Alexandrie la moins Egyptienne des villes puisque construite par les Grecs

Alexandrie naquit en -331 sur ordre d'Alexandre le Grand qui venait de conquérir l'Égypte et de la libérer du joug tyrannique des Perses (il était alors âgé de 25 ans). La légende raconte qu'Homère serait apparu en rêve à Alexandre et l'aurait incité à fonder une ville qui porterait son nom.
Le choix de son emplacement géographique, sur le littoral de la mer Méditerranée, se révèle stratégique: Alexandrie va pouvoir devenir le carrefour du commerce méditerranéen.

L'architecte, Dinocrates de Rodhes, se lance dans des projets pharaoniques: construction de murailles, de grandes artères, d'un circuit d'alimentation en eau potable, d'un hippodrome, d'un théâtre. Il a donné à la cité la forme d'une chalmyde (lourds manteaux pourpres des cavaliers macédoniens qui accompagnaient le général).
Un rectangle presque parfait traversé d'artères se coupant à angles droits. Coincées entre deux eaux, entre la mer et le lac Maréotis, la ville s'étend sur une bande de terre où se mêlent le sable et les marécage. Devant, se dresse un minuscule îlot, Pharos !!

 

     
     

 

 

 

 

 

Le phare d'Alexandrie

La première des sept merveilles du monde antique est la pyramide de Gizeh d'Egypte, puis il y a le colosse de Rhodes (tout en bronze), et le phare d'Alexandrie (haut d'environ 120-135m, soit 4 fois plus haut que le colosse de Rhodes !), tous deux situés sur le même méridien.

Pour les anciens, ce méridiens constituait "l'axe du monde" sur lequel s'appuient toutes les cartes géographique. (Ce méridien fût mesuré par Eratosthène, directeur de la grande bibliothèque).

Le phare dAlexandrie ressemblait à une tour de 50 étages dressée sur un minuscule îlot, "Pharos" et selon Flavius Joseph, il était visible la nuit jusqu'à 50 km.
Il aurait été construit sur la pointe est de l'île de Pharos, par l'architecte Sôstratos de Cnide entre 297 et 283 av.J.-C., sous le règne de Ptolemée 1er, et sur l'emplacement ou aurait été bâti, selon un texte arabe, le fort de Qaitbay encore visible aujourd'hui.
Ce fort aurait  été construit en 1477 par le sultan mamelouk Ashraf Qaitbay sur les ruines du phare en réemployant des blocs antiques dans la maçonnerie.
Il reposait sur un socle d'une solidité remarquable et était composé de 4 parties :

  1. Au sol, une tour carrée de 70 mètres de haut, faite d'énormes blocs.
  2. Sur ce socle repose une 2ème tour, octogonale, d'environ 35m. Tout est en marbre blanc.
  3. Elle supporte une 3ème tour cylindrique, d'une dizaine de mètres.
  4. Au sommet, s'ouvre une coupole supportée par huit piliers. Sous cette coupole brûlait un feu dont la lueur était multipliée par une série de miroirs.
  5. 16 siècles durant, Pharos va lancer ses lumières avant d'être détruit en 1302 par un tremblement de terre

    Dans les années 1960, un plongeur égyptien découvre une statut colossale en granit rose, une reine Ptolémaïque représentée en Isis, la déesse de la magie, que la marine égyptienne remonte en 1962.
    Plus tard, fut remonté un colosse ptoléméen représenté en pharaon, peut-être Ptolémée II philadelphe.
    Avec Isis, il devait former un couple royal qui, avec deux autres selon Jean-Yves Empereur, trônaient à la base du phare.

Fort de Qaitbay

     

 

 

La colonne de Dioclétien (colonne de Pompée)

Après sa défaite par Jules César dans la guerre civile, Pompée s'est sauvé en Égypte où il a été assassiné en -48; les voyageurs médiévaux ont cru plus tard qu'il devait être enterré ici. En réalité, il s’agit d’une colonne en granit rouge d’Assouan de vingt-cinq mètres de haut, d’une circonférence de neuf mètres, construite en l'honneur de l'empereur Diocletien à la fin du IVe Siècle. Diocletius a capturé Alexandrie après l’avoir assiégée.

Les Arabes l'ont appelé el-Sawari d'Amoud, colonne des cavaliers. Cette colonne est le monument antique le plus grand à Alexandrie, à l'origine dans le temple du Saparin qui était par le passé une structure magnifique rivalisant le Sôma et le Caesareum.

Tout près, il y a des galeries souterraines où des taureaux sacrés Apis ont été enterrés, et trois sphinx.

 

 

 

 

 

 

Les catacombes de Kom-el-Chouqafa

Les catacombes de Kom-el-Chouqafa constituent le plus grand site funéraire romain d'Égypte connu à ce jour. Leur découverte date du 28 Septembre 1900 et en fait l’un des plus importants sites archéologiques d’Alexandrie. Ce complexe funéraire, construit à la fin du Ier Siecle fut utilisé jusqu’au début du IVe Siecle.

Ces tombeaux furent creusés dans la roche pour une riche famille pratiquant toujours la religion antique. Ils représentent la dernière construction principale existante de l’ancienne religion égyptienne. Bien que les motifs funéraires soient égyptien antique pur, les architectes et les artistes ont été inspirés des modèles gréco-romain. Un escalier d'enroulement descend plusieurs niveaux profondément dans le sol, avec de petites chapelles s'ouvrant sur lui, meublées avec des bancs pour les visiteurs apportant des offrandes.

Au centre de la façade, le disque solaire familier surmonte une frise de serpents ; à gauche et à droite deux serpents portent les couronnes de la Basse-Egyptr et de la Haute-Egypte. Ce ne sont pas comme les cobras de Saqqarah ou de Thèbes : ils semblent être conçus comme une bande dessinée moderne. Dans la chambre du tombeau, le décor comprend Horus, Thot, Anubis, le prêtre dans sa peau de panthère, et le roi faisant une offrande aux défunts sous forme d'Osiris. Ces figures sont rendues dans le modèle gréco-romain. Aux scènes traditionnelles s’ajoutent les groupes supplémentaires de raisins, de têtes de méduse, et d'une variété de décors grecs et romains.