De la fusion du latin vulgaire avec les vieux fonds linguistiques gaulois est né un groupe de langues "romanes" scindé en langue d'Oïl et langue d'Oc, ainsi nommées pour la façon dont on disait "oui" en chacune d'elles. La limite entre les deux passait au Nord du Massif Central si bien que l'occitan se composait de plusieurs grands dialectes : le languedocien, le gascon, le limousin, l'auvergnat et le provençal.
La Langue des troubadours - La langue d'oc est avant tout la langue des troubadours. Poètes "trouvant" eux mêmes leur chansons, le troubadours, qui distrayaient, en compagnie des jongleurs, les cours méridionales, chantent les amour raffinées d'une belle et de son soupirant. Cette poésie courtoise évolue : de la lyrique païenne du 12e s., teintée d'érotisme, on passe à une conception purement spirituelle de l'amour agrémentée de références à la Vierge Marie. Parallèlement, la satire politique tient une place à part dans la littérature occitane; elle s'exerce essentiellement contre Rome et le clergé. Au 16e s. le français devint la seule langue officielle. Ce n'est qu'en 1819, avec la publication par Rochegude des poésies originales des troubadours, que s'amorça une renaissance.
Le catalan - Le Catalan est très proche de l'occitan. Son aire géographique s'étend de Salse en Roussillon à Valence en Espagne, limitée à l'Ouest par l'Andorre et le Capcir. L'apogée du catalan se situe au 13e s., époque à laquelle l'écrivain et philisophe Llull lui donne ses lettres de noblesse. Comme pour la langue d'Oc, le 16e s. est celui du déclin; la monarchie centralisatrice de Philippe II impose le Castillan au détriment des langues régionales. Tandis que le parler Catalan se perpétue dans l'usage quotidien, la renaissance littéraire engagée au siècle derniercontribue à l'affirmation de l'identité culturelle du Rousillon.