Sénégal

Histoire

 

 

En l'absence de sources écrites on sait peu de chose sur l'origine de la population comme dans la pluspart des pays africains.

Préhistoire

Le Sénégal a fourni nombre de vestiges témoignant d'une continuité de l'occupation humaine depuis environ 350 000 ans.
Le paléolithique inférieur (plus de 100 000 ans avant notre ère), dont témoignent bifaces et hachereaux, est représenté au Sénégal oriental, en moyenne Gambie et dans la presqu'île du Cap-Vert.
Le paléolithique moyen, riche en outils de facture moustérienne, concerne surtout la moyenne et la basse vallée du Sénégal.
Le néolithique sénégalais est subdivisé en plusieurs faciès, dont le manuélien de la presqu'île du Cap-Vert (céramique et outillage à l'aspect de pics, de haches ou de gouges en roche volcanique) et le bélairien (silex confectionnés à partir d'éclats formant l'armature de pointes de flèches et lamelles; haches polies, meules, pierres à rainures).
Le «néolithique du littoral», sur la Grande Côte, se caractérise par l'utilisation des os pour la confection d'hameçons, de harpons et de haches. Les vestiges de civilisations protohistoriques sont également nombreux: les sites les plus remarquables sont représentés par les tumulus, les amas coquilliers du littoral et les monuments mégalithiques du Sénégal oriental.
10.000 ans avant notre ère, on a trouvé la trace des premiers agriculteurs dont les outils et les poteries, puis les squelettes, ont été mis à jour dans la presqu'île du Cap Vert, la région du fleuve et le Sénégal Oriental. Le pays recèle également une vaste zone mégalithique, que l'on estime dater du 3e millénaire avant J.C. 

Avant la période coloniale, plusieurs royaumes

 

L'inventaire des sites préhistoriques et les données fournies par la tradition orale conduisent à penser que le peuplement du Sénégal précolonial s'est effectué à partir du nord et de l'est, avec l'arrivée de plusieurs vagues migratoires.

Les vestiges protohistoriques et les traditions orales incitent à penser qu'une vague de peuplement serait venue du nord, par l'Empire du Ghana. La formation de grands empires, au nord-est, eut des répercussions importantes sur la région du Sénégal. La Vallée du Sénégal (le Fouta) a représenté, entre le IXe siècle et le XIIIe siècle, un axe de migration favorable au commerce transsaharien à base d'or, de sel, de métaux, de céréales et de tissus.

 

La formation de grands empires, au nord-est, eut des répercussions importantes sur la région du Sénégal.


La Vallée du Sénégal fut successivement soumise à l'autorité de l'Empire du Ghana (VIIIe-XIIe siècle), de l'Empire du Mali (XIVe siècle) et de l'Empire Songhaï (XVIe-XVIIe siècle). Plusieurs dominations se succèdent jusqu'à l'arrivée des Dyago (conquérant nomades éleveurs), de souche berbère, aux environs de l'an 850.


 

 

Le premier royaume connu dans la région est celui du Tekrour, situé dans la basse vallée du Sénégal, fleuve qui assurait le commerce du sel et de l'or. Premier bastion de l'Islam en Afrique Noire, le Tekrour qui, jusqu'à la fin du Xe siècle, sera  sous la domination de l'Empire du Ghana, participe à l'essor et à la conquête du mouvement Almoravide vers la Mauritanie, le Maroc et l'Espagne. Les Almoravides, des moines musulmans, entreprennent leur grande épopée vers le XIe siècle. Partis de la Mauritanie, ils convertissent les Peuls jusque là animistes, et se distinguent désormais comme l'ethnie des Toucouleurs, peuple sédentaire. Les Wolofs abandonnent le Tekrour pour l'ouest, où ils fondent le royaume du Djolof entre le XIIIe et le XIVe siècle. Les Sérères s'installent dans la vallée du Sine Saloum. Au milieu du XIIIe siècle naît l'empire du Mali, à l'est du Sénégal, sur les anciennes terres de l'empire du Ghana. Les Sarakolés et les Socés ou Mandingues en sont les ethnies dominantes. L'empire gardera tout son prestige pendant 2 siècles, puis se délitera. Ses empereurs, les Mandingues, descendent alors vers la Casamance. C'est l'époque où se crée le grand empire du Djolof, qui va se renforcer jusqu'au XVe siècle.

 

 

Le royaume Djolof, noyau de l’actuel Sénégal a été fondé par un Ndiaye. Le Roi Ndiadian Ndiaye, aurait ainsi rassemblé les tribus wolof au début du 14e siècle. D’après des écrits précis de missionnaires portugais, ce royaume aurait disparu en 1549, à cause du Roi Amari Fall, prince du Kayor (contrée du Djolof) qui annexa le Baol (contrée du Kayor).

 

Consacrant la suprématie Wolof du Sénégal à la Gambie, le Grand Djolof, fondé au XIIIe-XIVe siècle, devint un vaste empire dont le territoire s'étendait sur tout le Sénégal actuel; son déclin provoqua l'émancipation de plusieurs petits royaumes, et il se disloqua dans la première moitié du XVIe siècle. Le royaume des Peuls, à la fin du XVe siècle, s'établit sur la vallée du Sénégal. Au cours des deux siècles suivants, les conflits politiques en provoquèrent la désunion. Au sud de la Gambie, la confédération du Gabou, unifiée au XIIIe siècle et vassale de l'empire du Mali, étendit son influence sur la Gambie et la moyenne Casamance. À la fin du XVIe siècle, plusieurs États issus de l'éclatement d'anciens royaumes se constituèrent: Cayor, Baol, Sine, Saloum, Boundou, Niani, Gabou, États lignagers de la basse Casamance.

 

 

Avec le commerce européen, inauguré au XVe siècle, l'histoire de ces petits États prit brutalement une nouvelle dimension. Installant l'insécurité, la traite négrière renforça la puissance des royaumes côtiers au détriment des États de l'intérieur. Les chefs religieux musulmans entamèrent au XVIIe siècle des mouvements de résistance. Amorcés avec la «guerre des marabouts» (1673-1675), ces foyers se poursuivirent au XIXe siècle, permettant une remarquable progression de l'islam par le biais des confréries.

 

Dominations étrangères

Les Portugais seront les premiers européens à accoster au Sénégal au XVe siècle (Il découvrirent Gorée en 1444) . Ils établirent ainsi d'importants comptoirs de traites par lesquels transitaient, outre les esclaves, l'or, les épices, la gomme arabique, la cire ou l'ivoire. Dès la fin du XVe siècle, la présence des Portugais sur les côtes du Sénégal fut concurrencée par les Britanniques puis par les Hollandais. En 1627, ces derniers prirent le contrôle de l'île nommée aujourd'hui Gorée (ce nom est la contraction de Goede Reede, deux mots néerlandais signifiant «bonne rade»), et y édifièrent un fort. Au XVIIe siècle, les Français s'installèrent à leur tour le long des côtes du Sénégal où, en 1659. Ils construisent un comptoire fortifié sur l'île de Ndar, à l'embouchure du fleuve Sénégal puis fondent Saint-Louis en l'honneur du roi de France Louis XIV. S'avançant vers le sud, ils implantèrent d'autres comptoirs à Rufisque, à Portudal et à Joal et, en 1677, investirent Gorée.

 

 

Au début de la traite, les esclaves sont embarqués à destination du Portugal, d'abord par surprise, ensuite avec plus ou moins l'accord et au bénéfice des chefs africains. Les échanges se font alors par troc. La traite des esclaves prend une autre tournure au XVIe siècle. La découverte du Nouveau Monde par les espagnols, l'extermination des indiens d'Amérique Centrale, détournent les intérèts sur le "bois d'ébène", en quète d'esclaves jeunes, forts et en âge de pocréer, la demande ira en s'acroissant avec l'exploitation des des grande plantations d'Amérique du Nord, enrichira bien sûr les Européen, qui dans un commerce triangulaire où les navires font toujours route avec les vents portants et les cales pleines.

 

 

La traite s'organise et ponctionne les forces humaines du pays, dans des conditions tout à fait inhumaines. Parqués dans les sous-sols des maisons de commerce de Gorée, nombre d'esclaves meurent avant même d'être embarqués sur les navires qui font route vers les Antilles ou l'Amérique. Si ce n'est dans les navires eux mêmes, avec plus de 500 esclaves par bateau dans des conditions que l'on imagine, avec des taux de mortalité atteingnant les 60%.

 

 

La concurrence entre les Hollandais, les Français et les Britanniques était vive. De 1677 à 1814, ces puissances européennes se disputèrent sans cesse la maîtrise du Sénégal. Mais le traité de Paris signé le 30 mai 1814 rendit le Sénégal à la France. L'emprise française se limitait alors à Saint-Louis, Gorée, Rufisque et à quelques escales fluviales. .Lorsque l'esclavage est aboli définitivement, en 1848, la reconversion économique pose un problème.

 

 

La France s'impose

 

Les anglais qui avaient envahi Saint Louis en 1809, y restèrent jusqu'au traité de Paris. Dès 1817, la colonie est de nouveau occupée par des français. Ce n'est qu'en 1841 que l'on introduit la culture de l'arachide, plante qui aura un rôle décisif sur l'avenir économique du pays. Quelques années plus tard, en 1854, Louis Faidherbe est nommé gouverneur (C'est lui qui créa les fameux «Tirailleurs Sénégalais») et prend les rènes de l'organisation administrative et de la conquête territoriale. Après avoir réamenagé la ville de Saint Louis, il entreprend la reconstruction des forts du fleuve. Il poursuit la lutte contre les Maures et les Toucouleur, avant de battre le roi des Tarzas Mohamed el Habib (tribus mauresques vivant au Nord du fleuve Sénégal), occupant ainsi toute la rive nord du Sénégal. En 1858, c'est au tour de El Hadj Omar Tall, marabout de la région de Podor, de s'opposer à la pénétration française. Il est obligé de livrer le bassin de la Falémé aux français. Dakar est fondée en 1857 par Pinet Laprade et donne à la France le moyen de contrôler l'ensemble de la petite côte.

Le tournant du siècle voit s'étendre le territoire français et les litiges. Les anglais luttent et finissent par conserver la Gambie, les Portugais acceptent de se retirer de la Casamance contre des terres en Guinée-Bissau. Les Diolas de Casamance sont vaincus en 1865 (ce qui ne les empèchent pas entamer une résistance contre l'envahisseur qui qui se poursuivra bien au-delà de 1910, date d'importants affrontement pour faire 400morts entre Septembre et Octobre 1977). . Il ne reste plus aux français qu'à acheter Ziguinchor aux Portugais pour exercer une domination pratiquement totale sur le Sénégal. Alors que Faidherbe décide la construction d'une ligne de chemin de fer entre Dakar et saint Louis, pour acheminer l'arachide, il doit faire face à l'opposition de Lat Dior Diop. Ce dernier est tué et le Cayor annexé en 1896.

En 1885 est crée l'Afrique Occidentale Française (AOF) qui regroupe les territoires sous domination française dans la région dont le Sénégal le Soudan français (actuel Mali) la Guinée, la Haute-Volta (actuel Burkina Faso). Sa capitale est Saint Louis.

L'A.O.F.

A partir de 1895, la création du gouvernement général fait du Sénégal le siège de l'A.O.F (Afrique Occidentale Française). A l'époque la production d'arachide représent 70% des exportations. Saint louis et Gorée périclitent( Gorée est trop exiguë, la rade de Saint-Louis inadéquate, la barre et le déplacement de la passe retardent les navires), avant le coup de grâce, qui donne à Dakar le rôle de capitale de l'A.O.F en 1902 (Grâce à Emile Pinet-Lapraade, gouverneur du Sénégal, qui démène pour la doter d'infrastructures dignes d'une capitale, en particulier son port.

L'incompréhension entre Français et Sénégalais s'intensifie, aggravée par la création d'un impôt en 1901 (en quelle monnaie payer dans cette économie de troc?). Cette mesure déstabilise l'économie de traite et accentue l'opposition des Sénégalais. En 1914, ils sont astreints à l'effort de guerre, qui curieusement aura pour effet de lier les Noirs à des Blancs non colons. Cette année là, Blaise Diagne est le premier député noir à l'Assemblée nationale française. Le Sénégal participe de nouveau à l'effort de guerre en 1940. 80.000 tirailleurs africains, dont un grand nombre de Sénégalais sont envoyés au front.

 

 

 

Décolonisation et indépendance

C'est la conférence de Brazzaville, en 1944, que le Général de Gaulle parle pour la première fois d'indépendance. A partir de là s'engage un processus de décolonisation. En 1946 est votée la loi dite "Lamine Gueye", donnant la citoyenneté française à tous les Africains de l'ancien empire. Au même moment, Houphouët Boigny fait voter la suppression du travail forcé dans les colonies. La loi-cadre Deferre de 1957 divise l'A.O.F en huit états et institue un exécutif local au Sénégal (et non fédéral comme le souhaitait Senghor). En 1958, le Sénégal devient une république au sein de la communauté française. La capitale est transférée de Saint Louis à Dakar. Léopold Sédar Senghor et Modibo Keïta, opposés à ce qu'ils appellent la "balkanisation de l'Afrique", unissent le Sénégal au Soudan, au sein de la Fédération du Mali. Le 25 août 1960, une deuxième constitution est votée, L.S. Senghor est élu président de la république sénégalaise qui proclame son indépendance et est admise à l'O.N.U.

 

Le 1er janvier 1981, au terme de vingt années à la tête du Sénégal, le président Senghor abandonne volontairement le pouvoir, fait rarissime en Afrique. Conformément à la nouvelle Constitution, Abdou Diouf, Premier Ministre, lui succède comme chef d'état.

 

 

Abdou Diouf, est élu Président le 27 février 1983 et réélu le 21 février 1993. Le nouveau président, Abdoulaye Wade, en gagnant le scrutin du 19 mars 2000. est devenu le troisième Chef de l'État sénégalais.

 

 

 

Lamine Guèye ou Lamine Coura Gueye, né le 20 septembre 1891 à Médine, mort le 10 juin 1968 à Dakar, était un homme politique sénégalais, leader du Parti sénégalais d'action socialiste.

La conférence de Brazzaville, convoquée le 30 décembre 1944 par le chef de la France Libre, le général de Gaulle, est considérée à juste titre comme l'une des étapes majeures – voire la première étape – d'une évolution qui devait conduire à la décolonisation de l'Afrique noire française en 1960, date de l'accession à l'indépendance des anciens territoire d'outre-mer. Elle s'est tenue, un an avant la défaite de l'Allemagne nazie, dans un contexte qu'il est indispensable de rappeler.

Premier député noir africain à rejoindre l'assemblée nationale française, constamment réélu de 1914 à 1934, membre des cabinets de Clemenceau et de Laval, maire de Dakar de 1924 à 1934, Blaise Diagne fut un des hommes politiques les plus importants de son temps et exerça plus d'influence que n'importe quel autre africain francophone à son époque.

Blaise Adolphe Diagne est né le 13 octobre 1872 dans l'île de Gorée. Il est d'ascendance lebou et wolof. Diagne est très tôt adopté par la famille Crespin, une famille respectée de métis originaires de Gorée et de St-Louis. Diagne apprend très tôt à lire et à écrire, bénéficie d'une éducation, il étudie à l'école des frères de Gorée, puis à l'école laïque de St-Louis. Il figure au palmarès de la distribution des prix en août 1884. Boursier du gouvernement, le jeune Diagne va poursuivre ses études en France, à Aix-en-Provence. Il a le mal du pays et revient poursuivre ses études à l'école secondaire des frères de Ploërmel puis prépare le concours d'entrée dans la fonction publique au service des Douanes où les places réservées aux africains sont assez peu nombreuses à l'époque.

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Les Diolas (ou Joola ou Jola) se trouvent sur un territoire qui s'étend sur la Gambie, la Casamance et la Guinée-Bissau dont l'histoire est marquée par l'héritage des empires coloniaux britannique, français et portugais. De nombreux Diolas ont immigré notamment autour de Dakar. L'identité des Diolas est caractérisée par l'usage de la langue diola. Ils représentent 3,7% de la population sénégalaise.

Les traditions orales sénégambiennes attestent que les peuples de Sénégambie dont les ancêtres des Diolas, apparentés au Sereres et aux Peuls, sont originaires de la vallée du Nil. Avant l'arrivée des Diolas en Casamance, la région était peuplée de groupes apparentés aux anciens Tellem du Mali. Les Diolas, à l'époque de l'Empire du Mali vivaient beaucoup plus à l'est, vers le Mali. Il auraient migré en Haute Casamance avant de s'installer en Basse Casamance au 14ème siècle quand ils ont été chassés vers l'ouest par les Mandingues qui se sont repliés dans la région à la fin de l'Empire du Mali.

Les Diolas sont des cultivateurs, essentiellement la culture du riz, attachés à la terre avec un rapport fort à la nature et très respectueux des valeurs ancestrales et des traditions. Par contre il n'y a pas de griots chez les Diolas.

Les Diolas ont toujours été réputés pour leur fierté, la quasi-impossibilité de les soumettre, un peuple à la fois guerrier et pacifique.

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Représentation de Lat Dior Diop sur son fidèle cheval Malaw

Lat Dior Ngoné Latyr Diop (1842-1886) est considéré comme un héros national au Sénégal.
Ancien souverain (damel) du Cayor, converti à l'islam, c'est l'une des grandes figures de la résistance à la pénétration coloniale française, au même titre que El Hadji Oumar Tall, Samory Touré, Mamadou Lamine Dramé ou Alboury Ndiaye.
Conscient des enjeux pour le royaume du Cayor, Lat Dior s'opposa farouchement à la mise en place d'une liaison ferroviaire entre Dakar et Saint-Louis du Sénégal et à l'implantation de la culture de l'arachide.

Après plusieurs affrontements sanglants avec les troupes de Faidherbe et de Pinet-Laprade, mais aussi quelques alliances ponctuelles, il mena un dernier combat désespéré à Dekhele où il mourut avec deux de ses fils et bon nombre de ses partisans le 26 octobre 1886.

On prête à Faidherbe cette phrase : « Ceux-là, on les tue on ne les déshonore pas », qui est aujourd'hui la devise de l'armée sénégalaise (« On nous tue, on ne nous déshonore pas »).

El Hadj Omar Tall

El Hadj Omar Tall (1797-1864) , chef guerrier et mystique, fondateur de l’empire toucouleur.

El Hadj Omar, de son vrai nom Omar Saidou Tall, est né entre 1794 et 1797, dans une famille modeste à Alwar, près de Guédé dans le département de Podor (extrème nord du Sénégal).

Il reçoit de sa famille une instruction religieuse solide et apprend l’arabe. Il complète sa formation par des voyages auprès des Maures. A 23 ans, El Hadj Omar entreprend le pélerinage à la Mecque. Le voyage dure treize ans.

Il se déplace un peu partout au Moyen-orient afin d'approfondir sa foi coranique, et obtiens le titre de les titre khalife (chef) des Tidianes. C'est donc en précurseur de la foi qu'il est autorisé à imposer un nouvel islam.

Il lutte contre l'armée coloniale française, mais également les armées de plusieurs régions dans les pays bambara, malinké ou kassonké. On raconte qu'il a assiégé pendant plusieurs mois le fort de Médine. Dans le royaume du Khasso (ouest de l'actuel Mali), que les troupes de Louis Faidherbe ont fini par libèrer en Juillet 1857. Il s'est alors lancé à l'assaut de Hamdallaye, coeur de l'empire Peul du Macina dont la chute fut épique, après plus de 70 000 morts, disent les archives.

Les circonstances de son décès restent floues, mais certains évoquent une explosion fatale d'un de ses arsenaux dans le pays dogon (Mali) en 1864, d'autres un repli dans les falaises de Badiangara dont il n'est jamais revenu.

Le corps des Tirailleurs sénégalais a été créé en 1857 par Louis Faidherbe, gouverneur général de l’Afrique de l’Ouest Française. Il était désireux de se doter d’unités de combat indigènes, permettant de palier à l’insuffisance des effectifs en provenance de métropole.

Les origines des Tirailleurs

De 1857 à 1905, les régiments de tirailleurs étaient constitués d’esclaves affranchis rachetés par les Français à leurs maitres africains. Ces effectifs furent progressivement renforcés d’apports de prisonniers de guerre et de volontaires. Vers la fin du XIXe siècle, des membres des classes dirigeantes traditionnelles africaines intégrèrent le corps comme sous-officiers. Les tirailleurs étaient loins d’être tous sénégalais. Ils venaient de l’ensemble des colonies françaises d’Afrique. Les ethnies Bambara et Toucouleur étaient très bien représentées.
Après 1905, les Tirailleurs prirent une importance plus grande avec le besoin de forces de police efficace sur l’immense territoire africain sous administration française, des problèmes d’insécurité liés à des révoltes sporadiques (en Mauritanie, au Maroc), le déploiement des Tirailleurs en dehors d’Afrique et après le déclenchement de la 1ère Guerre Mondiale, le besoin de renforcer les troupes engagées sur le front lorrain.
Beaucoup d’officiers généraux français de la 1ère Guerre Mondiale ont commencé leur carrière comme officier dans les Tirailleurs, à commencer par les Maréchaux Joffre, Gallieni ou encore le Général Mangin. Ce dernier en avait d’ailleurs tiré un ouvrage intitulé La Force Noire, dans laquelle il faisait l’apologie des troupes africaines avec toutefois des arguments qui sentait bon le racisme (il défendait entre autre l’idée que les Africains avait un système nerveux moins développé et donc moins sensible à la douleur).

Les Tirailleurs pendant la 1ère Guerre Mondiale

En 1914, on comptait 14.000 Tirailleurs sénégalais en Afrique de l’Ouest et 15.000 à l’extérieur, principalement au Maroc. Six bataillons furent immédiatement dépéchés en France à la mobilisation. Les Tirailleurs furent engagés sur le Front dès le début des combats.
En Octobre 1915, près de 30.000 nouveaux conscrits et volontaires avaient renforcé les troupes déployées en France. Un décret du 9 octobre 1915 ordonnait la mobilisation des Africains de plus de 18 ans et un bonus de 200 francs pour les volontaires. 51.000 Africains supplémentaires furent ainsi recrutés jusqu’en 1916. En 1917, 17 bataillons de Tirailleurs étaient engagés à la Bataille de la Somme. 120.000 Africains servaient alors dans les forces françaises.
Manquant cruellement de réserves, la France fit un effort désespéré pour recruté 50.000 hommes supplémentaires. Dégouté, le Gouverneur général à Dakar préféra démissionner, craignant une révolte des Africains. Blaise Daigne, un Sénégalais élu député à l’Assemblée Nationale française, vit dans cette situation une opportunité pour les Africains de s’émanciper et mit tout son prestige dans la balance pour inciter les Africains à s’engager : ce que firent 60.000 d’entre eux. Il fut aidé dans sa croisade par un décret français accordant réductions d’impôts, travail garanti pour les vétérans et citoyenneté française sous certaines conditions.
La Guerre transforma le corps des Tirailleurs, d’une unité de mercenaires à une unité d’engagés, qui furent démobilisés en 1919, même si certains d’entre eux servirent en Allemagne ou dans des garnisons coloniales.

Mythe et réalité

Alors que les Français louèrent la bravoure des Tirailleurs au feu, les propagandistes allemands les présentèrent comme des cannibales et les officiers anglais comme des troupes indisciplinées et peu courageuses. De fait, on a eu connaissance de certaines situations au cours desquelles, des unités furent prises de panique, il est également indiscutable que l’on fit combattre ces troupes dans des zones où les troupes métropolitaines refusaient de servir (en particulier au cours de l’offensive manque de Général Neville en 1917). On critiqua également la résistance au froid d’hommes habitués à des températures plus clémentes. Là encore, sans éléments réellement probants.
Finalement, les troupes africaines françaises ne furent ni mieux ni moins bien que les autres unités combattante sur le front de l’Est. Leurs performances dans la bataille dépendant plus de problèmes de leadership, motivation ou d’entrainement que de la race.
Des 212.000 Africains français qui servirent pendant la 1ère Guerre Mondiale, 163.000 furent engagés en France. 30.000 y moururent. Le taux de mortalité des Tirailleurs était de 185 pour mille.
Conclusion…
Dans une large mesure, les Français tinrent leur promesse à la démobilisation. Les Vétérans bénéficièrent de conditions particulières et furent largement recyclés dans l’administration coloniale.

Louis Faidherbe

Louis Faidherbe naît rue Saint-André dans le Vieux-Lille. Il fait ses études à l'École polytechnique puis devient officier de l'artillerie et du génie à Metz en 1842. Il servit en Algérie de 1842 à 1847, à la Guadeloupe de 1848 à 1849, et de nouveau en Algérie de 1849 à 1852. Il est affecté au Sénégal en 1852. Le 16 décembre 1854 il est nommé gouverneur de la colonie.

Gouverneur du Sénégal (1854 à 1861 - 1863 à 1865)

Il entreprit de pacifier le pays, repoussa les Toucouleurs à l'est du Haut-Sénégal (1855-1863), et s'oppose à El Hadj Omar qui assiège le fort de Médine et libère la ville le 18 juillet 1857. Il repoussa les Maures au nord et annexa le pays Ouolof (traité de mai 1858).

L'annexion du Cayor (1861-1865) permit de dégager la route reliant Saint-Louis à la presqu'île du Cap-Vert.

Il s'intéressa aux dialectes locaux, aux coutumes et entreprit le développement économique, notamment le chemin de fer du Dakar-Niger qui devient prospère.

En 1861, malade, il sollicite son retour en métropole. Il est alors colonel. Il reçoit le commandement de la subdivision de Sidi-bel-Abbès, mais repart pour le Sénégal en 1863 qu'il quitte en 1865.

Avec peu de moyens il jeta les bases de la future Afrique occidentale française. Il étendit l'influence française très au-delà du Sénégal, travailla à développer l'économie locale et fut le créateur du port de Dakar. Il assuma pleinement son rôle de «civilisateur». Promu général en 1863, on lui donna un commandement modeste en Algérie. et dut laisser sa place à Emile Pinet-Laprade.

Il Meurt à Paris le le 28 septembre 1889.

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Par « Commerce triangulaire », on désigne les échanges entre l'Europe, l'Afrique et les Amériques. Il a été mis en place pour assurer la distribution d'esclaves noirs aux colonies du Nouveau Monde lors de la Traite atlantique (ou Traite occidentale) et a duré quatre siècles (de 1441 à 1850).

L'Europe fournissait les capitaux, les marchandises, les hommes et les navires nécessaires pour se rendre sur les côtes africaines et échanger des marchandises contre des esclaves et au retour d’Amérique elle s'occupait de la transformation des denrées coloniales.

L’Afrique s’occupait des esclaves noirs. Ils étaient capturés par d’autres africains, transportés, parqués sur les sites de traite, estimés par des négriers noirs, puis transférés en Amérique et échangés contre du sucre, du café, du cacao et du tabac dont les plantations utilisaient cette main d’œuvre servile.

D’Amérique on ré acheminait les produits coloniaux vers les ports européens pour approvisionner l'Europe en produits de ces colonies américaines et enfin, pour fournir à l'Afrique des produits européens et américains.

Et la boucle était bouclée. En réalité les trafics transocéaniques ne s'inscrivaient pas tous dans ce triangle. Il existait aussi des trajets en droiture comme celui reliant l’Angola au Brésil qui fit transiter la plus grande partie des captifs de la traite atlantique ou comme celui reliant l’Afrique aux Antilles.

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île de Gorée

Les Mandingues (ou Mandinka, Mandés) sont un peuple d'Afrique de l'Ouest originaire du territoire occupé par l'actuel Mali. Ils vivent essentiellement au Sénégal, au Mali, en Côte d'Ivoire, en Gambie, en Guinée, en Guinée-Bissau, au Burkina Faso et en Mauritanie.

 

 

Les Sarakolés (ainsi nommés par les Wolofs) ou Soninkés sont à l'origine de l'Empire du Ghana. La fondation de l'empire soninké du Wagadou, appelé généralement empire du Ghana, d'après la tradition orale des griots soninké, est due à un personnage légendaire, Igo Khassé Dingka (ce qui signifie "gros vieil homme"). Dingka est l'ancêtre des Soninko. Lorsque Dingka arriva en Afrique de l'Ouest, dans la région où se trouvent aujourd'hui le Mali, la Mauritanie et le Sénégal,

 

 

Les Sérères constituent l'une des plus anciennes populations du Sénégal. Physiquement, ils appartiennent au type nilotique, c'est-à-dire qu'ils ont une taille haute et élancée, le teint noir et les traits fins. Partis des régions de la vallée du Nil, Égypte-Nubie, ils sont passés par le Gabou (région mythique) et se sont arrêtés au niveau de la vallée du fleuve Sénégal, région qui allait devenir le Tekrour, ensuite le Fouta-Toro. Les Sérères vont d'abord partir du Tékrour à l'époque de l'empire du Ghana, où ils ont fui l'islamisation, mais surtout la sécheresse, pour arriver définitivement dans les régions du Sine-Saloum où ils ont créé les deux royaumes sérères, le Sine et le Saloum.

Aujourd'hui, les Sérères habitent le centre-ouest du Sénégal, au sud de la région de Dakar jusqu'à la frontière gambienne. Ils forment, en nombre, la troisième ethnie du Sénégal, après les Wolofs et les Peuls. Environ un Sénégalais sur six est d'origine sérère. Quelques groupes Sérères sont également présents en Gambie et en Mauritanie.

Les Toucouleurs sont une population de langue peule, en Afrique de l'Ouest, vivant principalement dans le nord de l'actuel Sénégal (où ils représentent 13 % de la population, dans la vallée du fleuve Sénégal), en Mauritanie et au Mali. On trouve aussi, l'une de leur communautés, dans l'oasis Siwa a l'extrême nord ouest de l'Égypte. Même s'ils sont souvent présentés comme un groupe ethnique, il ne s'agirait pas, selon l'écrivain malien Amadou Hampâté Bâ, d'une ethnie, mais plutôt « d'un ensemble culturel assez homogène (islamisé et foulaphone, c'est-à-dire parlant peul) »

Les peuls sont un peuple de nomades au même titre que les touaregs. Ces bergers, en perpétuel mutation, sont à la recherche de pâturage. Ils doivent se déplacer sur de longues distances d'ou la nécessité d'avoir des éléments légers de la vie traditionnelle. L'habitat peul « est donc sommaire, précaire et constitue même s'il est unique tout l'univers de la communauté, laquelle est en générale très réduite. »

L’origine des peuls est très controverse. Les anthropologues leurs ont donnés des origines différentes, mais la plus retenue est l’origine saharienne. Ils seraient, en effet, originaires du Sahara et sont intégrés depuis des siècles à la populations de nombreux états d’Afrique occidentale. On retrouve des peuls au Sénégal, en Gambie, en Guinée Bissau, en Guinée, au Mali, en Haute Volta, dans le nord du Togo et au Bénin, au Niger, au Nigeria, au Cameroun et au Tchad.

Les Almoravides sont issus de tribus berbères du Sahara occidental (désert mauritanien) et forme un ordre de redoutables guerriers doublé d'un puissant mouvement religieux. Ibn Yâsîn, fondateur de cet ordre religieux en 1039, réunit ses disciples en ribât, à la fois lieu de retraite spirituelle et base de jihâd, et leur donne le nom « Al Mourabitoun » signifiant les moines guerriers. Ils ont comme objectif d'instaurer l'islam sunnite de rite malékite dans tout l'Occident musulman.
Il entame la conquête du Sahara et du Maghreb occidental, en suivant les axes du commerce transsaharien.

En peu de temps, il s'emparent d'Aoudaghost, d'Awlil et de Sijilmassa. C'est à partir de cette dernière qu'ils entament la conquête du nord.
Le mouvement Almoravide devient devient alors étroitement lié à l'histoire du Maroc.

Youssef Ibn Tachfin, premier émir de la dynastie, fonda Marrakech qui est devenue sa capitale.
Il conquit l’Espagne en 1086 avec 15 000 hommes. Son empire est alors délimité par l’océan Atlantique à l’ouest, par le royaume de Castille, le royaume de Navarre, le royaume d'Aragon, le comté de Barcelone et le comté d'Urgell au nord, par les Hammadides et les Zirides à l’est, et de facto au sud par le Sahara (royaumes du Bambouk, Bure, Lobi, empire du Mali et empire du Ghana).

Le Tekrour (ou Tekrur ou Takrur) était un petit État d'Afrique de l'ouest qui s'épanouit en même temps que l'empire du Ghana. Il se trouvait dans la vallée du fleuve Sénégal. Il vivait du commerce de l'or (exploité dans la région du Bambouk), du sel d'Awlil et des céréales du Sahel, ainsi que de la traite des Noirs. Le royaume se convertit à l'islam vers le VIIe siècle.
Les 3 empires successifs

Empire du Songhay à son apogée

Empire du Ghana

Empire du Mali à son apogée

La tradition orale wolof rapporte que les Wolofs sont originaires de la vallée du Nil, comme en témoignent les Cahiers de Yoro Boli Diaw qui, en rassemblant les diverses traditions orales wolof, décrit les six migrations entre le Nil et la vallée du fleuve Sénégal auxquelles le Sénégal doit son peuplement au XIXe siècle. Les Wolofs ont d'abord cohabité avec les Berbères dans le sud-est de la Mauritanie, en compagnie des Peuls, des groupes mandingues, des Soninkés et des Sérères. Tous ces groupes de Noirs étaient appelés Bafours par les Berbères. À l'époque de l'empire du Ghana, les Wolofs étaient de religion traditionnelle. Ils habitaient le Tekrour, royaume vassal du Ghana situé dans la vallée du fleuve Sénégal et l'un des grands foyers culturels de l'ethnie toucouleur. La tradition orale confirme que le berceau de la culture wolof fut le delta du fleuve Sénégal au Waalo où régna l'ancêtre mythique des Wolofs, Ndiadiane Ndiaye.

Les Wolofs constituent l’ethnie la plus importante du Sénégal sur le plan démographique, avec prés de 40% de la population. Tardivement islamisés, ils sont aujourd’hui musulmans à 95% en grande partie membres de la confrérie des mourides. Ils sont toutefois restés très attachés à leurs croyances et leurs rites antérieurs qu’ils ont su mêler à l’islam.

Mégalite dans la région du Saloum

Le drapeau du Sénégal est composé de trois bandes verticales d'égale dimension de couleurs verte, jaune frappé d'une étoile verte au milieu et rouge.

Signification des couleurs... * La couleur verte symbolise le couleur de l'islam, celle du prophète Muhammad... mais aussi l'espoir chrétien, la nature et la fécondité. * La couleur jaune évoque le couleur du bonheur, celle de la prospérité et de l'abondance. * La couleur rouge rappelle la couleur du sang celle du sacrifice consenti pour toute la nation, mais aussi la détermination ardente et la force résolue qui anime chacun de ses fils dans la lutte contre le sous développement.