Ou Thèbes la ville du dieux Amon

Haut lieux de l'Egyptologie, villégiature des plus agréables, deux atouts qui font de Louxor une étape indispensable de tout voyage en Egypte. Des vols directs depuis l'Europe (nous avons pus le remarquer) permettent d'atteindre directement la capitale de la Haute Egypte. Une capitale qui reste bien moins modeste et qui fait rapidement oublier le bruit et la fureur du Caire. Ici la vie s'écoule, lente et paisible, au rythme majesteux du Nil au fil duquel glissent en silence les felouques. Sur la terre ferme ce sont les calèches qui vous conduiront d'un bout à l'autre de la ville.

"Thèbes aux cent portes, par chacune desquelles sortent deux cents guerriers avec leurs chevaux et leurs chars." Pour Homère la grande ville de haute Egypte, dont la gloire s'est pourtant éteinte au siècle ou vit le poète, reste le symbole de la puissance et de la richesse égyptienne, une cité "dont chaque maison referme des trésors sans nombre". On ignore en revanche pourquoi les anciens Grecs donnèrent le nom de la cité Diospolis, ou encore Apitbéotienne à celle que les Egyptien nommaient Ouaset "la ville du Sceptre". Pour les romains, ce fut Diospolis, "la ville de Zeus", assimilé à Amon. Mais la fière cité impériale n'était plus alors qu'un modeste village, dont la splendeur passée n'est plus qu'un vague souvenir : Les Romains construisirent un camp militaire dans l'enceinte même du temple de Louxor. Cet ultime toponyme qui, de nos jours, désign la ville, est une appelation arabe el-qusur signifiant "les chateaux".

 

Située à 687km au sud du Caire, la ville est divisée en trois zones : la cité proprement dit, le village de Karnak à deux kilomètres au nord-est, les nécropoles et monuments funéraires de Thèbes ("vallée des roi")sur la rive occidentale du Nil. L'ensemble forme un véritable musée en plein-air qui n'a pas d'équivalent ailleurs dans le monde. Vivant Denon, qui comptera parmi les scientifiques emmenés par Bonaparte lors de sa campagne d'Egypte, écrira : «Cette ville, dont une seule expression d'Homère nous a peint l'étendue, cette Thèbes aux cent portes, phrase poétique que l'on répète avec confiance depuis tant de siècles, cette ville était encore un fantôme si gigantesque pour notre imagination que l'armée napoléonienne, à la vue des ces ruines éparses, s'arrêta d'elle-même. Par un mouvement spontané, on battit des mains». Les vestiges, largement enfouis sous les sables, ont été dégagés et réhabilités par Maspero à partir de 1883. Le bourg, qui ne comptait que onze mille âmes en 1900, est aujourd'hui une ville de 150.000 habitants qui vit essentiellement que des revenus du tourisme. Elle dispose d'une autonomie administrative unique en Egypte.