Hérault), Issoudun (Indre) ; et même Verdun-sur-Meuse, à 800 km du territoire des Cadurques !
Les lieux actuels les plus défendus sont bien sur le Puy-d’Issolud, Capdenac et Luzech
Uxellodunum est le nom d'un oppidum Gaulois Son nom signifie la « forteresse élevée » (uxel, élevé, et dunum, latinisation du gaulois dunon, forteresse - voir Dun (forteresse)). Un an après la reddition de Vercingétorix à Alésia, deux chefs gaulois, Lucterius et Drappès, suivis de quelques milliers d'hommes et poursuivis par le légat Caninius, se réfugièrent dans cette place forte des Cadurques, peuple dont Lucterius était originaire. Malgré la capture de leurs deux chefs, les assiégés tinrent tête aux Romains, et il fallut que César en personne s'en mêlât.
Les Carnutes sont un peuple de la Gaule celtique. Chartres était la capitale de la tribu gauloise des Carnutes d’où elle tira son nom Carnutum.
Les Carnutes occupaient une vaste province dans le sud-ouest du Bassin parisien, avec deux villes principales, Chartres - latin *Autricum - et Orléans - Cenabum. Paysans exploitant le riche plateau de Beauce, commerçants profitant du double débouché de la Loire vers le sud et de l’Eure vers le nord, les Carnutes sont célèbres surtout pour leur lien, réel ou présumé, à la religion gauloise. C’est en un locus consecratus, dans la mythique « forêt carnute », que les druides auraient tenu leur réunion annuelle ; c’est en pays carnute aussi que César captura et mit à mort le mystérieux Gutuater. Mais c’est là un domaine dans lequel il est bien difficile de faire la part des légendes et de l’histoire.
L'oppidum gaulois de Bibracte (23km au sud d'Autun) était situé sur le Mont Beuvray ; il en reste quelques vertiges défensifs.
Le mont Beuvray fait partie du massif du Morvan, au sud de la Bourgogne. Culminant à 821 m, il en est l'un des plus hauts sommets. Il est difficile d'imaginer que le mont Beuvray, aujourd'hui couvert de forêts, était il y a un peu plus de vingt siècles la capitale d'un des peuples les plus puissants de la Gaule, les Eduens. En effet, à la fin de l'âge du Fer (1er et 2e siècle avant J.-C.), l'oppidum (agglomération fortifiée) de Bibracte y était établi.
Capitale des Eduens, Bibracte fut créée en 150 ou 120 av. JC. A l'abri de ses fortifications, des rues et des places constituaient une vraie ville. Prospère, l'oppidum tire profit de ses marché où s'échangent des produit de l'Europe entière et des productions de ses ateliers d'artisans.
Vercingétorix y fut élu chef de toutes les Gaules tandis que Jules César y écrivit le premier texte sur la guerre des Gaules après la bataille d'Alésia. Tombée peu à peu dans l'oubli après la création d'Autun, elle est progressivement abandonnée. Les vestiges ont ainsi dormi plus de 19 siècles sous quelques centimètres de terre.
D'un intérêt archéologique exceptionnel pour l'étude de la civilisation celtique, la recherche concerne plusieurs chantiers de fouilles sur les thèmes de l'urbanisation et la romanisation des cités hors du monde romain, et de la chronologie de la ville antique.
De même que la civilisation celtique couvrait une large partie de l'Europe aux IInd et Ier siècles avant notre ère, les fouilles sont menées par des chercheurs et étudiants appartenant à une dizaine de pays européens. L'intérêt archéologique du site, l'étendue du champ de la recherche, le caractère innovant des moyens mis en oeuvre et du fonctionnement des chantiers font du site de Bibacte le plus grand chantier archéologique d'Europe.
Situé à 6 km au sud de Clermont-Ferrand, le Plateau de Gergovie se présente sous la forme d'une table basaltique de 1500 m de long, 500 m de large. De ses 744 m de hauteur, il domine une grande partie du département du Puy de Dôme. Pour profiter du panorama qu'offre ce belvédère naturel, il suffit d'emprunter le chemin qui longe la crête. Si votre regard se pose du côté nord-ouest, il suivra l'alignement des volcans de la Chaîne des Puys et découvrira à ses pieds la ville de Clermont Ferrand. Au sud-ouest, dans le lointain, ce sera le Massif du Sancy, puis au sud, la Limagne des buttes et le Val d'Allier. Enfin à l'est, il découvrira l'étendue de la Grande Limagne, plaine ponctuée de collines s'achevant à l'horizon par les Monts du Forez et du Livradois.
Parvenu à la Maison de Gergovie, vous pourrez découvrir sur grand écran le déroulement de la célèbre bataille de 52 av. J.-C. qui opposa Vercingétorix aux légions de César, et plus encore faire connaissance avec l'ensemble du site. Ainsi, la formation géologique du Plateau, ses richesses archéologiques, l'organisation de l'oppidum, et les résultats des différentes campagnes de fouilles qui y ont été menées vous deviendront familiers. Lorsqu'il retrace les différentes péripéties de la bataille de Gergovie (Gergovia ou Gergobia selon les manuscrits), César utilise très souvent le mot oppidum pour désigner le site : " ex oppida Gergovia, in Arvernos ad oppidum Gergoviam, e regione oppidum " etc.... en tout une douzaine de fois. Mais, en deux occasions, il préfère écrire urbs (la ville) " perspecto urbis situ" et "ex omnibus urbis partibus orto clamore "
La voie Domitienne (Via Domitia) fut construite en -118, à l'instigation du général Cneus Domitius Ahenobarbus, afin de relier l'Italie à la péninsule ibérique en traversant la Gaule Narbonnaise. La première colonie romaine du sud de la Gaule fut en effet Narbonne (Narbo Martius).
La Via Domitia franchit les Alpes au col de Montgenèvre (1'850 m), suit la vallée de la Durance, longe le Lubéron, passe le Rhône à Beaucaire puis traverse Nîmes et suit la côte du Golfe du Lion jusqu'à l'Espagne.
Né à Rome en juillet 101 avant J.C, Caius Julius Caesar appartenait à la prestigieuse gens JULIA. Lié au milieu de la Plèbe par son oncle Caius Marius, il refusa de répudier sa femme, Cornélie, fille de Cinna, comme l'exigeait Sylla, un général et important homme d'état romain. Il se rendit à Rhodes où il étudia la rhétorique et fut élu au collège des pontifes.
Rentré à Rome en 78 av J.C, après la démission de Sylla, il entreprit une brillante carrière politique: questeur en 69 av J.C, édile curule en 65 av J.C, puis gouverneur en Espagne, il se joignit aux forces de Pompée et de Crassus pour former le premier triumvirat. Consul en 59 av J.C, il se fit attribuer le proconsulat de l'Illyrie, de la Gaule cisalpine et transalpine, et fit voter des lois agraires qui lui assurèrent l'appui de la plèbe.
En 58 av J.C, il entreprit la guerre des Gaules, au cours de laquelle il réprima l'insurrection dirigée par Vercingétorix. Cette difficile conquête lui donna l'occasion de se forger une armée entraînée et dévouée et de s'attirer gloire et richesse. A l'issue de la guerre, en 51 av J.C, la souveraineté de Rome fut établie sur l'Europe centrale et occidentale à l'ouest du Rhin. En son absence, Crassus, après être entré en guerre contre les Parthes, fut battu et tué à Carrhes: seul Pompée, nommé consul unique par le sénat, séparait César du pouvoir absolu. Au début de 49 av J.C, César, refusant de céder aux injonctions de son rival et de démanteler son armée, franchit le Rubicon. Il marcha sur Rome, où il se fit nommer dictateur jusqu'à son éléction au consulat en 48 av J.C, porta la guerre en Grèce où Pompée s'était enfuit, l'écrasa à pharsale et le poursuivit en Egypte, où Pompée se fit assassiner par les agents du roi Ptolémée XIII. En butte aux révoltes de la plèbe d'Alexandrie et aux problèmes de succession du trône vacant, César donna le trône d'Egypte a Cléopâtre.
En 47 av J.C, il réorganisa l'Asie mineure et retourna à Rome, où il obtint à nouveau la dictature. Il entreprit ensuite, entre ses campagnes, de profondes réformes: il affaiblit le pouvoir du sénat, des comices et celui des magistrats en multipliant le nombre de ces derniers; sur le plan économique, il prit des mesures en faveur des travailleurs agricoles libres, en réduisant le nombre des esclaves, en fondant des colonies à Carthage et à Corinthe. Sa réforme du calendrier fournit à Rome un outil rationnel d'enregistrement du temps. L'habileté et la sagesse de César furent de s'attribuer des pouvoirs sans partage, mais dans le respect de la légalité: il prit soin de se faire octroyer soit la dictature, soit le consulat, soit les deux fonctions simultanément pour une période d'abord limitée puis à vie. Chef de la religion d'état en tant que pontifex maximus (grand prêtre ), il était le chef suprême de l'armée. En tant que préfet des moeurs, il pouvait dresser la liste des sénateurs. Il reçu l'inviolabilité tribunicienne , le titre d'imperator en permanence. Soupçonné d'aspirer à la royauté, il fut assassiné le 15 mars 44 av J.C (ides de mars) par un groupe de sénateurs dirigé par Caius Cassius et Marcus Junius Brutus.
Orateur talentueux et écrivain au style limpide et clair, figure d'une stature inégalée, il a inspiré beaucoup d'auteurs parmi lesquels Virgile, Horace, Tacite, Marc Aurèle, Shakespeare, Corneille.