En l'absence de sources écrites on sait peu de chose sur l'origine de la population comme dans la pluspart des pays africains.
Préhistoire
Le Sénégal a fourni nombre de vestiges témoignant d'une continuité de l'occupation humaine depuis environ 350 000 ans.
Le paléolithique inférieur (plus de 100 000 ans avant notre ère), dont témoignent bifaces et hachereaux, est représenté au Sénégal oriental, en moyenne Gambie et dans la presqu'île du Cap-Vert.
Le paléolithique moyen, riche en outils de facture moustérienne, concerne surtout la moyenne et la basse vallée du Sénégal.
Le néolithique sénégalais est subdivisé en plusieurs faciès, dont le manuélien de la presqu'île du Cap-Vert (céramique et outillage à l'aspect de pics, de haches ou de gouges en roche volcanique) et le bélairien (silex confectionnés à partir d'éclats formant l'armature de pointes de flèches et lamelles; haches polies, meules, pierres à rainures).
Le «néolithique du littoral», sur la Grande Côte, se caractérise par l'utilisation des os pour la confection d'hameçons, de harpons et de haches. Les vestiges de civilisations protohistoriques sont également nombreux: les sites les plus remarquables sont représentés par les tumulus, les amas coquilliers du littoral et les monuments mégalithiques du Sénégal oriental.
10.000 ans avant notre ère, on a trouvé la trace des premiers agriculteurs dont les outils et les poteries, puis les squelettes, ont été mis à jour dans la presqu'île du Cap Vert, la région du fleuve et le Sénégal Oriental. Le pays recèle également une vaste zone mégalithique, que l'on estime dater du 3e millénaire avant J.C.
Avant la période coloniale, plusieurs royaumes
L'inventaire des sites préhistoriques et les données fournies par la tradition orale conduisent à penser que le peuplement du Sénégal précolonial s'est effectué à partir du nord et de l'est, avec l'arrivée de plusieurs vagues migratoires.
Les vestiges protohistoriques et les traditions orales incitent à penser qu'une vague de peuplement serait venue du nord, par l'Empire du Ghana. La formation de grands empires, au nord-est, eut des répercussions importantes sur la région du Sénégal. La Vallée du Sénégal (le Fouta) a représenté, entre le IXe siècle et le XIIIe siècle, un axe de migration favorable au commerce transsaharien à base d'or, de sel, de métaux, de céréales et de tissus.
La formation de grands empires, au nord-est, eut des répercussions importantes sur la région du Sénégal.
La Vallée du Sénégal fut successivement soumise à l'autorité de l'Empire du Ghana (VIIIe-XIIe siècle), de l'Empire du Mali (XIVe siècle) et de l'Empire Songhaï (XVIe-XVIIe siècle). Plusieurs dominations se succèdent jusqu'à l'arrivée des Dyago (conquérant nomades éleveurs), de souche berbère, aux environs de l'an 850.
Le premier royaume connu dans la région est celui du Tekrour, situé dans la basse vallée du Sénégal, fleuve qui assurait le commerce du sel et de l'or. Premier bastion de l'Islam en Afrique Noire, le Tekrour qui, jusqu'à la fin du Xe siècle, sera sous la domination de l'Empire du Ghana, participe à l'essor et à la conquête du mouvement Almoravide vers la Mauritanie, le Maroc et l'Espagne. Les Almoravides, des moines musulmans, entreprennent leur grande épopée vers le XIe siècle. Partis de la Mauritanie, ils convertissent les Peuls jusque là animistes, et se distinguent désormais comme l'ethnie des Toucouleurs, peuple sédentaire. Les Wolofs abandonnent le Tekrour pour l'ouest, où ils fondent le royaume du Djolof entre le XIIIe et le XIVe siècle. Les Sérères s'installent dans la vallée du Sine Saloum. Au milieu du XIIIe siècle naît l'empire du Mali, à l'est du Sénégal, sur les anciennes terres de l'empire du Ghana. Les Sarakolés et les Socés ou Mandingues en sont les ethnies dominantes. L'empire gardera tout son prestige pendant 2 siècles, puis se délitera. Ses empereurs, les Mandingues, descendent alors vers la Casamance. C'est l'époque où se crée le grand empire du Djolof, qui va se renforcer jusqu'au XVe siècle.
Le royaume Djolof, noyau de l’actuel Sénégal a été fondé par un Ndiaye. Le Roi Ndiadian Ndiaye, aurait ainsi rassemblé les tribus wolof au début du 14e siècle. D’après des écrits précis de missionnaires portugais, ce royaume aurait disparu en 1549, à cause du Roi Amari Fall, prince du Kayor (contrée du Djolof) qui annexa le Baol (contrée du Kayor).
Consacrant la suprématie Wolof du Sénégal à la Gambie, le Grand Djolof, fondé au XIIIe-XIVe siècle, devint un vaste empire dont le territoire s'étendait sur tout le Sénégal actuel; son déclin provoqua l'émancipation de plusieurs petits royaumes, et il se disloqua dans la première moitié du XVIe siècle. Le royaume des Peuls, à la fin du XVe siècle, s'établit sur la vallée du Sénégal. Au cours des deux siècles suivants, les conflits politiques en provoquèrent la désunion. Au sud de la Gambie, la confédération du Gabou, unifiée au XIIIe siècle et vassale de l'empire du Mali, étendit son influence sur la Gambie et la moyenne Casamance. À la fin du XVIe siècle, plusieurs États issus de l'éclatement d'anciens royaumes se constituèrent: Cayor, Baol, Sine, Saloum, Boundou, Niani, Gabou, États lignagers de la basse Casamance.
Avec le commerce européen, inauguré au XVe siècle, l'histoire de ces petits États prit brutalement une nouvelle dimension. Installant l'insécurité, la traite négrière renforça la puissance des royaumes côtiers au détriment des États de l'intérieur. Les chefs religieux musulmans entamèrent au XVIIe siècle des mouvements de résistance. Amorcés avec la «guerre des marabouts» (1673-1675), ces foyers se poursuivirent au XIXe siècle, permettant une remarquable progression de l'islam par le biais des confréries.
Dominations étrangères
Les Portugais seront les premiers européens à accoster au Sénégal au XVe siècle (Il découvrirent Gorée en 1444) . Ils établirent ainsi d'importants comptoirs de traites par lesquels transitaient, outre les esclaves, l'or, les épices, la gomme arabique, la cire ou l'ivoire. Dès la fin du XVe siècle, la présence des Portugais sur les côtes du Sénégal fut concurrencée par les Britanniques puis par les Hollandais. En 1627, ces derniers prirent le contrôle de l'île nommée aujourd'hui Gorée (ce nom est la contraction de Goede Reede, deux mots néerlandais signifiant «bonne rade»), et y édifièrent un fort. Au XVIIe siècle, les Français s'installèrent à leur tour le long des côtes du Sénégal où, en 1659. Ils construisent un comptoire fortifié sur l'île de Ndar, à l'embouchure du fleuve Sénégal puis fondent Saint-Louis en l'honneur du roi de France Louis XIV. S'avançant vers le sud, ils implantèrent d'autres comptoirs à Rufisque, à Portudal et à Joal et, en 1677, investirent Gorée.
Au début de la traite, les esclaves sont embarqués à destination du Portugal, d'abord par surprise, ensuite avec plus ou moins l'accord et au bénéfice des chefs africains. Les échanges se font alors par troc. La traite des esclaves prend une autre tournure au XVIe siècle. La découverte du Nouveau Monde par les espagnols, l'extermination des indiens d'Amérique Centrale, détournent les intérèts sur le "bois d'ébène", en quète d'esclaves jeunes, forts et en âge de pocréer, la demande ira en s'acroissant avec l'exploitation des des grande plantations d'Amérique du Nord, enrichira bien sûr les Européen, qui dans un commerce triangulaire où les navires font toujours route avec les vents portants et les cales pleines.
La traite s'organise et ponctionne les forces humaines du pays, dans des conditions tout à fait inhumaines. Parqués dans les sous-sols des maisons de commerce de Gorée, nombre d'esclaves meurent avant même d'être embarqués sur les navires qui font route vers les Antilles ou l'Amérique. Si ce n'est dans les navires eux mêmes, avec plus de 500 esclaves par bateau dans des conditions que l'on imagine, avec des taux de mortalité atteingnant les 60%.
La concurrence entre les Hollandais, les Français et les Britanniques était vive. De 1677 à 1814, ces puissances européennes se disputèrent sans cesse la maîtrise du Sénégal. Mais le traité de Paris signé le 30 mai 1814 rendit le Sénégal à la France. L'emprise française se limitait alors à Saint-Louis, Gorée, Rufisque et à quelques escales fluviales. .Lorsque l'esclavage est aboli définitivement, en 1848, la reconversion économique pose un problème.
La France s'impose
Les anglais qui avaient envahi Saint Louis en 1809, y restèrent jusqu'au traité de Paris. Dès 1817, la colonie est de nouveau occupée par des français. Ce n'est qu'en 1841 que l'on introduit la culture de l'arachide, plante qui aura un rôle décisif sur l'avenir économique du pays. Quelques années plus tard, en 1854, Louis Faidherbe est nommé gouverneur (C'est lui qui créa les fameux «Tirailleurs Sénégalais») et prend les rènes de l'organisation administrative et de la conquête territoriale. Après avoir réamenagé la ville de Saint Louis, il entreprend la reconstruction des forts du fleuve. Il poursuit la lutte contre les Maures et les Toucouleur, avant de battre le roi des Tarzas Mohamed el Habib (tribus mauresques vivant au Nord du fleuve Sénégal), occupant ainsi toute la rive nord du Sénégal. En 1858, c'est au tour de El Hadj Omar Tall, marabout de la région de Podor, de s'opposer à la pénétration française. Il est obligé de livrer le bassin de la Falémé aux français. Dakar est fondée en 1857 par Pinet Laprade et donne à la France le moyen de contrôler l'ensemble de la petite côte.
Le tournant du siècle voit s'étendre le territoire français et les litiges. Les anglais luttent et finissent par conserver la Gambie, les Portugais acceptent de se retirer de la Casamance contre des terres en Guinée-Bissau. Les Diolas de Casamance sont vaincus en 1865 (ce qui ne les empèchent pas entamer une résistance contre l'envahisseur qui qui se poursuivra bien au-delà de 1910, date d'importants affrontement pour faire 400morts entre Septembre et Octobre 1977). . Il ne reste plus aux français qu'à acheter Ziguinchor aux Portugais pour exercer une domination pratiquement totale sur le Sénégal. Alors que Faidherbe décide la construction d'une ligne de chemin de fer entre Dakar et saint Louis, pour acheminer l'arachide, il doit faire face à l'opposition de Lat Dior Diop. Ce dernier est tué et le Cayor annexé en 1896.
En 1885 est crée l'Afrique Occidentale Française (AOF) qui regroupe les territoires sous domination française dans la région dont le Sénégal le Soudan français (actuel Mali) la Guinée, la Haute-Volta (actuel Burkina Faso). Sa capitale est Saint Louis.
L'A.O.F.
A partir de 1895, la création du gouvernement général fait du Sénégal le siège de l'A.O.F (Afrique Occidentale Française). A l'époque la production d'arachide représent 70% des exportations. Saint louis et Gorée périclitent( Gorée est trop exiguë, la rade de Saint-Louis inadéquate, la barre et le déplacement de la passe retardent les navires), avant le coup de grâce, qui donne à Dakar le rôle de capitale de l'A.O.F en 1902 (Grâce à Emile Pinet-Lapraade, gouverneur du Sénégal, qui démène pour la doter d'infrastructures dignes d'une capitale, en particulier son port.
L'incompréhension entre Français et Sénégalais s'intensifie, aggravée par la création d'un impôt en 1901 (en quelle monnaie payer dans cette économie de troc?). Cette mesure déstabilise l'économie de traite et accentue l'opposition des Sénégalais. En 1914, ils sont astreints à l'effort de guerre, qui curieusement aura pour effet de lier les Noirs à des Blancs non colons. Cette année là, Blaise Diagne est le premier député noir à l'Assemblée nationale française. Le Sénégal participe de nouveau à l'effort de guerre en 1940. 80.000 tirailleurs africains, dont un grand nombre de Sénégalais sont envoyés au front.
Décolonisation et indépendance
C'est la conférence de Brazzaville, en 1944, que le Général de Gaulle parle pour la première fois d'indépendance. A partir de là s'engage un processus de décolonisation. En 1946 est votée la loi dite "Lamine Gueye", donnant la citoyenneté française à tous les Africains de l'ancien empire. Au même moment, Houphouët Boigny fait voter la suppression du travail forcé dans les colonies. La loi-cadre Deferre de 1957 divise l'A.O.F en huit états et institue un exécutif local au Sénégal (et non fédéral comme le souhaitait Senghor). En 1958, le Sénégal devient une république au sein de la communauté française. La capitale est transférée de Saint Louis à Dakar. Léopold Sédar Senghor et Modibo Keïta, opposés à ce qu'ils appellent la "balkanisation de l'Afrique", unissent le Sénégal au Soudan, au sein de la Fédération du Mali. Le 25 août 1960, une deuxième constitution est votée, L.S. Senghor est élu président de la république sénégalaise qui proclame son indépendance et est admise à l'O.N.U.
Le 1er janvier 1981, au terme de vingt années à la tête du Sénégal, le président Senghor abandonne volontairement le pouvoir, fait rarissime en Afrique. Conformément à la nouvelle Constitution, Abdou Diouf, Premier Ministre, lui succède comme chef d'état.
Abdou Diouf, est élu Président le 27 février 1983 et réélu le 21 février 1993. Le nouveau président, Abdoulaye Wade, en gagnant le scrutin du 19 mars 2000. est devenu le troisième Chef de l'État sénégalais.