Erigée sur une centaine d'îles marécageuses reliées par près de 400 ponts qui enjambent 177 canaux, Venise ne couvre pourtant que 8 kilomètres carrés. Une fois dans la cité, on croit néanmoins voir celle-ci se poursuivre à l'infini. Canaux enchevètrés, coins de rue singuliers, culs-de-sac, cours secrètes: Venise aussi complexe que ses mille cinq cent ans d'histoire, se love et jouit éternellement d'elle-même. Les repères n'y sont pas ceux auxquels sont rompus la majorité des visiteurs, mais cela convient parfaitement aux Vénitiens."Allez toujours tout droit", vous dira n'importe quel natif de la cité des Doges lorsque vous vous serez fatalement égaré. L'amusant, c'est qu'il n'y a aucuns "tout droit" à Venise!
Avec ses 95 églises et ses 20 musées, tous débordant de peintures et de sculptures, Venise fait figure d'un des plus importants centres artistiques mondiaux. Mais la cité elle-même est autant une oeuvre d'art que toutes celles qu'elle renferme.
Venise par quartiers
Les quartiers de Venise
La division de Venise en 6 quartiers semble datée de la fin du XI ième siècle. Historiquement, dans le quartier de San Marco vivaient les familles patriciennes, dans ce quartier se déroulaient la vie politique et la vie commerciale de la lagune. Dans les quartiers voisins vivaient les personnes les plus pauvres qui avaient en général un travail très modeste. Au jour d'aujourd'hui, il est difficile de différencier socialement ou culturellement les différents quartiers.
Se déplacer à Venise
Venise est une des rares villes du monde sans voiture. Pour s'y rendre il faut laisser sa voiture au grand parking à l'entrée de la ville et continuer à pied !.
Heureusement il existe pas mal de moyens pour se déplacer dans cette ville construite sur la lagune.
Pour se déplacer, il Y a bien sûr vos pieds, en effet, se promener à Venise est un véritable plaisir pour les pietons, vu qu’il n’y a pas de circulation… (il n’y a pas de voitures !, ni de vélo au vu des nombreux ponts et escaliers à utiliser) et on ne met que 35 minutes pour la traverser en entier du nord au sud… le seul obstacle souvent est constitué par les foules de touristes qui parfois bloquent les ruelles et les calli.
Transports en Commun
- Le Vaporeto
- Le traghetto
- En Gondole
- En sandolo
- Le taxi bateau
S'il est souvent plus rapide de se déplacer à pied, le vaporetto reste incontournable. Ce terme désigne deux types d'embarcations: le vaporetto proprement dit assez massif, et le motoscafo, plus petit, effilé et bas sur l'eau, ces bus flottants, exploités par l'ACTV, desservent les principaux sites. Il faut bien regarder la direction inscrite sur le quai sous peine d'aller dans l'autre sens, ce qui nous est arrivés!.
Menées par deux rameurs, ces gondoles collectives assurent la traversée du Grand Canal en sept points.
Moyen classique, magique, et aussi parfois le plus pratique. Il n'y a pas mieux pour photographier Venise ou croquer ses passages les plus secrets. Le coût dépend bien sur de la saison, des stazion (station) ou vous les louez, et bien sur du gondolier. Nous n'avons pas gôuté à ce plaisir trouvant les prix excesssifs.
Traditionnel et encore couramment utilisé comme "bateau à tout faire" le sandolo et plus court et plus étroit que la gondole et d'une capacité réduite à quatre passagers. Les sandolis sont peints en noir et décorés comme les gondole et rien n'est plus trompeur qu'un sandolista vous hélant dun persuasif "gondola, gondola!"
S'orienter
Il faut faire un grand effort de mémoire pour se repèrer dans cette ville, tellement les rue sont étroites. Un canal se nomme rio, une place campo, une rue cale ou salizzada, un quai riva ou fondamenta, un canal comblé rio terrà, un passage pour un maison sottoportego, une cour corte, une placette campiello. La numérotation des maison est très particulière. Le numéro renvoie à un sestiere et non à une rue. Il faut noter toujours le sestiere avant de tenter de repérer sur la carte un lieu spécifique, sionon on risque de le chercher en vain. Le mieux c'est de repèrer plusieurs point de repère (batiment, boutique, pont) proche du nom recherché n'est jamais inutile, sachant qu'on peut trouver le même nom de rue dans plusieurs quartiers.
Et bien sûr se procurer une carte disponible partout et rester les yeux collés dessus!
Histoire
- La naissance d'une cité
- Puissance et richesse
- Le Déclin
L'installation de ces îles fut progressive et et débuta lorsque la vie dans l'Empire Romain devint de moins en moins sûre. Les habitants du littorale s'étaient habitués aux allées et venues dans la lagune, pour pêcher, chasser et récolter du sel.
Néanmoins avec l'invasion des goth et surtout quand Attila et ses Huns déferlèrent sur la côte et ravagèrent la petite cité d'Aquileira en 452, beaucoup de gens se réfugièrent dans la lagune. D'autres les imitèrent durant les deux siècles suivants, rès mouvementés, tandis que le pouvoir régional passait des Ostrogoths aux Grecs byzantins basés à Constantinople. En 568, les Lombards envahirent la péninsule, évènement qui conduisit à l'édification décisive de nouveaux villages dans la lagune notamment Torcello et Malamocco. En 639, l'évêque d'Altinum transfèra son siège dans l'île de Torcello entérinant ce qui était déjà une réalité.
Afin de stabiliser l'avant-poste occidental de son empire pour en faire un rempart contre de nouvelles invasions barbares, l'empereur byzantin Léon III l'Isaurien tenta d'unifier les îlots sous le contrôle d'un dux (doge en dialecte vénitien) autochtone, doté d'un grande marge de manoeuvre. Un certain Paoluccio Anafesto fut élu en 697 le premier d'une série de 120 doges qui allaient "règner" pendant 1100 (précisément) années suivantes. En 811, par la Pax Nicephori signée entre Charlemagne et l'empereur byzantin, venise devint une province byzantine semi-autonome.
En 828, la légende dit que deux marchands vénitiens rapportèrent le corps de saint Marc d'Alexandrie. La célèbre Basilique du même nom a été construite pour accueillir la précieuse dépouille. Saint Marc devint dès lors le saint patron de la ville qui adopta son emblème, le lion.
Les Vénitiens disposaient d'à peine assez de terrain pour leurs maisons, c'est dire s'ils en manquaient pour l'agriculture. Aussi cultivèrent-ils plutôt leurs talents de marins et de marchands. Les bâtiments vénitiens sillonnaient les mers les plus lointaines, et leurs cargaisons firent la fortune des familles de commerçants et d'armateurs en même temps que celle de la ville rapportant ivoire, ambre, or, soie et surtout épices.
Du riz du café et du sucre entrèrent en Europe pour la première fois dans le port de Vénise, et les bateaux remontaient le Grand Canal pour livrer directement dans les entrepôts des palais de leurs affréteurs, la cité des Doges devint en outre l'une des plus importantes places bancaires du vieux continent, et c'est dans ces murs que l'idée d'assurer les navires et leurs marchandises vit le jour. Les habiles vénitiens savaient tirer partie des intrigues politiques, monnayant leur soutien à d'autres gouvernements en échange de l'attribution de privilèges commerciaux.
Ce qui fit la gloire de Venise au cours des siècle fut d'une part sa position privilègiée en l'Orient et l'Occident qu'elle va exploiter pendant des siècles, sa puissance martime et commerciale lui vaudra d'être le pays incontournable. D'autre part les croisades qui consacrèrent l'ascension de Venise: sa situation géographique, ses vaisseaux et ses richesses, tout rendait sa collaboration primordiale. En 1204 avec l'aide des croisés elle pille Constantinople, Venise s'empara des richesses de la ville y compris les quatre fameux chevaux de bronze dressés ensuite sur le balcon de la basilique Saint-Marc.
Le 1ere moitié du 15e siècle voit le maximum de la puissance vénitienne. Les Turcs sont battus à Gallipoli en 1416 et les vénitiens tiennent en Orient les royaumes de Morée, de Chypre, de Candie. En Italie, ils s'emparent, entre 1414 et 1428, de Vérone, Vicence, Padoue, Udine, puis Bresca et Bergame.
La prise de Constantinople par les Turcs en 1453 annonce la décadence. La découverte de l'amérique déplace les courants commerciaux. Venise est obligée de soutenir une lutte épuisante contre les Turcs, qui s'emparent de Chypre en 1500, mais sont défaits en 1571 à la bataille de Lépante à laquelle les vénitiens prennent une part importante. Au 17e s., la décadence s'affirme après que les Turcs eurent conquis Candie, à la suite d'un siège de 25 ans.
En 1797 c'est la mort de la Sérénissime République : Napoléon pénètre à Venise et abolie une constitution vielle de dix siècles. Puis, avec le traité de Campoformio, il cède la ville à l'Autriche. Venise et la Vénétie seront unis à l'Italie en 1866.
Organisation
Venise était essentiellement une obligarchie, gouvernée par un nombre restreinde de nobles familles. La stabilité était sont principe directeur, presque une manie, et avec le temps s'organisa une structure sociale complexe qui empèchait le pouvoir de tomber aux mains d'un seul homme. Il s'établit un système d'équilibre des pouvoirs (malgré certains aspects de régime policier), hautement respecté des philisophes pendant des siècles.
L'organisation de la république de Venise s'effoça, dés les origines, d'aviter la prise de pouvoir par un seul homme; de telle sorte que la fonction suprème assumée par le Doge fut rapidement soumise à surveillance de plusieurs conseils: Le Maggior Consiglio élaborait les lois,; le sénat était chargé de la politique étrangère, des affaires militaire et économiques; le conseil des Dix assurait la sécurité de l'Etat et disposait d'un réseau de policiers et de délateurs qui entretenaient un climat de méfiance dans la ville.
L'élection d'un Doge se déroulait de façon fort compliquée afin d'éviter d'éventuelles manigances. A l'instar des conclaves du Vatican, le processus pouvait durer des mois!
Visiter La ville
Venise n'est construit que de palais et d'églises toutes aussi magnifiques, au dédale des rues il n'y a pas un endroit à visiter. Il faudrait bien sur plus d'un mois pour tout voir, ou alors au pas de charge, à pieds bien entendu!.J'ai marqué les lieux les plus connus et bien sur ce que nous avons visité sachant que tout faire était impossible.
- Le Grand Canal
- Le Pont du Rialto
- Saint-Marc
- Le marché de Rialto
- les Iles
Au coeur de la cité serpente le Grand Canal. Les Vénitiens le nomment Canal grande ou encore canalazzo. Il constitue le centre non seulement géographique mais aussi symbolique de la ville et communique à tous ceux qui s'y trouvent, la sensation d'être dans un paysage unique.
Le Grand Canal s’étire sur quelque 3 800 mètres. Sa largeur est comprise entre 50 et 70 mètres selon les endroits; sa profondeur de 5 à 10 mètres.
Réunissant dans le déroulement prestigieux de son architecture une gamme flamboyante de formes et de couleurs, il n’a cessé d’inspirer une multitude d’artistes, de peintres, de poètes.
Son aspect n’a pratiquement pas changé depuis le 18e siècle. Cette simple voie d’eau naturelle, qui ne doit rien à la main de l’homme, offre un itinéraire montrant à chaque instant une suite de perspectives magnifiques.
Ce cours d’eau impressionnera toujours par la volonté tenace de construire qui a sans cesse été déployée, dans une longue patience millénaire, pour édifier ce rêve de briques, de pierre et de marbre.
On est frappé par la grande unité architecturale de ce parcours prestigieux sans se rendre compte de prime abord qu’il est justement la réunion de tous les contraires, de toutes les différences, de tous les styles.
Les palais en effet, en mille ans et même plus, résultent des courants successifs de l’art Byzantin, de l’art Gothique, de l’art de la Renaissance et enfin de l’art Baroque et Maniériste.
Le Grand Canal traverse Venise en formant un grand "S" inversé. Il jouait ainsi un rôle essentiel pour le commerce maritime, permettant aux navires de commerce de venir accoster directement aux entrepôts longeant le Grand Canal.
Cependant la faible profondeure de la lagune interdisaient aux plus gros navires d'y pénétrer chargés. Souvent les marchandises étaient transférées dans des barques qui pouvaient atteindre, du fait de leur plus petite taille, les entrepôts au coeur de Venise.
Les principales familles commerçantes de Venise se sont installés sur les bord du Grand Canal. Chaque palais servait à la fois de demeure familiale (au 2° étage), de bureau (au 1° étage) et d'entrepôt pour les produits du commerce (au rez de chaussée).
Les bateaux pouvaient ainsi livrer et récupérer facilement les marchandises. De plus les rez de chaussée peuvent être inondés lors des marées hautes. Ceci explique que le rez de chaussée ne servait pas traditionnellement d'habitation.
Les palais ainsi réalisés par les grandes familles rivalisaient de luxe. La puissance d'une maison marchande s'affirmait par la richesse et l'emplacement de son palais.
Au moyen-âge, le marché du Rialto était la plaque tournante des échanges commerciaux de la ville, mais les marchands, les fermiers, les maraîchers, les orfèvres, les ébénistes qui s’y retrouvaient tous les matins, continuaient à passer sur un pont de bois qui s’écroula trois fois avant l’utilisation de la pierre.
L’arche prestigieuse du pont du Rialto, qui fut construite à la Renaissance (1588-1592) fut dessinée par Da Ponte qui avait emporté le concours devant Michel Ange. Jusqu’aux années 1930 il a été le seul ouvrage reliant les deux berges.
Les boutiques qui s’y trouvent n’ont fait leur apparition que bien plus tard. Aucune pierre de la construction n’a été changée depuis plusieurs siècles.
Ce n’est qu’en 1977 qu’il a été rénové. Le passage central est maintenant encombré de touristes en quête de souvenirs. En apprécient -ils les splendeurs de l’architecture?
C’est ce lieu du rivage prestigieux du Grand Canal qui sert d’arrivée à la régate historique (Regata Storica) qui se dispute le premier dimanche de septembre, depuis plus de deux siècles.
Le spectacle est magnifique et attire beaucoup de monde. Les festivités commencent par le défilé des bateaux somptueusement décorés, intitulé le Corto.
La fête remonte à une époque où le faste symbolisait la puissance maritime de la République.
Pour un vénitien, "san Marco" peur se rapporter à de nombreux sujets: cela peut désigner le saint patron de la cité, la place principale de venise, la basilique revêtue d'or, l'ancienne République, une paroisse ou même l'appel des lagunari, les marins. Pour le facteur ce n'est que le sestiere (quartier) s'étendant du bassin de Saint-Marc au pont du Rialto, le quartier le plus symbolique et le vrai coeur de Venise.
Napoléon l'a défini comme "le plus beau salon d'Europe" et le Vénitiens eux-mêmes se sont volontier ralliés à cette opinion. La piazza San Marco est un alliage subtil d'éléments - variété, proportion, histoire -, et aucune place ne saurait l'galer. Les Vénitiens la nomment simplement "la place", comme s' (La Piazza)il n'en était point d'autre.
Au fil des siècles, la place a connue bien des usages: jardins occasionnels, marché, parcour des plus prestigieux processions civiles ou religieuses, fantastiques réjouissances, et même des tournois et des combats de chiens. Des centaines de peintres ont représenté cette place sous tous ses aspects car c'est un lieux qui n'a jamais manqué de fasciner artistes et visiteurs. Bine que le siège épiscopal n'ai été transféré qu'en 1817 et que le marché se soit déplacé au Rialto, la place Saint-Marc a toujours été et demeure le coeur battant de la cité.
Le lion est pour Venise ce que l’aigle royal est pour les Etats-Unis. Il y a très longtemps les vénitiens ont adopté Saint-Marc qui est symbolisé par le lion ailé. Cette bête servait à prevenir les terres vaincues par les vénitiens que la puissance était à Venise. Deux colonnes ouvrent la Piazzetta l'une, dominée par le Lion de Saint Marc et l'autre par la statue de San Teodoro ancien patron de Venise terrassant un dragon.
Construit d’abord comme tour de défense et tour de guet de la première forteresse des doges, au 10e siècle, il a été reconstruit et surélevé à plusieurs reprises. Garni d’une chappe de cuivre, il servait même de phare, visible à plus de quarante kilomètres.
Par adjonction de la pièce la plus haute, au 16e siècle il est devenu clocher, et abrita cinq cloches qui sonnaient le début du travail, l’heure de midi, la convocation des sénateurs et l’annonce des exécutions.
Il s’est écroulé plusieurs fois, en 1388, 1489, et 1511, frappé par la foudre ou ébranlé par une secousse sismique.
En 1902, il s’écroule une fois de plus sur ses bases, verticalement, sans causer de dégats, ni à l’église, ni au palais des doges et sans faire de victime.
L’archange Gabriel, placé au sommet, qui servait de girouette, est resté entier dans sa chute. On dit que le campanile "s’est écroulé en gentilhomme".
La décision de le reconstruire en parfaite réplique est prise aussitôt, avec l’impérative nécessité de réutiliser autant que possible les éléments d’origine. Cela demanda dix ans. Il est terminé en 1912. Il mesure alors 98,50 mètres.
En l'an 828, deux riches marchands vénitiens, envoyés en mission à Alexandrie d’Egypte par le doge de l'époque, un certain Justinien Participazio, s'emparèrent du corps momifié de saint Marc, objet d'une très grande vénération. ils ne trouvèrent rien de mieux pour le soustraire à la vigilance des gardiens que de couvrir la dépouille de l'évangéliste syrien de morceaux de lard salé. Les musulmans laissèrent filer la très vénérable momie vers Venise . elle fut placée sous le Maître-Autel d'une basilique construite pour elle dès 830.
La façade principale est composée de cinq portails surmontés d'un balcon qui la divise horizontalement en deux. Son couronnement, derrière lequel apparaissent les coupoles relevées au XIIIe siècle, est dû à des maîtres vénitiens, toscans et lombards: cinq grands arcs richement ornés alternés de flèches forment une frise sculptée exceptionnelle.
Au centre de la galerie qui coupe la facade en deux, s'alignent les quatre celebres chevaux doré, d'origine greque o latine, que les venitiens remenerent en butin après avoir mis a sac byzance en 1203. Quelques siécles plus tard, le general Bonaparte les enleva pour les emmener à Paris. C'est le congres de Vienne que les fit rapporter a Venise (apre la chute de Napoleon). Dans le tympans des arcades superieures de la facade, quatre mosaiques, du XVII siecle, representent la Descente de la croix, la Descente aux Enfers et la Resurrection.
Du premier château, construit en 814, détruit en partie lors de la révolte de 976 et de nouveau mis à mal par l'incendie de 1106, on ne sait que peu de choses, tout au plus qu'il s'agissait d'un édifice muni d'importants dispositifs de défense.
Le doge Sebastiano Ziani modifia l'apparence du fortin rebâti par ses prédécesseurs Pietro Orsoleo I et Pietro Orsoleo II. Embellissements et agrandissements permirent de recevoir avec faste et dignité d'illustres visiteurs comme l'empereur Frédéric Barberousse et le pape Alexandre III, à l'occasion de leur réconciliation.
Au même moment, la Piazza, grâce au comblement du rio Batario, gagnait en espace et prenait les dimensions que nous lui connaissons aujourd'hui.
Plusieurs incendies ayant ravagé le palais des doges, Andrea Palladio proposa un nouveau projet de façade qui devait s'harmoniser avec la Libreria Marciana (1529) de Jacopo Sansovino, mais on se borna à une restauration à l'identique.
On debouche sur la cour intérieure du palais par l'Arc Foscari. En face de l'Arc Foscari, l'Escalier des Géants (Scala dei Giganti), appelé ainsi parce qu'il est flanqué de deux statues gigantesques de Mars et Neptune, symbolisant la puissance de Venise sur terre et rur mer). Cet escalier sépare la petite Cours De Sènateurs de la grande Cour ou on pourra admirer deux puits aux margelles sculptèes: celui pres de l'horologe par Alfonso Alberghetti (1559), et l'autre par Niccolò de Conti (1556)
Le Pont des Soupirs
Le Pont des Soupirs relie le Palais des Doges aux Nouvelles Prisons. On lui donna ce nom au IX eme siècle, car on imagina que les prisonniers, qui transitaient par ici pour aller des tribunaux aux prisons, regardant dehors la merveilleuse vue sur la lagune et sur l'île de St. Giorgio soupireraient en sachant qu'ils ne verront sûrement jamais plus la lumière du soleil.
Le Pont des Soupirs, est un élégante construction en pierre d'Istrie qui conduit au Palais "Palais des Seigneurs de la nuit" prisons tristement célèbres où Casanova fut un des seuls à s'évader.
Pont degli Scalzi
Le vieux pont Hasbourgeois qui caractérisait la première partie du Canal grande, représentait certainement une époque arrivée à sa conclusion.
Durant cette période d'importants changements, s'insère l'œuvre de Eugenio Miozzi, idéateur du projet de ce pont (1931-32), en prévision de la construction de celui "provisoire" à l'Académie.
Le quarier San Polo englobe le Rialto, un pétillant lieu de commerces qui fut autrefois la plaque tournante du riche négoce vénitien.
Le Rialto (rive haute) fut le premier lieu où les arrivants de Torcello et de terre ferme s'établirent. Les terrains étaient élevés par rapport au plan d'eau de la lagune et l'artère du Canale Grande d'une profondeur suffisante pour l'arrivée des navires.
Le pouvoir économique s'y trouvait et les administrations de tarification et de contrôle y avaient leurs bureaux ainsi que les banques, les changeurs, les courtiers, les prêteurs, les collecteurs. C'était le vrai centre nerveux d'une ville qui commerçait avec toute l'Europe.
Le quartier du Rialto est toujours attractif, avec ses commerces, ses banques, ses boutiques, ses ateliers d'artisanat. La municipalité y a ses bâtiments les plus importants.
La promenade commence au pied du Pont du Rialto. Rien n'est plus pratique, dans la commerçante Venise, que le réputé marché dont l'emplacement, choisi à l'époque pour être la Résidence du Doge, n'a pas varié depuis le début du 9e siècle, avec ses casernes, ses tribunaux, ses négoces…
L'activité du marché est ralentie depuis une dizaine d'années. Mais les étals abondent de fruits, de légumes, de fleurs et d'épices. Les étals de poissons sont approvisionnés par la lagune qui est une zone des plus poissonneuses en Europe.
L'illustre édifice religieux de San Giorgio Maggiore occupe entièrement la superficie de l'île qui est voisine de la Giudecca. Il est l'oeuvre de l'architecte Palladio, humaniste théoricien, né à Vicence, qui est le plus grand génie du courant architectural de la deuxième Renaissance.
L'île fût d'abord dénommée l'Ile aux cyprès bien qu'elle fût couverte de vergers et de vignes. Elle avait d'abord accueilli un moulin et des salines.
Les frères Bénédictins y arrivèrent dès 982. Leur couvent est une modeste construction qui deviendra quelques siècles plus tard, l'une des plus importantes abbayes de l'Ordre.
A cette époque, en 1109, Venise confisque à Constantinople les reliques de Saint Etienne, le premier martyr, mis à mort par lapidation à Jérusalem. Elles sont confiées au monastère bénédictin dont la réputation grandira.
Le monastère sera remanié au 16e siècle. Ce sera le premier ouvrage réalisé par Palladio (1559-1563).
L'île de Murano est la plus grande des îles de la lagune ayant dépendu de la République de Venise, très proche, à 1 km 500. Elle fut peuplée en même temps et partagea le même destin. Elle fut même pratiquement indépendante pendant 500 ans, jusqu'à l'arrivée de Bonaparte qui mit fin à la République. Murano est facilement abordable par vaporetto. On peut y aller directement de la station ferroviaire Santa Lucia.
Le Verre de Murano
La renommée de Murano est internationale depuis 800 ans, car elle s'est rendue maîtresse de l'Art du Verre qu'elle détient encore, quoique banalisé, mais toujours prospère.
L'art du verre fut pratiqué, en Europe, dès l'époque romaine. Il s'est sans doute développé à Venise vers le 10e siècle et a pris rapidement une importance, malgré le danger que représentait le fonctionnement des fours (fornace) dans une ville au tissu urbain très dense.
De tous les incendies qui ravagèrent Venise, bon nombre furent attribués aux fournaises.
C'est en 1291 que le gouvernement du Doge décida de déplacer définitivement les fours à l'île proche de Murano.
Ce transfert, outre qu'il faisait éviter les incendies, permettait aussi de mieux préserver les secrets de fabrication d'une verrerie réputée et d'assurer la sécurité des stocks de matières premières dont l'entrepôt portait d'ailleurs le nom de "chambre des poisons".
L'activité de l'île prit vite une dimension industrielle qui lui donna richesse et renommée. Elle devint la grande manufacture du verre et du cristal de Venise.
Murano est alors soumise à de stricts règlements spécifiques en raison de l'importance de cette industrie dans le négoce de la Sérénissime.
Certaines créations furent protégées par une exclusive autorisation de l'Etat vénitien, en raison de l'exceptionnelle qualité du verre.
Même les espions de la République sont interdits d'entrée sur l'île de Murano. D'autre part, tout maître-ouvrier ayant tenté de livrer ses connaissances, hors du petit territoire est arrêté et exécuté.
Cet essor fit gagner à Murano son indépendance politique. Au 13e siècle, la Sérénissime lui accorde la mise en place d'un Grand Conseil, la nomination d'un Maire, la faculté de battre monnaie et la désignation d'un nonce apostolique chargé des relations diplomatiques avec Venise.
Murano mit à profit ses nouveaux pouvoirs pour créer un Livre d'Or (qui est exposé au Musée du Verre) où furent inscrites les vieilles familles d'industriels verriers, comme les Seguso, Barovier, Salviati qui transmettront leurs secrets de fabrication de génération en génération.
Les maîtres-ouvriers verriers détenaient ainsi un titre de noblesse et bénéficiaient de privilèges comme les patriciens de Venise, à qui ils pouvaient donner leurs filles en mariage.
Pendant cinq siècles Murano a été le socle d'une industrie des plus florissantes, rivalisant avec les techniques du cristal de Bohême, qu'elle avait fait espionner. Faut-il rappeler que Colbert, ministre de Louis XIV, fit espionner les techniques de Murano pour la manufacture royale des miroirs de Saint-Gobain.
Les fabriques de Murano, connues du monde entier, qui fournissaient à la Cour de France, à la Cour impériale d'Autriche, aux Cours des Duchés italiens, comme aux palais de Venise les meilleurs lustres de cristal polychrome, les miroirs aux encadrements de verre taillé, finit par dépérir et ne retrouva qu'au cours du 19e siècle un rôle économique meilleur.
Murano qui comptait trente-mille habitants au 15e siècle n'en compte plus aujourd'hui que cinq-mille. La plupart des verriers n'y réside plus.
Une nouvelle fois, il faut souligner qu'ici "rien n'est comme ailleurs". Burano est l'île dont on se souviendra le mieux parce qu'elle est un bouquet de fleurs éclatantes. Elle est située près deTorcello, dans un paysage gris, aux eaux sombres, où elle fait jaillir des gerbes de reflets multicolores dignes d'un grand artificier. C'est un choc quand on y aborde. Jean Cocteau a écrit qu'elle avait les couleurs d'un printemps fou.
La Dentelle de Burano
Vivre dehors devant sa porte signifiait, pour la plupart des femmes de l'île : faire de la dentelle. Elles alignaient leurs points rapidement de leurs doigts agiles sous le regard des passants étrangers admiratifs.
Cet enlacement savant du fil fut connu à Venise depuis le 16e siècle, sous l'impulsion de l'épouse du Doge, la Dogaressa Duodo.
Les dentelles à l'aiguille au point de Venise ont été rapidement considérées comme les plus belles du monde. Elles passèrent en France sous le nom de "dentelle d'Alençon". Colbert, ministre de Louis XIV avait fait venir des dentellières de Burano à Alençon pour assurer en France une production de cet art délicat.
L'histoire des premiers occupants reste obscure. Leur évêque avait transféré l'évéché après le sac de leur cité d'origine, Altinum, en 639.
Le destin de ces nouveaux insulaires se fixa sur les îles, moitié terre et moitié eau, dans un isolement inquiétant qui les rendit courageux, tenaces, inflexibles.
Plusieurs lieux de fixation furent choisis. Certains s'installèrent dans l'île qui est aujourd'hui Torcello, car, en élevant une tour de guet on s'aperçut que l'on pouvait voir toutes les îles de la lagune et surveiller toute incursion (Torcello signifie petite tour)
Ainsi naquit la première communauté, bien avant que l'idée d'aller habiter à Rivo Alto (futur Rialto) ne prenne forme.
Pendant des siècles la petite agglomération prospéra.
Vers 1500, une vingtaine d'églises s'y trouvait, les rues étaient pavées, reliées par de nombreux ponts. Il en reste un, l'antique "pont du diable", dépourvu de parapet, qui servit longtemps aux jeux traditionnels d'un pugilat populaire qui précipitait les participants dans l'eau.
La ville de trente-mille habitants montrait fièrement ses nombreuses tours, et portait le titre de cité maritime.
Les temps défavorables s'annoncèrent. Le sable des rivières combla les canaux, la malaria (mauvais air) décima la population, le commerce concurrencé par celui du Rialto déclina, le habitants partirent pour Venise. La ville fut abandonnée puis oubliée.
Les constructeurs vinrent à Torcello chercher les matériaux des palais et des habitations délaissées, emportant les colonnes, les corniches, les sculptures, les marbres décoratifs.
Aujourd'hui, une centaine d'habitants y demeure encore.
Depuis le 19e siècle les promeneurs et les touristes y viennent chercher le regret mélancolique d'une ville fantôme.
L'île est restée verte. Il y a encore des jardins, des vergers, des fermes. Les fruits et les légumes vont approvisionner le marché du Rialto.
Le canal permet de rejoindre la terre ferme. La piazza peut encore s'atteindre par quelques vestiges de rues et de quais. Trois trattorias vous attendent pour la pose du déjeuner. La plus célèbre est la Locanda Cipriani qui appartient au Harry's bar.
Deux églises, essentielles dans leur architecture et leur beauté artistique, sont à visiter absolument, l'église octogonale de Santa Fosca et la cathédrale Santa Maria Asunta que l'on a qualifiée de "plus émouvante église de la chrétienté".
Les remparts extérieurs de Venise sont constitués par des lidos (lidi en italien) qui ont donné naissance à la lagune. Ce sont des îles étirées dont le cordon fragile est la seule défense de la ville contre la colère de la mer. Dans les textes anciens relatifs à la gestion de la cité, figure l'expression "enceinte sacrée de la patrie", ce qui montre bien l'importance de cette incertaine barrière naturelle pour le devenir de Venise. C'étaient des terres maraîchères et de chasse. Les faucons des Doges y étaient dressés, on s'y entraînait au tir à l'arbalète. On y faisait cantonner les soldats, jusqu'à 30.000, pendant que se préparaient les navires et les équipements.
Rares sont les ports qui peuvent se souvenir d'un aussi grand passé. Les milliers de galions et de galères ont fait route vers l'orient en franchissant la passe vers l'Adriatique.
Le mot "lido", désigne les îles broussailleuses qui bordent la lagune mais désigne tout aussi bien la plage de sable.
L'île, qui fait face à Venise, s'étend sur douze kilomètres de long, pour environ trois à quatre de large. La principale entrée de la lagune est celle qui dessert Venise. C'est "il porto di Lido" protégé par deux longues jetées s'ouvrant sur la mer.
Durant huit siècles les Doges célébrèrent à cet endroit "les épousailles de la Sérenissime avec la mer, en signe d'éternelle domination".
Boutiques alléchantes, restaurants coûteux, hôtels luxueux, casinos somptueux, nigth-clubs à la clientèle illustre, lumières aveuglantes. Celà tout à côté d'une ville médiévale où l'on s'emploie amoureusement à conserver les traces du passé prestigieux, sans faire injure à sa beauté.
Les vénitiens se plaisent beaucoup au Lido car ils préfèrent vivre dans le confort moderne. On peut habiter de jolies villas couvertes de fleurs, des maisons de campagne dominant les criques ou de grands immeubles d'où l'on a une vue absolument unique sur la lagune et sur les façades historiques de Venise.
Tout le modernisme est là : hôtels, hôpitaux, terrains de golf, salles de sport, cinémas. C'est un lieu parfait de villégiature qui s'est, de surplus, démocratisé.
En 1860, du fait de l'intégration de Venise à la nation italienne, le Lido devint une des premières stations balnéaires élégantes en Europe. De cette époque fastueuse, datent les grands hôtels qui se dressent sur la promenade depuis la fin du 19e siècle.
Le Grand Hôtel des Bains, évoqué par l'écrivain Thomas Mann dans son livre "Mort à Venise" reçoit une société oisive, huppée, ravie de découvrir de nouveaux sites de voyage.
Le film de Lucchino Visconti a concrétisé l'oeuvre de Thomas Mann dans un climat spectaculairement raffiné. L'écrivain et le cinéaste ont merveilleusement rendu le cosmopolitisme mondain des voyageurs d'avant 1914-1918.
L'Hôtel Excelsior est également le symbole de la vie balnéaire, le ralliement des privilègiés des plaisirs faciles.
Le Casino Municipal qui occupe, sur le Grand Canal le Palazzo Vendramin-Calergi, est transféré au Lido à la belle saison.
Les bords de plage où se trouvent les grands hôtels sont privés, mais un passage de neuf mètres de large est autorisé. L'alignement traditionnel et coloré des parasols et les délicieuses cabines de bain numérotées et louées à la saison ou à la semaine, donnent une note des plus gaîment sophistiquée.
L'île du Lido est devenue la rivale de la vieille cité, par la passion des gens du 20e siècle pour les bains de mer et de soleil, les jeux de hasard, l'amour des voitures, l'amour du cinéma. Ils aiment la violence des éclairages au néon, les façades illuminées, l'animation tardive des rues. Pour eux Venise n'est qu'une escale vers ce Las Vegas méditerranéen.
Le Lido est aussi le lieu mythique où se déroule chaque année depuis 1932 La Mostra, le festival international d'art cinématographique dont la récompense suprême est le Lion d'Or, décerné aux plus grands cinéastes.
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Les dangers qui Menacent Venise
Moto Ondoso
Venise a été batie par des rameurs. En effet, presque tous les palais et églises furent édifiés à une époque où les bras et les avirons étaient les seuls moyens de propulsion des embarcations. Sable, brique, marbre et poutres de bois étaient apportées sur des barques à rames. Que la marée montât ou descendis.
Depuis les années 60, le bateau à moteur s'est progressivement imposé pour tout déplacement sur la lagune, des familles en route pour un après midi dominical ensoleillé aux taxis, chalands, vedettes de cent personnes tout ce déplacement de bateau provoquent un afflue de vagues que endommage gravement les monuments.Les Vénitiens s'y reflètent en en parlant de moto (mouvement) ondoso (de onde, vagues). Ces quinze années, le problème a atteind des sommets alarmants.
Aqua Alta
Tous les ans, d'Octobre à Avril, Venise est confrontée au problème de l'acqua alta.
Ce sont des marées d'une amplitude exceptionnelle qui, en s'engouffrant par les trois passes d'entrée de la lagune, provoquent l'inondation de la ville.
Elles sont le résultat de l'action conjuguée de différents phénomènes naturels : les grandes marées, les variations de la pression atmosphérique et la poussée des vents ( en particulier le sirocco ), qui associés à l'affaissement progressif du niveau de la ville, engendre des marées exceptionnelles.
A prévoir dans cette période des bottes en plastique, pour l'avoir vécu c'est assez impressionnant de voir la place Saint-Marc innondée. Fort Heureusement ce n'était que le matin!
Festivités
La ville avait le goût des fastes et organisait des spectacles d'une richesse inégalée, avec défilés d'apparat, régates aux gondoles décorées, feux d'artifice en l'honneur d'un Saint, de reliques, d'un évènement historique, de la consécration d'une église, de la nomination d'un prélat, ou de la fin d'une épidémie meurtrière.
Autant dire que les fêtes étaient pratiquement continues.
L'élection d'un Doge, par exemple, donnait lieu à des manifestations triomphales. Porté à travers la Piazza San Marco, il lançait des pièces d'or au petit peuple qui se pressait jusqu'à l'étouffement.
Les vénitiens ont gardé le goût de la fête et la tradition des festivitités. Certaines manifestations sont destinées à plaire aux touristes, et les programmes restent chargés : feux d’artifice, concerts en plein air au Palazzo ou sur la Piazza, concerts à l’église de la Pieta, au théâtre Malibran, saison lyrique à la Fenice, biennale critique, festival du film, défilés des barques illuminées, trétaux de comédie.
Toutefois la municipalité est très attentive aux inconvénients des détériorations occasionnées par la densité de la foule des visiteurs. Les touristes ne sont pas toujours conscients de la fragilité d’une ville historique dont les bâtiments, plusieurs fois séculaires, parfois millénaires, doivent être protégés.
Le Carnaval
Le carnaval de Venise se déroule chaque année depuis la Renaissance durant les dix jours précédant le Mercredi des Cendres. Au début du carnaval, la tradition voulait que les participants, roturiers et aristocrates, revêtissent des costumes extravagants et restent anonymes grâce à leur masque, ne faisant ressortir que les yeux. Ces déguisements permettaient aux Vénitiens de s'échapper d'un quotidien parfois trop lourd. Tout le monde se mettait alors à danser et à flirter dans les rues.
Mais à la suite de nombreuses dérives, le carnaval fut interrompu de nombreuses années et ne reprit de l'importance que dans les années 1970. Aujourd'hui, le carnaval de Venise suscite un réel engouement de la part des touristes européens.
De nombreuses fêtes sont en lien avec la lagune
» Le matin du 6 janvier ont lieu les Regatta delle Befane (régates de l'Épiphanie). Des hommes déguisés en femmes se livrent à une course sur le Grand Canal, en gondoles ou sur d'autres bateaux.
» La Vogalonga qui a lieu en mai est une autre course très appréciée des Vénitiens. Des bateaux de rameurs doivent faire le trajet (aller et retour) du bassin de Saint Marc à Burano le plus rapidement possible.
» La Sensa (le jeudi de l'Ascension) est une fête qui célèbre le mariage de la ville et la mer. La tradition était que le doge jette un anneau en or dans la lagune pour signifier l'union des Vénitiens avec la mer.
» Très populaires, les Regate Storica ou régates historiques commencent par un défilé de répliques d'embarcations du XVIème siècle. Pour cette compétition, seules des gondoles à deux rames sont autorisées à participer. Elles sont organisées le 1er dimanche de septembre.
Les autres fêtes
» De juin à septembre, la Biennale de Venise met à l'honneur l'art contemporain. De renommée internationale, elle propose une programmation différente chaque année.
» Les Vénitiens commémorent la fin de la peste de 1576 lors de la Festa del Redentore (fin juillet). Cette fête haute en couleurs fait rayonner la ville : musique, illuminations et feux d'artifice sont au programme. Des embarcations décorées s'installent côte à côte des Zattere à l'église du Redentore, créant ainsi un pont flottant.
» A la fin du mois d'août se tient, au Lido, le festival du cinéma la Mostra del cinema di Venezia.» La Festa della Madonna della Salute ou fête de la Madone est, comme son nom l'indique, une fête religieuse. Elle rappelle la fin de l'épidémie de peste de 1630. Les Vénitiens vont le 21 novembre se recueillir à l'église Santa Maria della Salute, après avoir franchi le Grand Canal sur un pont flottant de bateaux.
Gastronomie
Les Vénitiens sont très fiers de leurs traditions culinaire. Demeurée durant des siècles l'un des principaux ports d'Europe, Venise avait un accès direct à de nombreuses denrées alimentaires exotiques.
La gastronomie vénitienne se fonde sur une myriade de délicieux ingrédiens saisonniers, du poisson frais de la lagune aux primeurs locales de l'île voisine de Sant'Erasmo, l'"île jardin" qui fourni la ville en légumes. L'été est généreux en fruits succulents provenant de toute la Vénétie. La lagune grouille de de plus de trente variétés de poissons. Ceux-ci sont soit élevés pêché dans des filets, soit "élevés" dans des lieux appropriés.
La région de Venise a comme spécialités de délicieux risotto : risotto al nero di seppia (à l'encre de sèche), risotto al radicchio (à la chicorée), risi e bisi (soupe de riz aux petits poids), risotto alle vongole (riz aux coques), etc.
Les autres plats typiques de cette région sont la polenta (bouillie de farine de maïs, de châtaignes), le fegato alla veneziana(tranches de foie de veau cuisinés aux oignons), la bacalla alla vicenta (morue salée marinée dans du lait) et les sardelle in saor (sardines marinées). Mais la vraie spécialité au niveau du poisson est le poulpe servi avec son encre ! Un vrai régal selon ceux qui y ont goûté ! (attention à la saison sous peine d'avoir de l'encre reconstituée avec de la poudre).
Le plus connu des gâteaux italiens est en réalité vénitien : c'est là qu'est né le fameux Tiramisù. La compote de cerises à la vénitienne, le pan del doge (le gâteau de Véroneen forme d'étoile)et les zaletti veneziani (gâteaux aux amandes) seront un enchantement pour vos papilles.
Parmi les vins régionaux de qualité, on compte les vins de Soave, le Bordolino et la Valpollicella. Sachez que les apéritifs vénitiens sont le Spritz, le Bellini et le Sgroppino.
Les guides toursitique nous signale que les prix sont élevés, nous n'avons pas trouvé par rapport à d'autre région comme la Toscane, où là par contre, c'est cher!.
Et bien sùr on trouve des pizzas et spaghettis comme partout elle sont très bonnes.
Nous avons également testé les cicchettis, des petit en cas que l'on sert dans des bar à vins, un vrai régal!