Les Cubains

La culture cubaine plonge ses racines en Espagne et en Afrique, un double héritage que les quelque 11,2 millions d'habitants de l'île revendiquent avec fierté. Très nationalistees et orgueilleux de leur "cubanité" les Cubains sont à la fois attachés à leurs traditions et ouverts sur la modernité.

Estimé à environs 300 000, les Indiens qui peuplaient l'île avant la conquète espagnole. La majorité appartenait à l'éthnie Taïnos, apparentée aux Arawaks du sud. Presque tous disparurent au cours du XVIe siècle sous le coup du travail forcé, des maladies importées et des massacres perpètrés par les conquistadors espagnols.

 

Après avoir rasé les deux tiers des forêts et introduit la canne à sucre, les colons remplacèrent la main-d'oeuvre indienne par 600 000 esclaves africains. Ils furent rejoints au cours du XVIIe siècle par des marchands et des aventuriers venus d'Europe pour découvrir le Nouveau Monde, faire fortune ou fuire la justice de leur pays. Des ouvriers et des commerçants chinois vinrent s'implanter à Centro Habana à la fin du XIXe siècle. Puis ce fut le tour des Américains du Nord.

Ces différentes vagues d'immigration se fondirent dans la culture hispanique tout en contribuant à des degrés divers, à forger l'identité cubaine, fruit du mélange des cultures et de l'identité locale. Après le départ d'une partie de la colonie espagnole. En 1899, de nombreux hommes d'affaire américains s'implantèrent dans l'île pour investire dans l'industrie, l'agriculture ou le tourisme. En 1959, ils furent en partie remplacés par des soviétiques puis, après l'effondrement du bloc communiste, par un petite population d'hommes d'affaires étrangers composée de Canadiens et d'Européens (Espagnols pour la majorité).

De la période Coloniale à la Révolution

À l'époque coloniale, un hiérarchie très rigide séparait la population blanche née en Espagne des Créoles (les natifs de l'île) et des Noirs. Les blancs des classes moyennes et supérieures, notamment dans les villes, exploitaient les Noirs et les métis qui, bien que majoriaires vivaient dans un extrème dénuement. Dans les campagnes toutefois, les populations se réunissaient souvent dans une égale pauvreté.

La révolution a mis le racisme hors la loi. Elle a amélioré de manière radicale le sort des noirs et, d'une façon générale, des paysans les plus pauvres. La malnutrition et plusieurs maladies, en particulier, furent éradiquées. La ségrégation s'est toutefois maintenue sous formes diverses jusqu'à nos jours et un certain racisme a subsisté.

L'embargo américain décidé après la crise des missiles dans les années 60 était "supportable" gràce à l'énorme aide de l'Union Sovietique. Mais la grande crise économique qui secoue le pays depuis 1990 commence à affecter la joie de vivre des Cubains. Le revenu annuel par habitant classe Cuba parmi les pays les plus pauvres du monde.

Avec plus de 40ans de régime l'indentité cubaine port des traces du socialisme et de promotion de "l'Homme nouveau", idéologie développée par Ernesto "Che" Gevara, valorise l'intérèt collectif au détriment d' lintérèt personnel. Un point positif, les Cubains possède un bon niveau d'éducation, fruit des vastes efforts du régime dans ce domaine. Mais les université et école manquent de moyen dans ce domaine.

Les conditions de vie

Les cubains sont très chaleureux et très accueillants.
Malgré les pénuries au quotidien, ils ont su dépasser leurs problèmes par leur débrouillardise. Le marché noir est très présent sur l’île et le troc a la vie belle. En le cotoyant et leur parlant un peu, on sent qu'ils manque de tout et son en demande constante. Un pas grand chose même un objet leur permettra de l'échanger au marché noir.

La pauvreté a entrainé la prolifération de jineretas (racoleurs pour les hommes, prostituées pour les femmes) que vous verrez souvent. Les touristes sont leur proie favorite.

Bien que le peuple cubain soit réputé pour sa générosité, cette tendance tend à disparaitre tant les inégalités grandissent entre les classes sociales.

L’introduction du dollar sur l’île a favorisé une économie à double vitesse : il n’est donc pas étonnant de voir un cubain rouler en voiture neuve, téléphone portable à la main, doubler une charrette à cheval…

Autre préoccupation des cubains : l’embargo imposé par les Etats-Unis depuis plus de 40 ans. Bien des familles vivent amputés d’une partie de leurs proches depuis la mise en place de cette politique, de nombreux cubains ayant fui l’île pour rejoindre les Etats-Unis.

 

L’église catholique est séparée de l’Etat depuis 1902. 85% de cubains étaient catholiques. Après la révolution, plus de 500 prêtres catholiques quittèrent l’île de gré ou de force pour activités politiques réactionnaires. Fidel Castro considère l’église comme une rivale et un pouvoir qui annihile le peuple. La pratique de la religion n’a jamais été interdite mais les chrétiens ont subi des pressions gouvernementales : travail forcé dans des camps militaires d’aide à la production, interdiction de s’inscrire à un parti politique ou d’accéder à des postes à responsabilité, etc.

Religion


Depuis 1992, ces pratiques se sont assouplies. Les croyants ont désormais accès aux différents échelons politiques et économiques du pays. La visite du pape Jean-Paul II à Cuba en 1998 a été un événement. La rencontre entre Fidel Castro, anti clérical, et le Pape, qui a œuvré contre le communisme est symbolique. L’objectif commun a été de donner au peuple la liberté de culte et de faire progresser les droits de l’homme. Noël est devenue un jour férié pour tous l’année suivante.

La Santeria (la voie des Saints) est une religion qui mêle catholicisme et rituels afro-cubains. Au détour des rues, vous rencontrerez certainement des personnes toutes de blanc vêtues : cela signifie que cet Iyawo passe une année en communion avec les orishas (divinités africaines).

 

Sport

Il n’existe plus de sport professionnel depuis la révolution. Bien que les infrastructures soient en mauvais état, les sportifs cubains peuvent se targuer d’être arrivés 11e aux jeux olympiques d’Athènes en 2004.

Le sport national est le base-ball. Les parties sont discutées haut et fort sur les places des grandes villes, on les appelle les pena deportiva (club de supporters).

Les cubains pratiquent également la boxe, mais aussi le basket-ball et le volley-ball.
Plus de 3 millions de cubains sont licenciés dans des clubs sportifs.

 

Musique et danse

12 000 musiciens professionnels sont répertoriés à Cuba, sans compter les amateurs. La musique populaire est basée sur le son, connu dans le monde entier grâce au disque Buena Vista Social Club, enregistré par Ry Cooder à Cuba qui met en valeur de vieux musiciens cubains des années 40 et 50, Compay Segundo ou Rubén González. Le son est une orchestration acoustique tournant autour de guitares, trompettes, contrebasse et percussions.

D’autres rythmes ont émergé comme le mambo dans les années 30 ou la trova cubaine d’origine espagnole. Le jazz fait son apparition dans les années 50, permettant à de nombreux musiciens de se produire à l’étranger.

Dans les années 60, le son se mélangea à des rythmes plus latino créant ainsi la salsa. La rumba est une danse d’origine afro-cubaine rythmée par des tambours et maracas. Elle a beaucoup évoluée depuis.

Le Cha cha cha a été inventé dans les années 50 pour attirer les danseurs blancs, les pas de danse étant plus faciles à apprendre. Il existe de nombreuses sortes de danses : la habanera, le bolero, le danzon, la conga originaire de l’époque des esclaves africains et surtout la salsa.

La musique est partout dans les aéroports, les restaurants, dans la rue...

Cuba et les voitures

Les vieilles voitures américaines 'belles américaines' font parties du patrimoine cubain. Le pays étant sous embargo américain depuis 1960, les véhicules ne peuvent pas être remplacés très facilement. C'est pour cela que Cuba est le seul pays détenant un aussi grand nombre de voitures très rares et de très grandes valeurs pour les collectionneurs, Buick, Chevrolet, Ford etc... On en croise partout dans la rue dont certaines sont relookées à la cubaines!

j'ai remarqué que beaucoup sont utilisées comme taxis.

Le Tabac

Rien ne symbolise mieux Cuba que les fameux "batons de chaise". Produits dans l'une des huit fabriques de La Havane, les Cohibas, Montecristo et Romeo y Julieta dominent haut la main le marché international du cigare de luxe.

Le tabac cubain est le meilleur au monde, cela n'a rien d'étonnant puisque le Nicotiana tabacum est cultivé sur l'archipel depuis l'époque précolombienne. Les indiens taïnos le considéraient comme une plante sacrée. Ils en fumaient les feuilles grossièrement roulées dans des batonnets de bois creux, les cohibas. Cinq siècles plus tard l'image d'un veguero vêtu d'un pantalon blanc et d'un chapeau de paille est devenu l'un des symboles les plus représentants de cuba.

La date d'introduction et de consommation du tabac en Europe reste floue, mais il apparaît comme une certitude que les européens n'aient découvert le tabac qu'après le deuxième périple de Christophe Colomb en 1492.

Le tabac appartient à a famille des belladone et de la pomme de terre. On distingue deux variétés: le coroja qui fourni la capa (la feuille qui enveloppe le cigare) et qui pousse à l'abris de tapados, de longs voiles de tulle blanc qui protège la plante du soleil pour obtenir des feuilles lisses et souples, et le criollo, utilisé pour l'interieur du cigare et qui croit en plein soleil afin d'acquerir des parfums plus forts.

Le procèdé de la plantation du tabac au cigare et très complexe:

Le tabac exige un ensoleillement constant et un minimum de pluie pendant la croissance, qui s'étale d'Octobre à Janvier, après, après la saison humide. Après 45 jours environs, les jeunes pousses sont transplantées et disposées en rangs dans les champs. Le bouton floral est coupé quand la plante atteind 1,5m afin d'encourager la pousse des feuilles. La recolte se fait entre Janvier et Mars.

Les feuilles sont cousues par paires et mises à sècher sur de longues barres, ou cujes, disposées en rang dans des granges couvertes de chaume (casas de tabaco) et sont orientées est-ouest pour bénéficier d'un nensoleillement équilibré. Là les feuilles de tabac sèchent entre 50 et 60 jours, perdent 85% de leur eau et acquièrent une couleur rougeâtre. Puis elles sont descendues et empilées dans des caisses en bois pour être envoyées vers une escogita de tabasco, où on les fera fermenter pendant trois mois afin de réduire leur teneur en résine et en nicotine.

Puis elles sont classées et envoyées aux fabriques pour être humidifiées avant une nouvelle fermentation de 60 jours qui en éliminera l'amoniaque et autres impuretés. Après sèchage, les feuilles sont rassemblées dans des ballots, confectionnés en feuilles de palmier royal afin de maintenir leur humidité. Après un vieillisement de quelques années (jusqu'à 4 ans ), les feuilles de tabac sont enfin prètes à être moulées en cigares.

Le caractère d'un cigare dépend de la liga (mélange) utilisé pour sa tripa (coeur) sa capote et sa capa (enveloppe) : à chaque marque et à chaque variété correspond une recette spécifique et un responsable s'assure dans chaque fabrique que le mélange utilisé corresponde bien au type de havane souhaité.

Une fois sechées et fermentées, les feuilles de tabac sont humidifiées pour leur redonner leur élasticité, puis aplaties et détachées de leur nervure centrale. Une fois classées selon leurs taille, leur teinte leur texture et leur qualité (entre 11 et 15 niveau de qualité, avec plus de 75 niveau de teinte dans chaque categorie), elles sont envoyées à l'atelier (galera) pour y être roulées. Le (ou la) torcedor(a) roule d'abord deux ou trois feuilles seco (pour la tenue) dans sa paume qu'il mèle ensuite à des feuilles lingero (pour l'arôme) et volado (pour une combustion régulère), qui forment la tripa. Les capotes viennent ensuite s'enrouler autour de la tripa jusqu'à constituer la fameuse forme en torpille. Une fois pressé dans un moule tubulaire, le cylindre est enveloppé dans une feuille souple ou capa, puis roulé avec le plas d'une chaveta, couteau arondi et unique outil du torcedor. Enfin une dernière petite feuille est roulée et scellée à une extrémité pour assurer sa conservation.

L'habileté manuelle est essentielle pour pour produire un cigare ni trop dense ni trop aéré, condition necessaire à la bonne combustion. Les torcedors (souvent des femmes) transmette généralement leur savoir-faire à un membre de leur famille, un torcedor confirmé peut rouler plus de 100 cigares par jours.

Une Guillotine coupe ensuite le cigare à la longueur voulue, ils sont ensuite fumigènés, contrôlés et triés par teintes. On les entrepose alors dans une chambre fraiche, avant de les aligner dans leur boite en pin ou en cèdre, scellée par une étiquette verte et blanche, et vendue.

Nous avons pus admirer le plus long cigare du monde dans une boutique de La Havane.

 

La Canne à sucre ou "roseau sucré"

Les champs de canne à sucre qui couvrent l'île , représentent quelque 1,6 million d'hectare, soit près de 50% de ses terres cultivables. L'adage cubain "sin azücar, no hay hay pais" - "sans sucre pas de pays" - dit bien la dépendance de l'économie cubains vis-à-vis du "roseau sucré", même si le tourisme, depuis dix ans, est venu le dépasser comme source de devises.

La culture de la canne à sucre fut initiée à Cuba par Diego Velásquez en 1512, à une époque où le sucre était un des produits les plus rares et précieux pour les Européens. Le climat tropical de l'Île et son sol humide et fertile se révèlent parfaitement adapté à sa culture.

La plante a besoin de beaucoup d'eau pendant sa croissance, puis juste avant la coupe d'une période sèche qui permet la concentration du saccharose. La repousse peut se faire naturellement, à partir du bout de tige restée en terre, ou ou par boutures repiquées tous les 30cm. Chaque bouture donne naissance à un touffe de cinq à dix tiges, qui peuvent peser jusquà six kilos et mesurer jusqu'à quatre mètre de hauteur. La plante arrive à maturité au bout de 12 à 18 mois.

Pour préparer la Zafra (récolte), qui se déroule à la saison sèche, de Janvier à juin, on brùle les champs pour éliminer les feuilles sèches coupantes et parasites. On allume le feux au crépuscule et on commence à récolter à l'aube. La majeur partie du travail est aujourd'hui mécanisée, mais les macheteros coiffés de chapeaux de paille continuent à manier leur machette dans les zones accidentées pour le passage des machines. Un macheteros expérimenté peut récolter près de quatre tonnes de canne à sucre par jour, tandis que les moissonneuses batteuses, de conception cubaine peuvent couper deux fois ce volume en une heure (une tonne de canne donne environ 100kg de sucre).Après trois récoltes, le champ est labouré et replanté. Les tiges sont emportées vers les 156 centrales (usines sucrièrent) de Cuba, qui pendant les cinq mois de la Zafra, travaillent en continu. Là, elle sont déchiquetées et broyés entre d'énormes cylindre qui extraient le jus ou guarapo (vesou).

Au début de la colonie, la progression de l'industrie sucrière fut ralenti en raison de la législation, qui condamait une grande partie de l'île à ne commercer qu'avec la métropole. En 1762, les Britanniques s'emparèrent de Cuba, ouvrirent l'ïle aux échanges internationaux et introduisirent des progrès tels que tels que le moulin à sucre hydraulique (ingenios), qu'ils avaient déjà installés dans leur possession des antilles . Il s'amplifia apès la révolte des esclaves de Haïti, en 1791 qui détruisit pratiquement l'industrie sucrière cette île.

Le sucre connut son âge d'or à cuba au XiXe siècle, avec l'apparition du chemin de fer, l'introduction de l'énergie à vapeur et la mécanisation des moulins. La canne à sucre générait près de 70% des revenus de l'ïle, qui en devint le premier producteur mondial. Les guerres d'indépendance ravagèrent l'industrie sucrière, qui passa en grande partie au mains de sociétés américaines après l'émancipation de Cuba en 1898.

A la révolution Fidel Castro nationalisa l'industrie sucrière en 1960 et le sucre fut bientôt exporté vers les pays du bloc de l'Est en échange de pétrole, de riz, de céréales et d'autres produits de base. La zafra devint l'étalon de la réussite de l'économie révolutionnaire. En 1970 Castro annonca que le pays produirait dix millions de tonnes de sucre dans l'année. Tout le pays fut mobilisé pour pour atteindre cet objectif ambitieux, mais le projet échoua et le reste de l'économie se trouva presque entièrement paralysé. Les tentatives qui s'ensuivirent pour diversifier l'economie du pays échouèrent également, et Cuba, et Cuba qui produisait environ huit millions de tonnes de sucre par ans, ne parvint pas à échapper à sa dépendance sucrière. La production s'est effondrée après la dislocation de l'union soviétique et la Zafra ne donne plus qu'en moyenne d'environ quatre millions de tonnes par an depuis 1990.

 

 

Fidel et JP II
Cathédrale de Santiago de Cuba
José Marti
Diego Velazquez
Christophe Colomb