L'Art Romain
Au temps de la seconde guerre punique, l'art romain proprement dit était pour ainsi dire inexistant. Les seuls objets quelques peu artistiques étaient des représentations de divinités en argile coloré que l'on trouvait au carrefour dans les grands bâtiments et dans les temples. Ces statues n'avaient elles mêmes pas un but artistique mais religieux .A l'époque, lorsque q'un conquérant prenait une ville, il emportait les statues religieuses de cette ville pour les placer dans ses propres temples. Ce geste n'était pas pour embellir la ville du vainqueur, mais pour se faire pardonner de la part des divinités étrangères, en leur donnant une nouvelle ville.
Influence de la Grèce
Vers 200 av J.C les choses commencèrent à changer, car les Romains à force de conquêtes finirent par prendre les colonies grecques établies en Italie. La prise de Syracuse provoqua un tel enjouement pour les objets d'arts, que peu après les manières changèrent complètement. Au lieu d'enlever les dieux des villes, on préférait enlever de magnifiques statues en marbre et en bronze pour les emporter à Rome. Au Sénat, Caton,vaillant défenseur du " bon vieux temps ", vociféra inutilement contre de tels " ornements ", qui gâteraient disait-il, le caractère austère de la vie romaine. En vain. Toutes les personnes qui rentraient de Grèce vantaient les mérites des merveilleuses peintures, sculptures qu'ils y rencontraient. Peu à peu le goût des objets d'art se répandit à Rome.
On vit peu après se répandre toute sortes d'objets de grande beauté à Rome. Chaque général victorieux défilait en triomphe accompagné de son butin de statues. La mode se répandit, Paul-Émile, Cecilius Metellus, vainqueur des macédoniens, Scipion Publius, vainqueur des Carthaginois, Sylla et Pompée vainqueur de la Grèce et de l'Asie mineure firent pareil. De tout les coins de méditerranée les sanctuaires les plus vénérés les plus anciens, furent dépouillés de leurs patrimoine qui fut acheminé à Rome. Après le règne d'Auguste, Rome était la plus belle ville de Méditerranée
Des sculpteurs, peintres, ciseleurs grecs en renom, s'y installèrent.
Chaque Empereur victorieux voulait embellir Rome de monuments
Mais contrairement aux Grecs qui cherchaient à représenter la beauté, les Romains représentaient leurs faits d'armes, leurs dirigeants, et des événements importants de leur histoire.
La sculpture
La sculpture romaine est fortement influencée par la sculpture grecque. Mais si les grecs insistent plus sur l'harmonie des formes et le calme d'une oeuvre, au contraire les scupltures romaines expriment d'abord le mouvement et ont un aspect souvent sévère et martial.
C'est dans les bas-reliefs que l'art romain atteint son apogée. Celui de la colonne Trajane étalé à plat atteindrait 189 mètres de longueur
Les Romains conservaient les masques funéraires en cire de leurs ancêtres, de cette façon ils pouvaient connaître la représentation exacte de leurs visages. Ensuite les artistes romains s'en servaient pour réaliser les bustes en marbre et en bronze.
La peinture
Pratiquement tout ce que nous connaissons de la peinture romaine vient des fresques mises à jour à Pompéi et Herculanum. Les Romains peignaient sur toile et sur bois mais seulement les peintures murales nous sont parvenus. Le premier peintre romain fut Fabius Pictor (vers 300 av J.C)Les Romains considéraient les peintres sur toiles et bois comme des artistes supérieurs aux peintres muraux.. Ils aimaient représenter des scènes champêtres, ou des trompe l'oeil qui leur donnaient l'impression d'habiter dans des espaces plus vastes. La mosaïque romaine est tantôt à motif géométriques tantôt forme de véritables tableaux.
La musique
Contrairement aux arts plastiques proprement dits, les romains pratiquèrent très tôt la musique. Des le VI siècle av J.C des peintures étrusques montrent l'existence d'un art musical. La musique a sa place dans de nombreuses circonstances: cérémonies religieuses, funérailles et noces, banquets voire exécutions capitales. Les musiciens figurent au premier rang dans la classification corporative de Numa Pompilius. Les principaux instruments de l'époque royale sont: à cordes comme la lyre (généralement à sept cordes) la citahre (instrument de prestige), à vent comme la flûte de Pan, le tibia double à anche (tubes coniques ou cylindriques donnant selon leurs formes le son du hautbois ou de la clarinette), la trompette à pavillon courbé, le cornet incurvé, à percussion comme les crotales (sortes de castagnettes utilisées pour accompagner les danses. Au IV siècle av J.C, les choeurs et danses apparaissent dans les repésentations dramatiques. Les musiciens professionnels qui entraînent l'armée jouissent des mêmes droits que les sous-officiers. A partir du IIe siècle la musique et la danse commencent à subir l'influence hellénique comme les arts plastiques. Les instruments qui apparaissent sous la période républicaine sont: le tuba (longue trompette de 1m 30 propre aux romains),le lituus (trompette de cavalerie), le bucina (ou Buccin une trompette courbe de 3m 40), l'hydraule originaire d'Alexandrie ( orge hydraulique dérivé de la flûte de Pan, 52 tuyaux, 4 jeux ce dernier est uniquement pratiqué par les patriciens), le scabellum (claquoir à soufflet, manoeuvré au pied pour marquer la mesure). Sous l'empire la musique prend une place de plus en plus importante. Des orchestres géants sont créées. Les hydraules atteignent une taille démesurée et tiennent une place importante dans les jeux du cirque et de l'amphithéâtre. De nouveaux répertoires apparaissent, introduits par les cultes orientaux.
Vie quotidienne
L'alimentation
La cuisine romaine de l'antiquité était relativement sobre jusqu'au IIIe siècle av. J.-C. Les Romains ne mangeaient alors que des mets très simples comme des bouillies et des préparations à base de céréales. Il existait même des lois qui punissaient celles et ceux qui se livraient à des banquets trop copieux.
À partir du IIIe siècle av. J.-C., des officiers romains ramenèrent de leurs conquêtes en Grèce et en Orient de nouveaux aliments qui allaient influencer et améliorer la cuisine romaine. Ces nouvelles découvertes poussèrent les familles les plus riches à organiser des repas de plus en plus riches et variés, agrémentés de produits exotiques rares et chers. La cuisine devint alors un art, ce qu'elle n'était absolument pas auparavant.
Les produits exotiques étaient réservés aux familles les plus aisées. Mais pour la majorité de la population romaine, l'alimentation a peu changé et était essentiellement constituée de céréales comme l'orge et le blé.
Parmi d'autres produits, les Romains appréciaient le céleri, le thym, les grains de coriandre, les baies de genièvre, l'origan, le poisson, le vin, etc. L'alimentation dans les familles aisées
Les familles aisées font trois repas par jour.
- Le matin (jentaculum) : ils mangent du pain et du fromage.
- Le midi (prandium) : c'est un repas léger.
- Le soir (cena) : c'est le repas le plus important.
Les gens riches consomment des fruits et légumes, comme les pommes, le raisin, les pêches, les fraises, les châtaignes, les figues, la soupe au chou, les pois chiches, etc. Ils mangent également de la viande et du poisson. Ils utilisent différents ingrédients : huile, pain, poivre, fèves, oignons, ail, olive, farine, miel. Ils boivent du vin et de l'eau. Ils filtrent le vin avant de le boire et le coupent largement d'eau.
Le repas
Dans les familles aisées, on mange dans la salle à manger (le triclinium).
Le midi, ils sont assis et le soir plutôt couchés, mangeant par exemple sur des lits recouverts de plumes.
Ils mangent avec leurs mains, mais ils ont des couteaux pour couper leurs viandes et des cuillères pour se servir.
La cuisine dans la maison romaine
La cuisine existait bien dans les maisons romaines. On trouve toujours, dans les maisons, un emplacement pour la cuisine, séparée du reste des pièces. Peu de maisons, cependant, possédaient un cellier.
Dans les maisons romaines primitives, c'est l'atrium qui servait de cuisine. Ce foyer, situé au centre de la maison, a survécu longtemps dans les campagnes. Puis, au contact des Grecs, à partir du IIe siècle avant J.-C., la disposition des personnes dans la maison et les pièces de "service" sont placées loin des pièces nobles sans qu'une place fixe ne leur soit attribuée.
Dans un coin de la pièce se trouve un fourneau de forme rectangulaire avec un espace intérieur voûté pour accueillir le combustible. La partie supérieure contient des braises sur lesquelles sont placées les casseroles et les marmites, posées sur une grille. De plus en plus, on adapte la cuisine à des modes de cuisson variés et sophistiqués. On doit souvent cuire plusieurs repas à la fois.
Les ustensiles sont en bronze, mais, le plus souvent, chez les gens modestes, la batterie de cuisine reste en terre cuite.
Dans la cuisine romaine, il existe un ou deux mortiers : un premier, grand et profond, où l'on écrase le grain avec un fort pilon, et un autre, plus petit et moins profond, dans lequel, avec un pilon plus petit, on écrase des légumes ou des épices. Enfin, il semble que les romains aimaient beaucoup décorer les plats.
Évidemment, il n'y avait pas d'eau courante dans la cuisine! On avait à sa disposition un vaste bassin muni d'un puisoir.
Tenue à table
Pendant les repas, les convives s'allongeaient sur des lits spéciaux disposés en fer à cheval autour de la table. Les convives s'appuyaient sur un côté, de la main droite ils saisissaient les aliments, pendant que le bras gauche posé sur un coussin tenait l'assiette. Diodore de Sicile indique que ces « coussins multicolores étaient les plus coûteux et faits avec un art consommé d'ivoire, d'argent et autres matières précieuses ».
Les vètements Romains
Le vêtement féminin
Comme en Grèce, le vêtement féminin diffère peu du vêtement masculin. On se sert, à propos des vêtements de dessous, du nom d'indumentum (vêtements qu'on enfile) et pour ceux de dessus, on emploie le terme d'amictus (vêtements dans lesquels on s'enveloppe).
Le vêtement de dessous est la tunique, composée de deux pièces de laine cousues, ménageant des passages pour la tête et pour les bras. Elle est resserrée à la taille par une ceinture qui la fait blouser. Cette tunique est assez longue et peut descendre jusqu'aux talons (tunica talaris). En guise de soutien-gorge la femme porte sur la tunique (et non directement sur la peau) une écharpe roulée en un cordon long et partout de même épaisseur, serrée sous la poitrine, appelée strophium.
Sur la tunique la femme porte une stola parfois bordée de pourpre et brodée dans le bas. Cette stola est drapée autour des épaules, ramenée un peu au-dessus de la taille et un pan est porté sur l'avant-bras gauche.
Quand elle sort, la femme drape sur la stola une palla, sorte de très grand châle couvrant les épaules et descendant jusqu'à la taille. En public, ou pour se protéger du soleil, elle peut ramener sur sa tête un pan de la palla.
Ces vêtements de dessus sont souvent en cotonnades (venues des Indes) mais vers la fin de la République vient la mode des vêtements en soie car la soie se prête facilement à toutes les teintures C'est une importation fort coûteuse pour le Trésor public car la soie, à l'état brut, est transportée du pays des Sères (Chinois du Nord) à travers le pays des Parthes (Babylonie et vallée de l'Euphrate) jusqu'en Syrie, où elle est dévidée et tissée par des ouvrières des ateliers de Damas ou de l'île de Chio (rarement à Rome au début). On fabrique avec cette soie des tuniques si légères qu'elles dévêtent plutôt qu'elles n'habillent, disent les moralistes.
Le vêtement masculin
Le vêtement de base est, pour les hommes aussi, la tunique ; elle a la même coupe que celle des femmes mais elle est un peu moins large et plus courte (elle s'arrête aux mollets). A la maison, à la campagne, l'homme ne porte que la tunique sur un subligaculum (sorte de pagne).
Il y a deux tuniques spéciales :
a) tunica lato clauo (laticlave) portant deux bandes pourpres verticales, larges pour les sénateurs, étroites pour les chevaliers ,
b) la tunique brodée (palmata) portée exceptionnellement (pour les triomphes, par exemple). Les gens humbles, comme les esclaves, sortent en tunique et portent souvent l'exomis qui couvre seulement l'épaule gauche et laisse la plus grande partie du buste dégagée ; c'est souvent un vêtement de travail.
Selon la saison, on peut porter deux tuniques (ou plus) superposées. . Quand il sort, le Romain porte la toge (du verbe tegere = couvrir). Ce vêtement vient des Etrusques et symbolise la dignité du citoyen. C'est une pièce en laine, d'abord rectangulaire, puis semi-circulaire (allant parfois jusqu'à six mètres de diamètre !). La draper avec élégance représente une opération longue et délicate. Elle est de couleur blanche mais jaune pour les augures. Le candidat à une élection porte une toge blanchie à la craie (candida). Sous l'empire apparaît la mode des toges de couleur.
Les différentes sortes de toges sont les suivantes :
- la toga prætexta : elle est bordée d'une bande de pourpre et est portée par les enfants jusqu'à l'âge de seize ans et par les magistrats lors des cérémonies officielles.
- la toga picta (ou palmata) : toge pourpre brodée d'or, pour le général vainqueur qui a obtenu les honneurs du triomphe.
Dès le Ier siècle ap. J.-C., la toge, jugée trop encombrante et trop lourde, laisse la place au pallium importé de Grèce, grande pièce d'étoffe rectangulaire dans laquelle on se drape. Il existe aussi la lacerna, venue de Gaule, plus courte que le pallium, sorte de cape arrondie retenue par une fibule. Enfin, la pænula, sans manches, avec capuchon, joue le rôle d'une cape imperméable.
Les soldats portent le sagum sur la tunique ; c'est une sorte de casaque ouverte devant et dont on rejette les deux pans en arrière ; quant au paludamentum, il a la même forme, mais en plus large, est de couleur rouge et est réservé au général en chef.
Divertissements
Dès la fondation légendaire de Rome (-753), les sports et les jeux occupèrent une place de premier plan en Italie. Les concours gymniques et hippiques en faveur en Grèce ont connu également leurs heures de gloire en Étrurie. Ce peuple inaugura aussi les combats de gladiateurs, jouant ainsi dans l'histoire le rôle d'intermédiaire entre le sport, tel qu'il était pratiqué en Grèce, et les jeux romains.
Les Romains étaient réservés vis-à-vis des pratiques sportives grecques et, quant Rome eut envahi la Grèce (au cours du IIe siècle avant J.-C.), les Jeux olympiques déclinèrent rapidement.
Cette réserve à l'égard des pratiques sportives grecques, qui peut aller jusqu'au rejet, était une des caractéristiques de la mentalité romaine sous la République. Cette critique ne visait pas que le sport grec, elle visait tous les aspects de la vie grecque, comme le théâtre, lui aussi mis à mal. Mais ce violent rejet ne doit pas occulter le fait que la conquête de la Grèce entraîna une hellénisation des moeurs et la plupart des Romains restaient des admirateurs fervents de l'enseignement et de l'idéal grec.
L'abandon de la lutte désintéressée. En vain, Plutarque, l'un de ceux qui ont su le mieux, au début du IIe siècle de notre ère, célébrer les Jeux olympiques demandait-il qu'on établit une distinction entre l'athlétisme professionnel proprement dit, comportant sa fin en soi , et la préparation militaire au service de la cité. Les Romains, peuple de conquérants, abandonnèrent en effet la lutte désintéressée pour la discipline et l'entraînement militaire.
Le dégoût de la vie grecque. La question de la nudité est un critère essentiel de distinction entre les jeux grecs et les jeux romains. Les Grecs en effet revendiquaient eux-mêmes cette nudité athlétique comme un trait qui les distinguait radicalement des Barbares (: les non-Grecs). Ce n'était pas vrai de la société étrusque car l'iconographie montre des athlètes étrusques lutter complètement nus. Mais la nudité grecque choqua profondément les Romains qui la considérait comme une véritable incitation à la débauche. Plus généralement, la vie grecque engendrait la mollesse. Se comporter comme un grec, avoir des vêtements orientaux, c'était là adopter un comportement efféminé.
Les Romains aimaient se divertir en pratiquant des jeux (ludis)de toute sorte dont la course de chars , les combats de gladiateurs , les chasses , les jeux du cirque , les naumachies et le théàtre. Il y avait aussi des jeux pour les enfants et des thermes.
Religion Romaine
La religion Romaine est une religion type Polythéisme (plusieurs dieux).
La mythologie romaine reposa d'abord sur les mythes autour de l'histoire de Rome.
Avec l'assimilation de la culture héllénique, la plupart des divinités locales - d'un caractère abstrait - furent oubliées, ou bien se sont confondues aux Dieux grecs dont le caractère anthropomorphique différa des précédants.
De fait, les romains se sont appropriés la mythologie grecque et le panthéon des divinités romaines est essentiellement occupé de Dieux de la Grèce antique. Néanmoins, quelques Dieux "locaux" ont relativement subsistés : Janus, roi latin qui aurait acceullit Saturne sur Terre, devenu Dieu des ouvertures et protecteur des portes de Rome. Saturne fut assimilé à Cronos.
Quirinus - protecteur des agriculteurs. Avec Mars et Jupiter, ils formèrent la triade primitive de la mythologie romaine. Faunus, protecteur des troupeaux, Vesta.
Romain | Equivalent grec |
Symboles, identités |
Attributs |
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Vénus | Aphrodite | Amour, beauté, désir Née de la mer |
Colombe, rose, myrthe |
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Phébus | Apollon | Beauté physique, beaux-arts. Jumeau d'Artémis |
Lyre, flèches, laurier, soleil |
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Mars | Arès | Guerre. Amant d'Aphrodite. |
Casque, armes, armures |
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Diane | Artémis | Chasse et chasteté, nature sauvage. Jumelle d'Apollon |
Arc, carquois, croissant de Lune |
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Esculape | Asklepios | Médecine. Fils d'Apollon |
Serpent, baton |
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Minerve | Athéna | Sagesse, art et métiers, victoire guerrière. |
Bouclier, casque, chouette, olivier |
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Saturne | Cronos | Roi des Titans et père de Zeus |
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Cérès | Déméter | Agriculture, amour maternel |
Epis de blé, faucille, sceptre |
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Bacchus | Dionysos | Vin, fête |
Vigne, panthère, thryse |
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Cupidon | Eros | L'amour, le désir. Engendré du Chaos. |
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Tellus (Terra) | Gaïa | La terre mère. Engendré du Chaos. |
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Pluton | Hadès | Royaume des morts |
Trône, barbe |
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Sol | Hélios | Soleil, un titan. |
Rayons, char |
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Vulcain | Héphaïstos | Feu, métal. Epoux d'Aphrodite. |
Enclume, marteau |
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Junon | Héra | Mariage. Epouse de Zeus. |
Paon, diadème |
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Mercure | Hermès | Commerce, éloquence. Messager des dieux et des âmes. |
Sandales et chapeau ailés, bélier |
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Vesta | Hestia | Famille |
Feu |
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Somnus | Hypnos | Dieu du sommeil. Engendré par Erèbe (ténèbres) fils du Chaos |
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Léto | Maîtresse de Zeus, mis au monde Apollon et Artémis à Délos |
Figurée avec ses enfants |
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Uranus | Ouranos | Le ciel étoilé. Fils de Gaïa, Dieu père. |
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Proserpine | Perséphone | Mort, renouveau. Fille de Déméter. Mariée à Hades. |
Coq, plantes |
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Neptune | Poséidon | Mer, vents et tempêtes. |
Trident |
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Jupiter | Zeus | Maître des dieux et de l'univers. |
Foudre, aigle, sceptre |
Le culte public
Ce que nous appelons, d'un mot commode, la religion romaine, est une religion polythéiste qui comporte un ensemble complexe de croyances, de rites et de superstitions et qui a considérablement évolué au cours des dix siècles de son histoire.
Les Romains craignaient et respectaient leurs dieux, qui étaient relativement nombreux. Le plus important, Jupiter, dieu de la lumière, maître de la foudre, était honoré sur le Capitole, avec Junon et Minerve - c'est la "Triade Capitoline". Certains de ces dieux, latins à l'origine, ont été progressivement assimilés à ceux de la Grèce - c'est le cas des douze Olympiens ; d'autres, en revanche, étaient tellement particuliers qu'ils n'ont pas eu de correspondant grec : Janus, Silvanus (Horace, Epîtres) en sont des exemples.
Les actes du culte sont les prières, les offrandes, les sacrifices et les "Jeux" . Le mot "templum", espace délimité dans le ciel par l'augure brandissant son "lituus" (bâton), a désigné plus tard l'édifice religieux rectangulaire entouré d'une colonnade ; il abrite la statue du dieu, mais c'est à l'extérieur que se déroulent les cérémonies. Il existe d'autres lieux sacrés : le "pomoerium", enceinte sacrée de la ville, le "lucus", bois sacré. Lors du sacrifice, l'haruspice examine le foie et les entrailles de la bête sacrifiée pour voir si les dieux l'agréent ou non ("si fas est"). Les dieux sont également consultés lors d'une décision importante pour la cité, par la prise d'auspices : en regardant (spicere) le vol des oiseaux (aves) dans le ciel, l'augure déchiffre la volonté divine. S'il voit un oiseau dans la partie gauche du ciel ("sinister" - sinistre), c'est un oiseau de mauvais augure ; dans le cas contraire, l'oiseau est un signe positif. Les dieux montrent ainsi leur volonté au travers des présages.
Chaque dieu a son prêtre, qui est en quelque sorte un "fonctionnaire" religieux de la cité ; les quinze les plus importants portent le nom de flamine. Au collège des flamines s'ajoutent ceux des haruspices et des augures, plus diverses confréries ayant des charges diverses. Le sommet de la hiérarchie religieuse est occupé par trois personnes : d'abord le "rex sacrorum", roi du sacré (on dit aussi roi des sacrifices) ; sa fonction est purement honorifique ; ensuite le "Pontifex Maximus" grand pontife, dont le nom est attaché à l'idée de construction de pont ; ses pouvoirs sont réels, et les empereurs l'ont exercée ; enfin le flamine de Jupiter, flamen dialis, comme prêtre du plus puissant des dieux. Les seules femmes exerçant une responsabilité religieuse sont les Vestales, astreintes au célibat et à la virginité, alors que les autres prêtres ne le sont pas, et qu'ils peuvent cumuler magistrature religieuse et civile. La déesse même qu'elles desservent, incarnation de la cité, n'a pas de statue dans le seul temple rond de la cité : seul le feu que les Vestales entretiennent scrupuleusement marque la présence de la déesse.
Le culte privé
Il concerne les actes religieux accomplis au sein de la famille romaine, sous la responsabilité du pater familias. Tous les membres y participent. Ils honorent par leur culte plusieurs dieux assez différents les uns des autres. Les lares, par exemple, sont les divinités qui, favorables, apportent abondance et prospérité à la famille : ils sont représentés sous les traits de deux personnages jeunes, agiles (ils sont figés dans un geste de danse), tenant à la main une corne d'abondance. A chaque repas, la famille leur offre une partie de la nourriture préparée. Trois fois par mois, le laraire qui les contient, sorte de petite niche, vitrine ou chapelle placée dans la maison, est orné de fleurs (Tibulle, Elégies).
Les Pénates ont une fonction qui touche également à l'approvisionnement (le mot penus désigne justement le garde-manger) : au nombre de deux, ils ont en charge l'un la nourriture, l'autre la boisson. Les Pénates symbolisent la maison, au point que, aujourd'hui encore, "rejoindre ses pénates" veut dire, en langage familier, "rentrer chez soi". Le lieu du culte, outre le laraire déjà nommé, est le foyer de la maison, senti comme son centre vital (pensez, par exemple, au culte de Vesta, autour du feu de la cité qui ne doit jamais s'éteindre) ; aujourd'hui encore, le mot foyer désigne non seulement le lieu même où l'on fait le feu, mais aussi la maison où il se trouve, et la famille qui habite cette maison.
Les Mânes, enfin, sont une représentation des ancêtres morts, qu'on redoute comme on redoute tout ce qui sort du domaine proprement humain. Pour les amadouer, les Romains les ont déjà appelés d'un nom destiné à se les concilier : "manes" veut dire "les bons", pour les forcer, en quelque sorte, à mériter leur nom en ne faisant rien de mal. Dans les familles patriciennes les masques mortuaires des ancêtres sont conservés, tout comme, aujourd'hui encore, le noble contemple la galerie des portraits de ses ancêtres. Les morts ont plusieurs fêtes publiques dans l'année (ce qui montre que culte public et culte privé ne sont pas vraiment séparés) : les Lemuria, en mai, et les Parentalia en février. Les Lemuria voient le retour sur terre des esprits des morts : la tâche du chef de famille, alors, est de les chasser en prononçant diverses formules consacrées et en les effrayant par des bruits très forts. Pendant les dix jours des Parentalia, la vie de la cité se fait au ralenti : les temples sont fermés, les mariages ne sont plus célébrés, les activités normales de la production s'interrompent. Les morts mangent la nourriture qu'on a préparée sur leurs tombeaux fleuris pour l'occasion.
Les fêtes
Les jours de l'année, par exemple, sont ou bien fastes, et toute activité humaine y est permise, ou bien né-fastes, et ils sont le domaine réservé du sacré. Comme aujourd'hui encore dans la religion chrétienne pour ce qu'on appelle "les fêtes mobiles", c'est l'institution religieuse qui dressait le calendrier de l'année, qui déclarait tel jour faste ou non. Le terme même de "fastus (dies)" appartient à la famille du verbe fari "déclarer, énoncer", qu'on retrouve aussi dans le participe "infans" "le non- parlant" (=l'enfant!), ou le nom "fabula" "la parole (inventée)".
L'année commence en mars ( Si mars, premier mois de l'année, prend son nom au dieu Mars, certains autres mois se contentent de numéros d'ordre : il y a donc un mois qui est le septième, un autre qui est huitième, puis un neuvième, et enfin un dixième ; leur nom existe encore aujourd'hui - septembre, octobre, novembre, décembre, mais leur position dans l'année a changé : septembre est maintenant le neuvième mois de l'année, octobre le dixième les noms des mois, des romains à nos jours), avec le renouveau de la nature (n'oublions pas, peuple de paysans) et compte au début 235 jours fastes et 106 jours néfastes (le total ne recouvre pas l'année complète, ce qui fait que, de temps en temps, il y avait "récupération", comme encore aujourd'hui lors des années bissextiles) ; ces derniers sont consacrés aux dieux et les fêtes en sont un moment privilégié.
Leur liste est bien longue, et contient parfois des fêtes dont le sens est plus ou moins oublié par les Romains eux-mêmes. Fête de la moisson, de la fécondité, des morts, de la guerre, purification des armes, etc...
Le lieu du culte
Le culte a lieu le plus souvent dans les lieux consacrés : devant le temple, mais aussi dans un bois sacré, ou devant une fontaine ; il est fréquent que les prières finissent par des promesses au dieu. Un sacrifice vient couronner la prière - il s'agit d'animaux, mais les sacrifices humains ont existé aussi, surtout à époque archaïque.
L'animal à sacrifier doit être à la robe sans tache, il doit avoir l'air consentant, ses cornes sont dorées. Les dieux ont des animaux sacrificiels favoris : Jupiter le bœuf blanc, Mars le cheval, Cérès la truie ; Vulcain préfère les bêtes à pelage roux, les divinités souterraines les pelages sombres.
Après le sacrifice, les haruspices examinent les viscères de la bête, pour voir si les dieux acceptent ce sacrifice ; si oui, les entrailles sont brûlées sur l'autel - seule cette partie noble intéresse les dieux - le reste est partagé par les assistants ; si non, le sacrifice doit être recommencé : c'est sûrement signe qu'un détail, même infime, de son déroulement, n'a pas suivi le rite traditionnel (Tite-Live, Histoire romaine). C'est le cas le plus simple.
D'autres fois, il ne s'agit pas d'un simple "vice de forme" dans le déroulement, mais de quelque chose de plus grave, à propos des prodiges, et le remède sera aussi plus important : divers rites de purification seront nécessaires. Il est intéressant, à ce propos, de voir que le mot "pietas" (notre "piété"), qui indique l'attitude religieuse collective, s'apparente au verbe "piare", qui veut dire apaiser, effacer une souillure, un mauvais présage ; il en va de même pour son composé expier, effacer complètement, jusqu'au bout. Mais si le lieu consacré est le plus propice au dialogue entre l'homme et le monde des dieux, il n'est pas le seul possible : en pleine campagne militaire, le général invoque Apollon et lui promet une part du butin ! Ou, mieux encore, l'exemple de tel autre général qui, au moment de mettre le siège à Carthage, propose aux dieux protecteurs de cette ville ennemie de tout simplement l'abandonner, en échange de quoi il leur promet des jeux somptueux et des sanctuaires (Macrobe, Saturnales) !
Les prêtres
Ils sont très nombreux (c'est une conséquence du nombre élevé de dieux), et sont regroupés en "collèges" ; certains sont plus importants, plus respectés que d'autres, et cette hiérarchie reflète en partie l'organisation des dieux eux-mêmes. Tout en haut de l'échelle, "rex sacrorum" roi des sacrifices ; sa fonction est purement honorifique et rappelle les temps anciens où pouvoir civil et pouvoir religieux étaient aux mains d'une seule personne. A ses côtés, le Grand Pontife "Pontifex Maximus" (mot à mot le grand constructeur de ponts), qui exerce, lui, un pouvoir bien plus réel : à la tête du collège des pontifes, il rédige le calendrier, consacre les édifices, garde les livres sacrés, nomme les autres prêtres : flamines et vestales. Et pourtant, une fonction aussi importante que celle du pontifex maximus a pu, une fois, rester vacante pendant 75 ans !
Le collège des pontifes comprend neuf membres ; pendant longtemps, le renouvellement s'est fait par cooptation ; à partir du troisième siècle, le pontifex maximus a été élu, parmi les pontifes, par une assemblée spéciale, formée de 17 tribus sur les 35 de la cité ; à partir de 104, par la Lex Domitia, cette assemblée élit également les pontifes, les augures, les décemvirs et les septemvirs (ce sont les quatre collèges majeurs).
Le collège des Vestales est formé de quatre, puis six, puis sept femmes dont la fonction la plus apparente était de garder éternellement allumé le feu sacré de la cité. D'origine patricienne, elles sont désignées très jeunes (avant d'avoir dix ans) par le Pontifex Maximus, qui dès lors, exerce sur elles l'autorité parentale. Elles assurent leur sacerdoce pendant trente ans, après quoi elles peuvent retourner à la vie normale, ou bien prendre une sorte de retraite. Les Vestales, qui ont à leur tête la grande vestale, sont très respectées des Romains et jouissent de privilèges nombreux, parmi lesquels celui de pouvoir gracier un condamné qu'elles rencontreraient. Le collège des Vestales a pour mission principale de veiller sur le feu sacré de la cité, dans le temple de Vesta. Elles font voeu de chasteté, ne se marient pas et restent pures : en cas de manquement à ce voeu, elles sont enterrées vives ; un tel événement est souvent interprété par les Romains comme un très mauvais présage pour la cité.
Les flamines, au nombre de quinze, sont des prêtres attachés chacun au culte d'un dieu particulier ; trois d'entre eux sont plus importants, les flamines majeurs : ils servent l'un Jupiter (et on l'appelle "flamen dialis"), le deuxième Mars, et le dernier Quirinus (c'est un vestige de l'organisation tripartite de la religion des peuples indo-européens) ; les flamines mineurs servent Vulcain, Vulturne, Portunus, Palès, Carmenta (on reconnaît des noms déjà rencontrés dans le calendrier des fêtes). A l'époque impériale, il y eut aussi des flamines attachés au culte de l'empereur. La vie du "flamen dialis" est passablement compliquée, faite d'une suite invraisemblable d'interdictions auxquelles il doit se soumettre : ne pas s'éloigner de Rome, ne porter aucun noeud sur lui, ne pas paraître nu sous le ciel, ne pas voir l'armée, ne pas monter à cheval, ne pas toucher les morts, ni même rien qui évoque la mort.
D'autres collèges sacerdotaux existent encore :
- les fétiaux qui interviennent lors des déclarations de guerre et des traités de paix,
- les Saliens chargés de la garde du bouclier sacré censément tombé du ciel. La tradition rapporte que, du temps de Numa, un bouclier est tombé du ciel. Comprenant vite qu'il s'agit d'un don divin, Numa le place en un endroit réservé (la Curia Saliorum) et fait faire onze copies de l'original, pour que nul ne puisse le reconnaître. La garde de ces douze boucliers (ancilia) sacrés qui se mettent en mouvement en cas de danger est confiée aux Saliens organisés en confrérie (sodalitas).
- les Arvales. Les fils d'Acca Larentia, nourrice des jumeaux fondateurs, ont été les premiers Arvales. Lorsque l'un d'eux mourut, Romulus lui-même prit sa place. Les Arvales étaient au nombre de douze, et ils invoquaient le dieu Mars pour qu'il accorde la prospérité aux champs (arua). On peut s'étonner de trouver le dieu de la guerre dans une prière de type agraire : rappelons seulement que la saison de la guerre est également la saison agricole. On en voit un exemple dans les deux fêtes Equirria.
- les Luperques, etc.
Contrairement à ce qu'on pourrait penser, l'exercice d'une fonction religieuse n'empêche pas un citoyen de mener une vie normale : les prêtres se marient, ont des enfants (sauf les Vestales pendant la durée de leur sacerdoce), et peuvent cumuler (Cicéron, De domo sua) magistrature religieuse et magistrature civile, ou passer de l'une à l'autre : César était aussi Pontifex Maximus (C.I.L.) (comme le seront tous les empereurs) (C.I.L.), et le flaminat de Jupiter ouvrait souvent la voie à des magistratures civiles prestigieuses (M. Papillius Laenas était flamine Carmental et consul. Marc-Antoine était luperque et sénateur. C. Valerius Flaccus, flamine Dialis de 209 à 174, édile curule en 199, préteur en 183.) (Res gestae divi Augusti). En revanche, la qualité de prêtre d'Artémis à Nemi semble peu enviable : il est assassiné, dans le bois sacré du sanctuaire, par celui qui veut prendre sa place !
Les haruspices et les augures, organisés également en collège, seront présentés dans la partie consacrée à religion et superstition.
Classes Sociales
Chaque homme était considéré en fonction de deux critères: sa naissance et sa richesse. Un homme est, tout d'abord, défini comme libre ou esclave. Mais les hommes libres se divisent en affranchis (esclave qui s'est vu rendre sa liberté), pérégrins (vivent sur le territoire romain, ils sont issus des cités qui vivent sous leurs propres lois mais liées à Rome), et citoyens romains. Cette dernière catégorie comprend encore quatre classes: les patriciens, les plébéins, les nobles et les chevaliers.
Pour décrire la position d'une personne dans le système romain, on distingue trois statuts différents. L'homme est-il libre ou esclave, l'homme est-il à la tête d'une famille, l'homme est-il citoyen ?
Les patriciens sont les citoyens qui appartiennent à une gens (ancêtre commun à qui ils rendent un culte). Ce sont les plus anciennes familles de Rome et les plus célèbres (la gens Cornelia d'où sont issus les Scipions, la gens Julia à laquelle appartient César...).
Les plébéiens n'ont, dans un premier temps, aucun droit et semblent avoir formé une classe inférieure soumise aux patriciens. S'ensuit alors une lutte pour obtenir l'égalité devant eux. En 494 av J.-C., ils obtiennent le droit d'être représents par des tribuns. Au IIIème siècle av. J.-C., l'égalité des droits est théoriquement acquise.
Les nobles, à partir du IIème siècle av. J.-C., regroupent tous ceux (plébéins y compris) dont un membre de la famille a accompli une magistrature curule. Ces nobles forment le noyau du mouvement conservateur (optimates) qui s'oppose au mouvement populaire (populares).
Les chevaliers sont, à l'origine, ceux qui ont de quoi s'acheter un cheval pour servir dans la cavalerie. Plus tard, ce sont ceux qui ont été choisis par les censeurs pour faire partie de l'ordre équestre. On y rencontre de riches propriétaires, des hommes d'affaires et des avocats. Ils sont aussi les fermiers de l'Etat (à qui ils prêtent des capitaux), mais ne peuvent être sénateurs depuis qu'une loi, en 218 av. J.-C., interdit à ceux-ci de faire du commerce. Citoyenneté Romaine
Citoyenneté Romaine
Les citoyens forment le principal corps de la société romaine (avec les pérégrins, les affranchis et les esclaves). Les femmes ne jouissant d'aucun droit politique, seul les hommes sont citoyens. La citoyenneté s'acquiert par la légalement mariés, la naturalisation ou l'affranchissement, mais elle peut également se perdre s'il est fait prisonnier d'une puissance ennemie, s'il part s'installer dans une colonie qui ne jouit pas de la citoyenneté (il la récupère s'il revient à Rome), ou s'il n'accomplit pas ses devoirs de citoyen. Sous la République, seule une petite partie du territoire de l'Italie bénéficie du droit de citoyenneté. Dès -88, le droit de citoynneté est étendu à l'ensemble des Italiens, et le sera à tout homme libre de l'Empire en 212, sous le règne de l'empereur Caracalla. Il ya des citoyens qui jouissent de tous les droits (cives optimo jure), et ceux qui ne bénéficient que des droits privés (cives minuto jure).
Les Cives optimo jure portent le costume du citoyen: la toge blanche et le bonnet. Ils ont des droits publics: droit de vote dans les comices; droit d'égibilité aux magistratures; droit de prendre les auspices; droit de faire appel au peuple dans les procès criminels. Ils ont aussi des droits privés : droit de contracter un mariage; droit de propriété reconnu et protégé par l'Etat; droit de faire valoir ses droits en justice. Le citoyen à également des devoirs : devoir de se présenter au recensement effectué par le censeur; devoir d'accomplir un service armé; devoir de payer l'impôt. Ce dernier a été supprimé en 167 av. J.-C..
Les cives minuto jure sont des affranchis, des habitants des municipes italiens et des provinciaux.
Les esclaves
Les esclaves sont en majorité des prisonniers de guerre mais ils peuvent être achetés sur les marchés d’Orient ou de Grèce. Les citoyens déchus de leurs droits civiques deviennent aussi esclaves. Les Romains endettées envers une personne deviennent esclave de cette dernière. Le statut des esclaves est identique à celui de l’enfant et de la femme et ils dépendent totalement du maître. Il les traite comme il veut, ils peuvent être battus à mort ou considérés avec amitié. On reste esclave de génération en génération. Par exemple, les enfants dont les parents sont esclaves le seront à leur tour. Ne possédant rien, ils ne peuvent être soldats. En effet, l’armée romaine les refuse dans ses rangs car ils sont « indignes ».
Esclaves domestiques
Pour les Romains, il est naturel d’avoir des esclaves. Les plus riches en possèdent une dizaine mais la plupart n’en ont qu’un. A Rome, le domestique est surnommé Satius « celui qui attend ». Les différentes personnes qui travaillent dans une famille ont des nom biens particuliers comme : ancillae (servantes), nutrices (nourrices) ou ministri (valets).
Les esclaves sont disponibles 24 heures sur 24. Il sont chargé de l’éducation des enfants, des tâches ménagères, de la cuisine… Ils peuvent être aussi l’objet de tortures, mais en général, ils sont bien traités. S'ils volent quelque chose, ils sont marqués au fer rouge d’un F qui signifie furis (voleur). S'ils se rebellent ils vont travailler dans des mines ou des carrières où les conditions de travail sont très dures.
Les Romains leur demandent parfois d'exécuter des travaux très pénibles. Par exemple, dans les ports, sur les quais, ils poussent les grues qui servent à déposer les marchandises sur la terre ferme en marchant dans des grandes roues en bois. Lorsqu'ils travaillent dans les thermes, les esclaves alimentent les chaudières en bois sec ou en charbon qui permettent de chauffer les bains. Certains d’entre eux sont chargés de surveiller les vêtements des gens qui vont se baigner ou qui font du sport.
Ils peuvent toutefois assister aux spectacles dans les arènes mais ils sont au niveau le plus haut (niveau 4), mélangés avec les pauvres donc très mal placés.
Les esclaves fonctionnaires
L’état a aussi beaucoup d’esclaves dont les métiers sont très variés. Certains esclaves occupent la fonction de médecins privés (medicus), de précepteurs (praeceptors) et enfin de secrétaires (scriba). Ils sont payés grâce à un impôt sur le sel que l’on appelle salarium. Les plus cultivés travaillent dans des grandes administrations. Quelques esclaves ont eu de l’influence sur des hommes politiques et même sur des empereurs, devenant ainsi de véritables « ministres ».
Les esclaves à la campagne
Dans la civilisation romaine, la terre appartient aux petits propriétaires. Ils produisent des cultures traditionnelles à base de vigne, d’olivier et de céréales sur un même domaine. Les latifundia (fermes) se multiplient favorisant une monoculture (une culture par domaine). Les esclaves offrent une main-d’œuvre abondante. A la campagne, le travail est plus dur, ils doivent travailler sous les ordres d’un intendant (personne chargée de faire respecter la loi) lui-même esclave car le maître n’est pas toujours l’exploiteur direct de son domaine. Les esclaves appelés ergatulesvivent dans les villae rusticae qui sont souvent composées d’une partie agricole comprenant leurs habitations .Le vilicus (intendant), dans son logement peut contrôler ainsi les allées et venues des esclaves.
En effet, les deux tiers du peuple campagnard sont des esclaves. Leurs conditions de vie sont très dures, misérables. Le seul moyen de défense est l’insolence et elle est immédiatement châtiée. Ils sont souvent maltraités, mal nourris et enchaînés. Il leur est difficile d’échapper à cette vie et, si certains peuvent s’enfuir, ils sont durement punis s’ils sont retrouvés. Mais le maître ne va quasiment jamais jusqu’à la mort, car cela représente une perte sèche. Lorsqu’il est âgé, l’esclave est chassé car il est improductif, invendable. Les travaux peuvent varier selon les saisons. On fabrique des matériaux et des objets usuels de la vie quotidienne : brique, tuiles, outils en fer ou en bois…
Les affranchis
Un esclave ne le reste pas forcément toute sa vie. Les esclaves des empereurs peuvent s’élever à des rangs jouissant d’un pouvoir considérable afin de gagner suffisamment d’argent pour racheter leur liberté. Tous les affranchis forment un groupe important qui évolue surtout dans les affaires et le commerce. Ils ne sont pas pour autant les égaux des citoyens libres de naissance (ingenui). Ils ne peuvent en effet épouser une femme née de parents libres (ingenua). Ils ne sont pas éligibles et, relégués dans la dernière classe des tribus urbaines, ne peuvent exercer leur droit de vote. Seuls leurs fils deviennent des citoyens à part entière, comme par exemple le poète Horace.
Les affranchissements dépendent souvent d’une décision ou du caprice du prince. On assiste fréquemment à des affranchissements collectifs.
Les esclaves peuvent se faire affranchir :
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par testament |
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au moment du cens (dénombrement de la population effectué tout les cinq ans) |
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contre de l’argent, l’esclave peut en effet acheter sa liberté. |
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par décision judiciaire. |
Au cours d’une imitation de procès, devant un magistrat, le maître touche alors la tête de l’esclave avec une baguette (vindicta) en prononçant ces paroles : «Je dis que cet homme est libre»
Les affranchis portent avant leur propre nom, les noms et prénoms de leur ancien maître. Quand ils sont libérés, ils se voient restituer seulement leur propre nom. Ils restent néanmoins très souvent attachés à ce dernier. Le patron leur doit aide et assistance. Il leur sert par exemple d’avocat en cas de procès. En contrepartie, les affranchis doivent à leur patron le respect (obsequium) et leurs sont redevables de certaines corvées (operae). S’ils meurent, une partie de leurs biens revient à leur ancien maître. On a des témoignages d’excellentes relations entre affranchis et patrons, mais il arrive aussi que la loi doive protéger les premiers contre les abus des seconds.
Ce ne sont pas des citoyens romains à part entière, mais ils peuvent cependant avoir un métier pour gagner leur vie. Certains pouvaient être très riches. Ils ont la possibilité de devenir prêtre pour servir le culte de l’empereur.
La condition de la femme à Rome
La femme, considérée comme mineure, reste toute sa vie soumise à une tutelle masculine. Dans les temps les plus anciens, le mariage la fait passer de l'autorité paternelle à l'autorité maritale. Il s'agit toujours de l'autorité absolue du chef de famille (pater familias) qui a droit de vie et de mort sur tous ceux qui habitent sous son toit. Il peut punir de mort son épouse pour adultère ou simple goût de la boisson.
La "matrona"(mère de famille) doit se comporter en épouse soumise, rester à la maison pour filer et tisser la laine, activité qui symbolise les devoirs mais aussi la dignité de sa fonction. Elle est en effet entourée d'honneur, en tant que gardienne du foyer, et dotée d'un certain pouvoir à l'intérieur de la maison : sur les servantes qu'elle dirige (le trousseau de clés qu'elle détient est l'emblème de son pouvoir) ; sur les jeunes enfants qu'elle a la charge d'éduquer et qui conservent pour elle un immense respect.
A partir de la fin de la République :
- les femmes ont moins d'enfants et s'occupent de moins en moins de leur éducation,
- elles sont moins cantonnées à l'intérieur de la maison.
Mariages
L'âge légal est de douze ans pour les filles, quatorze ans pour les garçons. Mais ceux-ci se marient en général vers la trentaine. A l'époque républicaine, on ne se marie pas par amour mais pour avoir des enfants et accomplir ainsi un devoir religieux (continuation du culte des ancêtres) et civique. Les Romains de cette époque condamnent toute manifestation publique de tendresse entre époux.
A l'origine, seuls les patriciens ont le droit de se marier légalement. Les plébéiens ne l'obtiennent qu'en 450 avant J.-C.. Les étrangers et les esclaves en seront toujours privés. Les mariages les plus anciens étaient des mariages "cum manu" : ils faisaient passer la jeune épousée de l'autorité "manus") du père à celle du mari.
Il y avait trois formes possibles de mariage :
- la "confarreatio" : cérémonie la plus ancienne, à caractère religieux et qui rendait le mariage indissoluble. Après la prise des auspices, les deux nouveaux époux offraient à Jupiter un gâteau de froment qu'ils se partageaient ensuite devant l'autel domestique. A la fin de la République ce mariage n'est plus en usage que dans les familles de flamines ( prêtres),
- La coemptio consistait en un achat symbolique de la jeune fille par le fiancé. Le père accomplissait l'acte rituel de "mancipatio"(vente) en prononçant la formule consacrée : "Quirites, par l'airain et la balance, je transfère la propriété",
- Le mariage "per usum" (de fait) qui légitime une cohabitation d'une année.