Accès PERSO

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Atypique, constrastée... une bouffée de vie !

Naples... c'est la moins politiquement correcte, une personnalité bouillonnante, une pauvreté qui a poussé une partie de la population à vivre de petits "trafics", la présence de la camorra (la mafia napolitaine), une circulation incessante, une atmosphère polluée, les quartiers industriels à l'Est de l'agglomération, les ruelles parfois encombrées de détritus...

Mais c'est aussi un patrimoine architectural de plus de deux mille ans, mélange d'influences normandes, aragonaises et espagnoles, un musée archéologique exceptionnel, de nombreuses églises baroques, un golfe qui plonge en admiration tous les visiteurs, un climat généreux, des Napolitains très communicatifs, un rythme de vie qui ne subit pas les diktats du temps et de la modernité...

Vous l'aurez compris, Naples est la moins consensuelle des destinations italiennes. Il y aura ceux qui, comme Stendhal, trouveront que Naples est la plus belle ville du monde, et ceux qui ne parviendront pas à apprivoiser cette ville exubérante. Mais en tout cas, elle ne laissera personne indifférent !

 

Histoire

 

Antiquité

Fondation de Naples

Les premiers colons étaient des marins grecs originaires de l'île de Rhodes.
Ils s'installèrent sur l'îlot de Megaride (celui de l'actuel château de l’oeuf - Castel dell'Ovo) puis dans la colline voisine de Pizzofalcone. La colonie marchande fondée sur l’îlot fût appelée Parthenope.

Vers le 8ème siècle avant JC, des habitants de la colonie grecque de Cumes immigrèrent dans le hameau de Pizzofalcone et aux alentours.

En 680 av JC, Partenope était déjà une ville florissante qui suscita l'envie des habitants de Cumes. Ces derniers détruisirent la colonie.
Quelques années plus tard, des colons Cumes originaires de l'île d'Eubée qui fuyaient une terrible épidémie ont refondé Partenope.

En 475 av JC, d'autres colons venus de Cumes fondèrent une ville à l’est de l'ancienne Partenope et proche de celle-ci ; pour cette raison elle fut appelée "néa- Pólis" (Nouvelle Ville).

 

Vers 400 av JC, les murs de Neapolis (Naples) résisteront au siège des Samnites qui avaient conquis les territoires de Cumes depuis le « Capo Miseno » à Cumes même jusqu’au port de Dicearchia (l'actuelle Pozzuoli).

A cette époque, l'enceinte était puissante. colonne corinthienne à naplesSi puissante que lorsque Naples s'allia avec les romains, l'envahisseur phénicien Hannibal dût battre en retraite devant ses murs.

Au temps des débuts de Rome, la ville était devenue un important centre commerciale et agricole.

En 326 av JC, à la suite aux guerres Samnites, le consul romain  Quinto Publilio Filone entra à Naples et en fit une colonie romaine.

 

Beaucoup d'empereurs romains - Claudius, Tibère, Néron - passèrent leurs séjours à Naples dans d’élégantes villas dont il ne reste aujourd'hui que des ruines.

Parmi les constructions romaines il y avait un odéon et un théâtre, ainsi que le temple de Dioscures le dieux de la ville.

Bien que conquise par le Romains au 4ème siècle Av JC, Naples a longtemps maintenu sa culture grecque.
Pendant l'ère romaine la ville était un lieu où la culture hellénistique s'épanouissait, elle attira de nombreux romains curieux de la culture grecque.
Naples était réputée pour son climat agréable, chanté par les poêmes de Virgile. Des villas luxueuses s’étendaient sur toute la côte, du Golfe de Pozzuoli à la péninsule de Sorrentine.

Les romains ont relié la ville au reste de l'Italie gràce à leurs célèbres voies, ils ont creusé des tunnels pour relier Naples à Pozzuoli, agrandit le port, les bains et les aqueducs publics.
De fait, la qualité de la vie à Naples s'est considérablement accrue. En outre, les préparations culinaires y avaient déja bonne réputation.
Les témoignages de cette époque nous décrivent véritablement Naples comme une ville de plaisirs !

 

 

Catacombes de San GennaroSelon la légende Pierre et Paul eux-mêmes seraient venus prêcher dans la ville.
L'influence chrétienne commença dans les dernières années de l'empire romain. Quelques catacombes furent creusés au nord de Naples.
Les premières basiliques paléo-Chrétiennes ont été construites près des entrées des catacombes. Le très populaire saint patron de la ville, San Gennaro, y a été décapité en 305, et depuis le 5ème siècle il est commémoré dans la basilique San Gennaro Moenia.

 

C’est dans la villa de Lucullus, aujourd'hui chateau de l’oeuf, que Romulus Augustule, le dernier empereur romain d'occident, a été emprisonné après avoir été déposé en 476.

Au sixième siècle, Naples a beaucoup souffert pendant les invasions barbares des guerres entre les Ostrogoths et les Byzantins.

 


Moyen-Âge

Au VI ème siècle la ville fut soustraite aux Goths par l'empire byzantin pendant la tentative de Justinien de reformer l'Empire romain.
Elle devient par la suite un duché autonome, sous la juridiction de Byzance.

Grâce à la clairvoyance de ses chefs et de ses évêques, Naples résista aux tentatives de conquêtes des Lombards, des Francs et des Sarrasins. Elle fut un des derniers territoires à tomber aux mains des Normands en 1137. Ces derniers fondèrent le Royaume de Sicile dont la capitale était Palerme.

La ville passa ensuite au pouvoir des suèves avec Frederic II qui y fonda l'Université en 1224 , la deuxième de la péninsule italique.

 

Le duché de Naples et les Normands

Lors de l'invasion de Naples par les Lombards la population était d’environ 30.000-35.000 habitants.
En 615, sous Giovanni Consino, Naples s'est rebellée pour la première fois contre le pouvoir de Ravenne, l'empereur en Italie. En réponse, un premier duché a été créé en 638 par l’empereur Eleutherius.
À cette époque le duché de Naples était une région correspondant aujourd'hui à la province de Naples, au secteur entourant le Vésuve, aux Champs Flegréiens, à la péninsule Sorrentine, Giugliano, Aversa, Afragola, Nola et les îles d'Ischia et de Procida. Capri faisait partie du duché d'Amalfi.

En 661 Naples obtient de l'empereur Constantin II la nomination d'un duc local, Basilius, dont la soumission à l'empereur est rapidement devenue davantage formelle que réelle.
En 763 le duc Stephen II changea d’allégeance pour celle du Pape.
En 840 le duc Sergius I rend la succession du duché héréditaire, et dès lors Naples était devenue indépendante.

A cette époque, la ville était essentiellement un centre militaire, dirigée par une aristocratie de guerriers et de propriétaires fonciers, quoiqu'elle ait été obligée de rendre aux Lombards voisins beaucoup de son territoire intérieur.

Naples n'était pas une ville marchande comme pouvaient l’être d'autres villes maritimes de Campanie comme Amalfi et Gaëte, mais sa flotte était respectable, elle participa à l'importante bataille d'Ostie contre les Sarrasins en 849.

Naples n'a pas hésité à s'allier avec des "infidèles" pour son propre avantage. Ainsi en 836 elle a demandé l'appui des Sarrasins pour repousser les troupes Lombardes qui assiégaient la ville et les renvoyer dans le proche duché de Bénévent (Benevento).

Le duché napolitain connut ses meilleures heures sous le Duc-Évêque Athanasius et ses successeurs, dont Gregorio IV et John qui participèrent à la bataille du Garigliano en 915.
Naples perdit de l'importance au dixième siècle jusqu'à être capturée par un rival héréditaire, Pandulf IV de Capoue.

En 1027, le duc Sergius IV donna le comté d'Aversa à une bande de mercenaires normands menés par Rainulf Drengot dont il a eu besoin dans sa guerre contre la principauté de Capoue

A ce moment il ne s’imaginait pas les conséquences de son acte, enclenchant un processus qui aboutirait à la fin de l'indépendance de Naples elle-même.

Chef du dernier des états italiens méridionaux, Sergius VII a été forcé de se rendre en 1137 au normand Roger II de Sicile de la famille des Hauteville qui s'était proclamé roi de Sicile sept ans plus tôt.

Sous le nouveau royaume, la ville était administrée par un compalazzo (conte-palatin), avec peu d'indépendance laissée aux patriarches napolitains.
En ce temps là Naples comptait 30.000 âmes, mais la plupart des activités de commerce ont été déléguées à des étrangers, de Pise et de Gênes essentiellement.

Mise à part l'église de San Giovanni, les bâtiments normands à Naples étaient surtout des extensions, dont des châteaux (Chateau de l’oeuf, de Capoue), des murs et des portes.

 

Les Angevins de Naples

 

Frederic II Hohenstaufen a fondé l’université en 1224, considérant Naples comme capitale intellectuelle tandis que Palerme détenait un rôle politique. Cette université est restée unique en Italie méridionale pendant sept siècles.

Après la défaite du fils de Frederic, Manfred, à Naples en 1266, le royaume de la Sicile a été confié par le pape Clement IV à Charles d'Anjou, qui transféra la capitale de Palerme à Naples.

Il fit du Chateau Neuf (Castel Nuovo) sa résidence autour duquel la construction des palais des nobles forma un nouveau quartier.

En 1284, suite à la révolte des Vêpres Siciliennes, les Angevins perdirent la partie insulaire à l’avantage des Aragonais.

Quand ils étaient unifiés, les deux Royaumes étaient appelés "Sicile". Sur le continent on commença à distinguer la "Sicile en deçà du Phare" (Naples) et la "Sicile au-delà du Phare", s’agissant du phare de Messine ; ou bien, « royaume de Naples » pour la partie continentale.
Les deux siciles restèrent formellement séparées jusqu'en 1816, où sous un elles formèrent ensemble le Royaume des Deux Siciles.

Le royaume s'était certes divisé en deux moitiés, mais Naples s'est développée de façon importante ; Les négociants de Pise et de Gênes ont été rejoints par les banquiers Toscans, puis par des artistes exceptionnels comme Boccaccio, Pétrarque et Giotto.

 

Les Aragonais et les Espagnols de Naples

Alfonso conquit Naples en 1442 après sa victoire contre le dernier roi d'Anjou, René.
Il entre triomphalement dans la ville en février 1443.

Après la brève conquête de Charles VIII de France en 1485, les deux royaumes ont été réunis sous le royaume espagnol en 1501.
En 1502 le Général espagnol Gonzalo Fernández de Cordoue entre dans la ville, innaugurant deux siècles d'un régime dirigé par des vice-rois quasiment omnipotent à Naples.

Les espagnols restèrent jusqu’en 1707.
Pendant cettte période apparurent les quarteras, aujourd'hui mieux connus comme Quartiers Espagnols (Quartieri Spagnoli) où commença à se consolider le contre-pouvoir de la Camorra (la "mafia napolitaine", le terme Mafia ne concernant que la Sicile insulaire)

Bourbon et Espagnols

Les Espagnols Habsbourg de Naples

Sous les vice-rois, Naples est passée de 100.000 à 300.000 habitants, devenant la deuxième ville la plus peuplée d'Europe après Paris.

Le plus important de ces souverains fut Pedro Alvarez de Tolède : il a engagé d’importants travaux, a favorisé la recherche, mais a en même temps amélioré les conditions de vie à Naples : ouvrant la rue principale qui de nos jours porte toujours son nom, pavant quelques rues, renforçant les murs, érigeant de nouveaux bâtiments et reconstruisant les anciens.

Aux 16ème et 17ème siècle Naples a logé de grands artistes comme Caravage, Salvator Rosa et Bernini, des philosophes comme Bernardino Telesio, Giordano Bruno et Tommaso Campanella, et des auteurs tel que Gian Battista Marino, confirmant son importance européenne.

Naples est devenue de plus en plus surpeuplée, étouffante, le régime espagnol est autoritaire. La situation éclate en juillet 1647, quand le légendaire Masaniello poussa la foule dans une violente rébellion contre le régime étranger.
Les Napolitains déclarèrent la République, ils en appelaèrent à la France pour les soutenir, mais les Espagnols réprimèrent l'insurrection en avril de l'année suivante et firent échouer deux tentatives de débarquement français.

En 1656 la peste tue presque la moitié des habitants de Naples. C'est le début d'une longue et sombre période pour la ville.

Les Bourbons de Naples

Pendant la Guerre de succession espagnole, l'Autriche conquit Naples et s’y maintint jusqu'en 1734 lorsque sous Charles III de Bourbon - après la guerre de succession polonaise - le royaume redevient indépendant.

Sous Charles III, Naples est une des principales capitales européennes.

Les Espagnols des Habsbourgs furent remplacés par les Viennois, et en 1734 les deux royaumes ont été unis sous une couronne indépendante au-dessus de la tête de Charles de bourbon.
Charles a rénové la ville avec la villa di Capodimonte et le Théâtre de San Carlo, et a logé des philosophes tel Giovani Battista Vico et Antonio Genovesi, les juristes Pietro Giannone et Gaetano Filangieri, et les compositeurs Alessandro et Domenico Scarlatti.

L'oeuvre de Charles (qui en 1759 abandonna Naples pour protéger la couronne d'Espagne) fut poursuivie par son fils Ferdinand IV qui dû contenir les courants révolutionnaires et les troupes françaises de 1799.

Le premier roi de la Chambre des bourbons a essayé de présenter quelques réformes législatives et administratives, mais elles ont été stoppées avec l’arrivée des nouvelles de la révolution française.
Ferdinand IV faisait parti d’une coalition anti-France, avec l'Angleterre, la Russie, l'Autriche et le Portugal.

La population de Naples au début du 19ème siècle était majoritairement constitué par une classe populaire qui se sont appelées les lazzari, ils vécurent dans des conditions extrêmement pauvres, contrôlés par une bureaucratie royale forte et par l’élite des propriétaires fonciers.

 

 

La République Napolitaine

La République de Naples

Quand en janvier 1799 les troupes révolutionnaires françaises sont entrées dans la ville elles ont été aidées par une partie mineure de la bourgeoisie, mais ont dû faire face à une forte résistance de la part des lazzari qui étaient fortement religieux et n'accèptaient pas ou de comprenaient pas les nouvelles idées.

La république essaya de recevoir l'appui populaire en supprimant les privilèges féodaux en 1799 sur le modèle de la république française. Mais son existence fut aussi intense que brève, ne rencontrant jamais la faveur populaire, pour qui les intellectuels étaient très loins de connaitre les besoins du peuple.
En outre, la République - quoique non reconnue par la France - fut de fait subordonné à une "dictature de guerre" française qui en limita de beaucoup l'autonomie et la força à soutenir les considérables frais de l'armée française constamment en campagne.
À ceci, s’ajouta une très forte répression contre les opposants du nouveau régime qui n'aida certes pas à conquérir les sympathies populaires (quelques sources parlent de plus de 1500 personnes condamnées à mort après de sommaires "procès politiques" dans tout le Royaume).

Le peuple s'est rebellé, mais en juin 1799 leurs chefs républicains se sont rendus. L’Amiral Horatio Nelson a commandé les exécutions de ces derniers : Francesco Caracciolo, Mario Pagano, Ettore Carafa.

De toute manière, la République fut balayée en quelques mois par les armées se réclamant des "lazzari" commandés par le cardinal laïque Fabrizio Ruffo appuyé par la flotte anglaise.
Naples est partiellement reconquise par Ferdinand. La répression fût brutale faces aux partisans de la République Napolitaine avec environ une centaine d'exécutions.

Peu après, en 1806, Naples fut conquise à nouveau par les français (malgré la victoire anglo-napolitaine de Maida en Calabre).
La guerre continua jusqu’en 1808 lorsque toute la partie continentale du Royaume est conquise et placée sous le contrôle de Joseph Bonaparte, frère de Napoléon.

En 1811 le roi de Naples, Joachim Napoléon Murat, grand urbaniste, fit construire l'École du corps des ingénieurs des ponts et chaussées - qui devint l'Ecole supérieure polytechnique au début du XXème siècle pour ensuite être réunie à l'actuelle université Federico II en devenant en 1935 la première faculté d'ingénieurs en Italie.

Murat a créé une administration communale dirigée par un maire - qui fut laissée presque tel quel par Ferdinand lorsqu'il regagna son royaume en 1815.

Murat survécut de peu à Napoléon et fut expulsé par les Bourbons ; avec quelques partisans il tenta un débarquement en Calabre pour reconquérir le royaume, il échoua et fut fusillé.
Après la chute de Napoléon Bonaparte, le royaume revient en 1815 dans les mains de Ferdinand de Bourbon, la Restauration est accomplit.

Epoque Contemporaine

En 1839, Naples était la première ville en Italie à avoir un chemin de fer, avec la ligne Napoli-Portici. Malgré une petite renaissance culturelle et la proclamation d'une constitution le 25 juin 1860,  les dernières années du royaume voit se creuser l'abîme entre la cour et la classe intellectuelle.

Le 6 Septembre 1861, le royaume a été conquis par les partisans de Garibaldi et a été remis au roi de la Sardaigne : Garibaldi est entré dans la ville par le chemin de fer, descendant sur la place qui célèbre aujourd'hui toujours son nom. En octobre 1860 un plébiscite a sanctionné la fin du royaume de la Sicile et de la naissance de l'état de l'Italie, malgré une guerre de résistance des napolitains qui dura environ une décennie de résistance et de brigandage.

La Sicile et Naples ont contribué au nouveau trésor de l’état avec 443 millions de lire, alors que tous les autres états donnaient seulement 224 millions.

L'ouverture du chemin de fer et du funiculaire pour monter au Vésuve fut l’occasion de l'écriture de la chanson célèbre de Funiculì Funiculà, une des plus grande chanson parmi les siècles de tradition de la chanson napolitaine.
Beaucoup de chansons napolitaines sont également célèbre à l’extérieur de l'Italie, comme par exemple "millions d'unique de O", "Santa Lucia" et "Torna un Surriento". Le 7 avril 7 1906 le voisin Vésuve a éclaté, dévastant Boscotrecase et endommageant sérieusement Ottaviano.

En 1944 l'activité a repris avec une éruption spectaculaire et dévastatrice ; des images de cette éruption ont été employé dans le film « la guerre des mondes ».

Perdant le rang de capital, la ville resta de toute façon le centre politique, économique et social le plus important de l'Italie méridionale.
Au fil des ans, Naples commença à avoir un rôle important même sur le plan stratégique et militaire : devenant le port duquel partaient les expéditions pour les colonies d’outre-mer (Libye, Érythrée, Somalie, le Dodecaneso et puis l’Éthiopie) et devient un des ports les plus importants de la Méditerranée.

Frappée durement, comme les autres villes italiennes, pendant la crise économique de l’après-guerre (La première), Naples se releva légèrement pendant la Dictature Fasciste, mais cette ephémère illusion s’écroula à l'entrée de l'Italie Fasciste en guerre, au côtés de l'Allemagne et du Japon.
A moitié détruite par les bombardements anglais entre en 40 et en 41 (qui avaient à Malte une formidable base stratégique), américains entre en 42 et 43 (à la veille du débarquement de Lampedusa) et finalement par ceux allemands en 43 et 45 (après le traité du 8 septembre de la part du Roi qui signa la reddition aux anglo-américains pour fuir ensuite), Naples fut la première ville italienne à s'insurger contre l'occupation militaire nazis : en 4 journées (28 septembre - 1 octobre 1943), la foule s'insurgea contre les allemands, et lorsque peu de jours après, les anglo-américains arrivèrent en ville, ils la trouvèrent déjà libre, et poursuivirent vers Rome.
À la fin de la guerre, lorsqu’il s’agissait de voter le passage de la Monarchie (devenue maintenant dans l’imaginaire collectif le symbole du Fascisme) à la République, Naples se rangea en faveur des premiers, pas parce qu'encore liée au fascisme (un tout autre !), mais parce qu’une grande partie de la population était de classe pauvre, et facilement conditionnable par la propagande.
Le fait est, que la République vaincu, et sans quelconque manifestation de désaccord, beaucoup de napolitains comme Enrico De Nicola, l’ont soutenu, ce dernier fut même élu premier président de la République.



Après la deuxième guerre mondiale, Naples a eu comme beaucoup d'autres villes italiennes un boom économique : industrie du bâtiment, santé, instruction, travail.
Tout ramena Naples à être la troisième ville italienne après Rome et Milan, mais devant Turin, Gênes et Venise.
Le boom s’est cependant rapidement éteint, à cause de la corruption des nouveaux gouvernements républicains, mais surtout à cause de la Camorra, qui avait repris le contrôle de la ville pendant 4 journées, en bloquant chaque tout développement libre et civil de la ville.
"Hors" des jeux politiques de Palais, qui s'arrêtaient ponctuellement à Rome, Naples ressentit de moins en moins la peur pendant la période de la "stratégie de la terreur", qui terrorisait le centre nord du pays.

Pendant le tremblement de terre des années 80, qui détruisit presque l'entière Irpinia, Naples souffrit du reflues de réfugiés, qu'ils compliquèrent la déjà précaire situation démographique et urbaniste de la ville, bondée et étranglée de routes étroites et insalubres, vieilles et inadaptés, mais protégées presque étaient des destructions puisque restés tels.



Naples, en 1927, a absorbé quelques communautés voisines ; la population en 1860 était de 450.000, elle a grimpé jusqu'à 1.250.000 en 1971, pour redescendre à environ 1.000.000 en 2001.

Le crime organisé est profondément enraciné à Naples. La Camorra, les gangs napolitains et les familles, ont une longue histoire et sont maintenant plus dangereux en Italie que la Mafia Sicilienne. En 2004, plus de 120 personnes sont morts à Naples dans les massacres de la Camorra, plusieurs des décès liés au trafic de drogue.

Dans les dernières années la ville a su réagir à l'indifférence des gouvernements centraux, qui ont lentement abandonné le sud à son destin, à l'étreinte de la Camorra, à la carence souvent même des plus simples droits, en comptant seulement sur elle même, mais il est indubitable que les problèmes sont nombreux et qu'ils ne peuvent pas disparaître d'un jour à l'autre.

 

La ville et ses environs

 

Naples

Ce qui m'a le plus marqué dans cette ville mise à par le bruit et la poussière comme dans toutes les grandes villes, avec un plus de soleil et de chaleur, ce sont les quantités de détritus qui s'anoncellent au bord des routes. On nous a parlé que c'était à cause d'une grève des éboueurs, mais alors là c'est une grève qui dure : à en entendre les témoignages.

 

Camorra, pauvreté et chaos : Naples l'insoumise n'a pas bonne réputation. Et pourtant, il s'agit de l'une des plus belles villes de Méditerranée. En son centre, d'innombrables trésors patrimoniaux cohabitent avec des immeubles populaires vétustes où le linge pend aux fenêtres. Depuis la colline du Pausillippe, la vue sur le golfe de Naples et le Vésuve a séduit des générations de voyageurs.

 

 

 

Castel Nuevo (Chateau Neuf)

Le château fût appelé Nouveau pour le distinguer de ceux déjà existants - de l'Oeuf et de Capoue, construit vers la fin du XIIIème (1279) du temps de la domination angevine sur la ville.

Un siècle et demi plus tard il fut presque entièrement reconstruit par les Aragonais qui entre-temps s’étaient substitués aux Angevins dans le Royaume de Naples.

La nouvelle construction est un singulier témoignage du passage du style gothique médiéval à la culture de la renaissance, caractérisé par les cinq tours cylindriques et l'Arc de Triomphe d'Alfonso d'Aragon.

En plus d’être le coeur défensif de la ville, le chateau servit aussi de résidence royale pour près d'un siècle.
Son nom d' "Homme d'Anjou" (Maschio Angioino en italien), attribué improprement au complexe, remonte à la fin du XIX ème lorsque des fortifications vieilles de 500 ans et construites autour du noyau initial furent démolies.

Occupant Naples, en 1266, Charles d'Anjou ne trouva pas adaptée la résidence royale du château de Capoue, bien que rendu faste et accueillant par Frédéric II.
Il décida de construire un palais fortifié, de préférence proche de la mer. Il choisit une zone à l’extérieur des murs, connue comme le Campus oppidi, où au centre s’élevait une église franciscaine. Le temple fut démoli et reconstruit ailleurs.

La construction du Château Neuf fut confiée aux architectes français Pierre de Chaulnes et Pierre d'Angicourt.

De style très gothique, la construction fut entamée en 1279 et terminée en 1282. Le plan était un quadrilatère irrégulier, avec quatre tours de défense, des murs hauts, des meurtrières, un profond fossé qui l'entourait entièrement et un vaste portail d'entrée avec le pont Levatoio. Charles d'Anjou, cependant, n’y séjourna jamais alors que s'y établit son fils Charles II qui commanda d'importants travaux d'agrandissement.

D’autres travaux de restructuration et d’embellissement furent exécutés par Robert d'Anjou dit le Sage, qui se servit même de l'oeuvre de Giotto qui travailla à Naples de 1328 à 1333 en peignant une fresque, dans la Chapelle Palatine avec des "Scènes du Nouveau et du Vieux Testament", oeuvres qui n'existent plus aujourd'hui, peut-être détruites lors d’un des innombrables tremblements de terre.
Même Boccaccio vécut à Naples parce que Robert d'Anjou aimait à s'entourer d'artistes et d’hommes de lettres.

Pendant la période angevine, entre les murs du château neuf, se passa un des plus remarques évènements de l'histoire médiévale : le "grand refus" de Célestin V le 13 décembre de 1294. Toujours dans cette même salle, le nouveau conclave élut le cardinal Benoit Caetani qui avec le nom de Bonifacio VIII fit  beaucoup regretter le vieil ermite Célestin.

A la mort de Robert le  Sage, le château fut habité par Jeanne d'Anjou, décrite comme une femme frivole et qui n’hésita pas à commander l'assassinat d' André d'Anjou, son mari et frère du roi de Hongrie.
Même la seconde reine du nom de Jeanne, soeur du roi Ladislas, montée sur le trône en 1414, fut femme de moeurs plutôt libertins.
La légende raconte qu'elle faisait tuer tous ses amants pour éviter qu'ils n’aillent en parler autour d'elle.
Par chance en 1442 la couronne de Naples fut prise par Alphonse d'Aragon dit le Magnanime, plein de vertus.
La célèbre Académie Pontaniana fut batie, elle réunissait les meilleurs talents dont disposait le sud de l’Italie.
Alphonse d'Aragon ordonna une radicale restructuration de sa résidence à l'architecte aragonais Guglielmo Sagrera qui donna forme à la construction, conservée presque intégralement tel quelle aujourd’hui.
Encore de nos jours, on peut admirer la salle majeure, une merveille de statique architecturale, haute d’une trentaine de mètres. Cette salle est dite "des Barons" parce qu’en 1486 Ferdinand d'Aragon, fils d'Alphonse, y réunit tous les barons du royaume pour les arrêter en masse, ces derniers complantant contre la couronne.

Alphonse fit en outre ériger le magnifique arc de triomphe à l'entrée du château, qui est retenu comme une des plus belles oeuvres de la Renaissance italienne. Il existe bien quatre noms de ses possibles auteurs : Guglielmo de Majano, Luciano Laurana, Pisanello et Pietro de Milan.

Au cours des faits de guerre qui virent les Français s’affronter avec les Espagnols, le château fut plusieurs fois pillé et privé de toutes ses richesses, donc il survécut dans une atmosphère plutôt sinistre pendant plus de deux siècles, et c’est seulement en 1734, avec le soutient de Charles de Bourbon, qu’il reprit une certaine dignité.

Un évènement digne d’être relevé se passe en 1799, lorsque les Français y proclameront la constitution de la République Partenopea.

Naturellement comme tout château qui se respecte, le Mâle Angevin dispose de vastes souterrains et de prisons ; il y a aussi une cellule dite "Cellule du Crocodile" car, selon la légende, le crocodile se nourrissait des ennemis de la couronne et des malchanceux amants de la reine Jeanne.

Castel dell'Ovo (Chateau de l'Oeuf)
Le chateau de l'oeuf est situé sur l’îlot de Megaride, où selon la légende, s'échoua le corps inerte de la sirène Parthénope.

C'est ici que débarquèrent les Cumains au VI ème siécle av JC pour fonder le premier noyau de la future ville ; ici, Lucullus, de retour d'Asie avec d’immenses richesses, se fit construire une résidence somptueuse qui s’étendait jusqu'au mont Echia ; ici, au V ème siècle après JC, résidèrent les moines cenobites qui construisirent quelques monastères ; ici débarqua et trouva refuge S. Patrizia ayant fuit son oncle et empereur d'Orient ; ici les armées du duc Sergio expulsèrent les moines pour y installer une garnison militaire ; ici Roger le Normand rassembla son armée ; ici, finalement, Robert d'Anjou pourvut à ériger un véritable château en le dotant de fortes tours carrées qui forcent encore aujourd'hui au respect.

Le château revêtit même le rôle de prison, où y furent enfermés entre autres : Romulus Augustule, dernier empereur d'Occident ; le fils du roi Manfred de Svevia ; le prince d'Acaja ; Tommaso Clochette ; de nombreux jacobins, carbonari et libéraux parmi lesquels Francesco De Sanctis.

Histoire du chateau de l'oeuf

Il fut l'endroit d'innombrables faits de guerre : disputé entre les Angevins et les Aragonais. Lors de la révolte des Barons il fut complètement pillé ; bombardé par les Français de Louis XII et les Espagnols de Consalvo de Cordoue.
Par contre, en 1799, les partisans de la République Parthénopéenne employèrent ses canons pour tirer sur la ville et effrayer les habitants.

La dernière bataille eut lieu en 1809, lorsque le château s'opposa à une flotte anglo-bourbone

Il connu tout de même quelques évènements plus heureux, comme par exemple la naissance en 1271 du fils du prince de Salerne, Charles Martèle. Il fut même particulièrement apprécié d’Alphonse d'Aragon qui le préféra au plus confortable Château Neuf et où il passa de longues périodes avec toute sa cour.

Le chateau se dégrada au cours des ans et la dernière restructuration d’importance fut faite par les Bourbons, qui lui conférèrent, grosso modo, ses formes d’aujourd'hui. Après une dernière restauration pour la rencontre du G7 de 1994, il est beaucoup plus facile de le visiter.

Le bourg de l'île

Autour du château, sur l’île, le Bourg Marin concilie de nos jours les activités de petit port touristique avec celles de quelques restaurants très célèbres, parmi lesquels "Zi'Teresa" et "la Bersagliera".
Dans le bourg se trouvent deux des associations sportives les plus importantes contribuant activement à rendre Naples aux premières places des disciplines marines (natation, canöe, planche, voile etc.).

L'îlot a subi au cours des siècles d’importants aménagements: au XIV ème siècle, Charles d'Anjou, pour rendre plus facile la route, n’hésita pas à faire aplanir un immense éperon rocheux. Consalvo de Cordoue, pour le vaincre, fit exploser une mine qui l'endommagea gravement, provocant en même temps un éboulement sur les flancs du mont Echia et détruisant une petite église.

Les changements majeurs eurent lieu avec la construction de Caracciolo, entre 1884 et 1885 sans conteste l'une des plus désastreuses expérience du bâtiment qui se soit encore une fois vérifiée à Naples, avec un soi-disant "Assainissement".


Mais pourquoi le Château de l’Oeuf porte t-il un nom si curieux ?

C’est en référence à une légende. Elle dit que le poète Virgile, voulant faire une farce aux napolitains, avait caché un "oeuf magique" , bien gardé dans une cage, et doté du pouvoir de défendre la ville de n'importe quelle catastrophe.
On sait que presque tous les napolitains y crurent au point qu'en 1370, à la nouvelle que l'oeuf était tombé en morceau, une panique terrible s’empara de la ville. La reine Jeanne d'Anjou fut forcée à déclarer solennellement que l'oeuf avait été remplacé, que les pouvoirs magiques étaient rétablis et que donc les loyaux sujets n'avaient plus rien à craindre. (je ne vois pas le rapport avec le château...)


Palazzo Real (Palais Royal)

L'Histoire du palais remonte aux débuts du XVIIè siècle sous les espagnols de Naples, qui voulurent édifier un palais moderne, vaste et bien décoré.

Le palais fut dessiné par Domenico Fontaine (1543 - 1607), selon un modèle de style renaissance. Il fut ensuite agrandi et orné aux XVIII et XIX èmes siècles.

En façade,  la Savoie voulue insérer 8 statues représentant les fondateurs ou les plus illustres souverains des dynasties qui ont régné sur Naples.

De gauche à droite : Roger le Normand - Ruggero il Normanno, Federico II de Svevia, Charles d'Anjou, Alfonso d'Aragon, Charles V, Charles III de Bourbon, Murat et Vittorio Emanuele II.

Au nord du palais  s’étend le jardin créé par le botanique Denhart en 1841, entouré d'une grille du XIXè siècle.
A côté, se trouvait la FABRIQUE de PORCELAINE Bourbons avant qu'elle ne soit transférée à Capodimonte.

Le palais hébergea aussi pendant un certain temps : l’imprimerie Royale, l’académie PALATINA, le CABINET PHYSIQUE du ROI, la BIBLIOTHÈQUE PALATINA, Les archives des bourbons et celles de la Chapelle royale. Sans compter, les locaux des tisserands et de la cuisine, les corps de garde militaires, les logements du majordome et de tout le personnel.

Pendant trois siècles, de 1600 à 1946, le Palais Royal a été le siège du pouvoir monarchique à Naples et en Italie Méridionale, d'abord habité par les espagnols et les autrichiens, puis par les rois Bourbons, et finalement par ceux de Savoie.

En 1919 le Palais Royal devient un MUSÉE HISTORIQUE associé à la BIBLIOTHÈQUE NATIONALE, prenant ainsi un rôle culturel majeur dans la vie de la ville.

Depuis la cour d'honneur, on accède au Musée historique du Palais Royal qui conserve les décorations d’origine, avec les trente salles anciennes, dans lesquelles se déroulaient les fonctions institutionnelles et représentatives.

Le monumental escalier d'honneur - néoclassique - fut construit par Picchiatti en 1651 et fut ensuite décoré par des Génois en 1837 avec des marbres colorés et des mastics.

Piazza del Plebiscito (Place du Plebiscite)
Cette place grandiose est le symbole d’une Naples qui change et se rénove. Entourée d'édifices de très grande importance historique et artistique, elle se trouvait dans l'oubli, réduite au rôle de parking au coeur de la ville, jusqu'à sa récupération et à sa réhabilitation au début des années 90 et à sa consécration lors du G7 de 1994.

Aujourd'hui c'est une des destinations privilégiées des cars de touristes, un vaste espace piéton qui permet même, en certaines occasions, de recevoir des manifestations ou des concerts.
Aux côtés de la place on trouve quatre édifices qui l’encadrent : le Palais Royal, la basilique de Saint François de Paola, et les deux édifices symétriques de la Préfecture et du Palais de Salerne.

Pour mémoire, jusqu’en 1860 la place était dénommée "Largo du Palais" ; son nom actuel rappelle le plébiscite sous le Royaume des Deux Siciles pour consentir à l'annexion à la récente union d’Italie en octobre 1860.

Les colonnes semi elliptiques de la basilique rappellent celles de la basilique Saint-Pierre de Rome. En correspondance avec les rayons de l'ellipse, se trouvent, sur des soubassements de marbre, deux statues équestres en bronze, oeuvre de la Canova représentants Charles III et Ferdinand IV de Bourbon, commandées pour célébrer le retour de la maison espagnole après la parenthèse napoléonienne.
Des statues de lions en bronze décorent l'escalier d'accès à la basilique.

Une récente tradition veut qu’à la Noël la place devienne le scène de complexes préparations d'art moderne, différentes chaque année et commandées à des grands noms du panorama culturel international.

Castel Sant' Elmo
A l’époque normande, une tour de guet appelée "Belforte" fut construite sur la colline Sant Elmo.

Sous les Angevins, les premières villas et palais commencèrent à être batis sur la colline.
En 1325, Charles le duc de Calabre, fils du roi Robert, fonda la Chartreuse Saint-Martin (Certosa de S. Martino).

En 1329 le même Charles commença la construction du Chateau Sant Elmo, contigu à la Chartreuse, à l'endroit même où s'élevait la tour de guet.
Les travaux se terminèrent en 1343, mais le batiment connu ensuite de nombreuses transformations.

En 1535 Charles V commanda au vice-roi de Tolède de faire construire un nouveau château sur le lieu des tours de guet : le plan fut choisie en étoile afin de pouvoir contrôler l'ensemble de la ville et des zones limitrophes, sur chaque flan.

A cette période l'urbanisation entre le centre ville et la colline Sant Elmo connu une forte expansion, selon les uns grace à la renommée de propreté dont se targuait le quartier, pour les autres, plutot pour freiner le flux migratoire vers la capitale.

Au XVII ème siècle toute la colline commença à se consteller de villas.
Au XVIII è siècle, le Vomero était le lieu de prédilection pour la villégiature et les villas furent nombreuses à s’y construirent.

Le Château Sant Elmo assista, en 1799, à la naissance de la République napolitaine, lorsque depuis la France, les premiers échos de la révolution arrivèrent à Naples.
Les patriotes y avaient élevé l'arbre de la liberté, et le jour précédent avaient proclamés la "République Napolitaine, une et indivisible", ils déclarèrent la chute de la monarchie. La conquête du fort se fit rapidement et les royalistes y furent emprisonés.

Place Dante

La place, à l’origine un grand Marché, acquis sa forme actuelle dans la seconde moitié du XVIII è siècle, avec l'intervention du grand architecte Luigi Vanvitelli, le Foro Carolino lui a commandé ce qui devait constituer un monument en célébration du souverain Charles de Bourbon.

Les travaux durèrent de 1757 à 1765, et le résultat fut un grand hémicycle, tangent aux murs des aragonais, qui comprenait la Porte de l'Aube au nord, et s’appuyait sur l'église de Saint Michel au sud. L'édifice, avec ses deux caractéristiques ailes courbes, voit en haut la présence de vingt-six statues représentants les vertus de Charles, et au centre une niche qui aurait dû recevoir une statue du souverain, et une horloge, d'époque. Maintenant il constitue l'entrée du « convitto national Vittorio Emanuele ».

Maintenant il constitue l'entrée du  "convitto national Vittorio Emanuele".

Au centre de la place, une grande statue blanche de Dante (de 1871, oeuvre de Tito Angelini), aujourd'hui coincée entre le vitres des sorties de la ligne 1 du métro (la metropolitana).
La place a été redessinée, restructurée et réaménagée à l’occasion des travaux du métro, terminés en 2002.

 

Quartier espagnol

Considéré comme un des quartiers les moins fréquentables de Naples, il est en contrepartie un des plus typiques de la ville. Le quartier espagnol tient son nom du fait qu’il s’est construit sur un ancien camp militaire espagnol. Il est très facile de s’y perdre, amenez toujours avec vous un plan détaillé de la ville. On dit que la première pizza a été inventée dans ce quartier. Elle porterait le nom de Margherita en l’honneur de la reine Margherita d’Italie.

Centre historique

Le centre historique de Naples remonte aux colonisations grecques du sud de l'Italie.
Les fondations de l'enceinte grecque sont visibles par endroits dont sur la Place Bellini.

De nombreuses églises et palais parsèment ce quartier autour de la Spaccanapoli jusqu'à la Porta Capuana de la muraille construite par les espagnols.

Spaccanapoli

La route qui en grande partie est celle qui était le "decumanus" de la Naples gréco-romaine est ainsi appelée parce que, à la regarder du belvédère de la Certosa de S. Martino, elle divise en deux parties la Naples du dix-neuvième siècle.

La Spaccanapoli commence avec la courte ruelle Maddaloni, traverse S. Anne des Lombards et parcoure Domenico Capitelli, arrive à la Place Gesù Nuovo. Cette dernière place porta différents noms selon l'époque, comme Place Trinita Maggiore et Place Guglielmo Oberdan.
Ensuite, la rue passe par l'église de S. Chiara, magnifique temple du treizième, rénové au 18è qui fut presque entièrement détruit par le bombardement du 4 août 1943.
Avec courage et patience l'église a été reconstruite et ses formes principales ont été conservées, mais il n'y a plus les peintures de Mura, de Maio, Bonito etc…

Dans la dernière chapelle à droite avant la sacristie, reposent les restes de trente rois et reines dont le sarcophage de Marie-Christine de Savoie, première femme de Ferdinand II de Bourbon.

Après l'église, la Spaccanapoli se poursuit par la rue Benedetto Croce, du nom du philosophe qui y habita, qui se termine avec la place S. Domenico Maggiore, une des plus importantes de la Naples ancienne. Au centre de la place s’élève une guglia surmontée de la statue en bronze de S. Domenico qui fut voulu par le peuple lors de la peste de 1656. S. Domenico Maggiore est importante pour les oeuvres d'art qu'on peut y voir comme celles de Luca Giordano, de Camaino, Tiziano, Caravaggio, mais piazza san domenico maggioreelle est aussi la sacristie qui offre un spectacle inhabituel : on voit un balcon sur lequel sont posés 40 caisses de diverses dimensions en forme de malles qui en réalité sont les coffres qui contiennent les restes des rois, des princes et illustres personnages Aragonais.

Seule la caisse d'Alphonse d'Aragon est vide parce que la dépouille fut expédiée en Espagne en 1667.

Juste après la Place S. Domenico vient la piazzetta Nilo, nom dérivé d’une colonie alexandrine du temps de l'empire romain. Dépassée la statue du Nil, la Spaccanapoli prend le nom de San Biagio dei Librai, (Librai : libraires en italien) qui tire som nom de la corporation des libraires. Suis le palais Carafa où y naquit en 1476 Gian Pietro Carafa. S'y trouvait le palais du vicario, appelé ensuite Castel Capuano lorsque les tribunaux s’y établirent.

Au-delà, la route prend le nom de Forcella (Fourche), elle se terminait autrefois par la Porte Furcillensis, où la rue mezzocannone était moins large qu’aujourd'hui et où se trouvait une petite fontaine. Vers la fin du XV è siècle, la fontaine fut remplacée par une fontaine plus grande dans le bassin de laquelle il y avait une statue qui représentait un homme petit et trapu. D’homme de petite taille "'ou miez'ommo", la statue deviendra "miez'ommo de ò canon" en entendant pour "canon" le canal dont jaillissait l'eau. Par commodité le nom fut ensuite abrégé en "miezo canon" et même lorsqu'après l'assainissement la fontaine fut supprimée, il resta le nom italianisé de Mezzocannone.

 

Galerie Umberto I

Grande galerie du XIX° siècle (à confirmer) dont le dôme en verre culmine à 50 m de hauteur. Elle rivalise, voire surpasse les grandes galeries parisiennes. Il s'agit en fait de deux rues assez larges et hautes, couvertes de verre, assez lumineuses sans pour autant être chaudes.

Ne cherchez pas de boutiques typiques : allez plutôt dans Spaccanapoli tout proche. Mais l'atmosphère napolitaine est néanmoins là. Il y a des cafés, et aussi une poste, au cas où vous en chercheriez une.

 

Les environs

Prendre la route et suivre la côte notamante la côte amalfine en survolant la baie de Naples est quelque d'apoustouflant à admirer. Ne dit on pas que la baie de Naples est une des plus belles au monde.

Ses terres fertiles entourent le Golfe de Naples ; les cultures de tabac et de céréales alternent avec les vignobles et les oliviers ainsi qu'aux orangers et surtout aux citronniers. Ici sont produites également les meilleures tomates.

La région reste liée aux éruptions du vésuve, toujours en activité, le volcan a bien des fois semé la peur et la mort de la population de la région (Pompéi et Herculanum).

C'est également Capitale de la pizza et du folklore italien dans le monde (chansons et spectacles comme la Tarantelle), Naples est le port d'une région qui a de plus en plus tendance à s'industrialiser : industries alimentaires (notamment pour la production de pâtes), aciéries, raffineries de gaz et de pétrole, industries mécaniques.

A moins d'une heure de bateau, se touves sur trois îles paradisiaques : la célébrissime Capri, la volcanique Ischia ou l'authentique Procida.

 

Gastronomie

Origines culinaires

Mangiafoglie, Mange-Feuilles c'est ainsi qu autrefois on désignait les Napolitains ! On les surnommait ainsi pour l'habitude qu'ils avaient de consommer énormément de légumes, surtout des légumes verts, beaucoup de feuilles : ainsi les brocolis. Il faut attendre le seizième siècle pour que leurs habitudes alimentaires changent et que les Napolitains ne deviennent de Mangiafoglie des Mangiamaccheroni.

Déjà au Moyen Age, on trouve dans les livres de cuisine beaucoup des recettes à base de maccheroni, Vermicelli (Vermicelle) mais ces dernières étaient surtout utilisées par la cuisine de l'aristocratie, on l'a servait à la table des nobles et de la haute bourgeoisie de l'Italie entière. Les recettes étaient très différentes de celles que nos connaissons de nos jours.

C'étaient des pâtes qui étaient cuites très longtemps (souvent dans du lait d'amande) et elles étaient accommodées avec du sucre, de la cannelle ou toute autre sorte d'épices. A cette époque la cuisine à base d'épices étaient très répandue sur la table de la noblesse et de la haute bourgeoisie dans l'Europe entière. Les épices venant de très loin et de ce fait étant très onéreuses, c'était considéré comme un signe de richesse que de pouvoir présenter à sa table une telle cuisine.

Au début du seizième siècle, pour des raisons encore inconnues, peut-être sont-elles historiques, sociologiques ou encore tout simplement économiques, les napolitains se sont mis à manger et à fabriquer des pâtes. A l'époque, les pâtes étaient considérées comme une spécialité sicilienne. En effet les siciliens fabriquaient des pâtes mais le peuple n'avait pas les moyens de pouvoir s'offrir ces pâtes. Ainsi que je le disais au seizième siècle dans la région de Naples, à Amalfi, à Gragnano, à Torre Annunziatta, à Torre del Greco, beaucoup de petites fabriques de pâtes (Pasticifiero) voient le jour. La prolifération de ces fabriques a été favorisée par un microclimat spécifique permettant le séchage rapide de ces dernières ainsi que par l'énorme quantité de blé dur (Céréales) produite dans cette région. Ainsi donc les pâtes se démocratisent !! Mais les Napolitains ne mangent pas les pâtes comme les aristocrates, contrairement à eux, ils les consomment ” Al dente ” et ils les mélangent à des légumes, à un peu de viande et à un peu de poissons.

Il faut attendre le dix-huitième siècle pour que le Duca, Ippolito, Cavalcanti, grands noms de la gastronomie napolitaine expliquent dans leurs livres destinés à l'aristocratie et à la bourgeoisie montante de ce que les pâtes doivent se manger comme le font le peuple napolitain : ” vertes ”, ” pas mures ” c'est-à-dire ” al dente ”, car écrivent-ils ”C'est ainsi qu'elles sont le plus digestes !” De plus ils préconisent de les mélanger à des légumes, à de la viande, à du poisson, à l'instar du peuple napolitain ! Il faudra attendre le début du dix neuvième siècle pour que cette pratique culinaire se répande dans toute le péninsule italienne et parmi tous italiens ayant émigrés dans le monde entier.

Il ne faut pas également oublier une des spécialités Naplolitaine consommée dans le monde entier la "Pizza" Le mot pizza apparaît en 997 en latin médiéval: il désigne alors "fouace" et "galette". Mais c'est à Naples, au XVIe siècle, qu'il est attesté dans son sens actuel. L'étymologie exacte du mot est difficile à déterminer et il existe plusieurs théories à ce sujet.

La pizza (au pluriel pizze, en italien) était liée au travail du boulanger. Elle servait avant tout à vérifier la bonne température du foyer avant qu'on y dépose le pain, ou à tirer parti des dernières braises, et servait de repas à la famille du boulanger, tout comme la Tarte flambée alsacienne.

Plat du "petit peuple", vendu à la part dans des comptoirs ambulants ou directement dans la rue, sur un plateau en étain, la pizza a été longtemps absente des recueils de cuisine italiens du fait de sa réputation de coupe-faim à la qualité douteuse. En Italie, c'est un plat de ménage, une simple pâte à pain sur laquelle on étale ce qu'on veut, les restes...

La pizza a été pendant longtemps d'une seule sorte : la "bianca" (blanche) qui était enduite de crème ou de saindoux. À partir du XVIIIe siècle, apparaît la "rossa" (rouge) agrémentée d'une sauce à la tomate. Elle s'est ensuite diversifiée comme en témoigne Alexandre Dumas, en 1843, dans un récit de voyages : "La pizza est à l'huile, la pizza est au lard, la pizza est au fromage, la pizza est aux tomates, la pizza est aux petits poissons ; c'est un thermomètre gastronomique du marché : elle hausse ou baisse de prix, selon le cours des ingrédients sus-désignés, selon l'abondance ou la disette de l'année."

En juin 1889, pour honorer la reine Marguerite (Margherita), le chef Raffaele Esposito, de l'illustre pizzeria Pietro e basta così décide de créer une pizza spéciale, juste pour elle. Il fait cuire sa pâte au four et la complète avec des tomates, du fromage de Mozzarella (ingrédient absent dans la recette originale car trop onéreux pour les paysans à qui elle était destinée) et du basilic frais (les couleurs du drapeau italien : vert, blanc, et rouge). Cette recette devient la pizza préférée de la reine Marguerite et quand le bruit court que c'est le plat préféré de la reine, la pizza devient encore plus populaire parmi les Italiens.

L'histoire ne dit pas si Raffaele a servi sa création dans sa propre pizzeria mais il a lancé une tradition culinaire, la pizza Margherita, qui dure encore et s'est répandue dans le monde entier.

 

 

La tradition culinaire de Naples est basée sur les produits du terroir, mais aussi sur les produits de la mer. Les principaux plats de la cuisine populaire sont :

La cuisine napolitaine utilise des produits simples:

 

Au moments des fêtes de Paques, cette préparation prend le nom de casatiello.

 

Les légumes sont préparés sous toutes les formes :

 

Les plats de viande sont également très prisés des napolitains et on peut citer :

Comme dessert :

A noter :

Les alentours du Vésuve regorgent de produits régionaux, rendus uniques par la fertilité exceptionnelle du sol.

Ici naissent les célèbres cépages existants depuis l'antiquité comme : le Falanghina du Vésuve, le Coda di Volpe, encore appelé "Caprettone", et le Piedirosso du Vésuve.

 

On produit avec ces raisins le célèbre Lacryma Christi.

Enfin, Naples est (il parait!) la capitale de l’espresso, qu’on pourra vous servir avec un verre d’eau gazeuse (à boire avant et non après selon les puristes).

Une bonne chose à savoir : ne demandez pas un cappuccino en Italie – et à plus forte raison encore à Naples – à 14h, on rira de vous ! Le capuccino ne se boit que le matin.

 

 

 

La camorra (« La protection ») est un phénomène mafieux urbain à la différence de qui est issu d'un milieu rural. C'est un type de mafia né à Naples en Italie du début du XIXe siècle mais dont les origines sont plus anciennes. À partir de Naples, elle s’est diffusée dans d'autres provinces de Campanie, notamment dans la province voisine de Caserta, bien que ses intérêts économiques en ce qui concerne le blanchiment d'argent sale depassent les frontières de l'Italie. C'est avant tout une organisation criminelle fondée sur les affaires.

Cosa Nostra

Né à Nice le 4 juillet 1807, Giuseppe (ou Joseph) Garibaldi est honoré par l'Italie mais aussi par Nice, sa ville natale, et l'Uruguay, lieu de ses premiers exploits.

Mousse à 13 ans, il se passionne pour les idées révolutionnaires et rejoint le mouvement «Jeune Italie» de Giuseppe Mazzini.

Condamné à mort par contumace à la suite d'un complot raté, il s'embarque pour le Brésil, où il participe à un soulèvement républicain puis passe en Uruguay pour défendre l'indépendance de ce petit pays avec une troupe d'exilés italiens.

Les légionnaires de Garibaldi, reconnaissables à leur chemise rouge se feront désormais connaître sous l'appellation de «Chemises rouges».

En 1848, Garibaldi regagne l'Europe en ébullition. Il se précipite avec une nouvelle troupe de volontaires à Rome où Mazzini vient de proclamer la République.

Il vainc le corps expéditionnaire français du général Oudinot mais ne réussit pas à sauver la république romaine.

C'est à nouveau l'exil en Amérique mais il n'est que provisoire.

En avril 1860 éclate en Sicile un soulèvement contre le roi des Deux-Siciles, établi à Naples. Garibaldi débarque avec un millier de volontaires près de Palerme. C'est l'«expédition des Mille».

Jouant d'audace, il s'empare de l'île, remonte jusqu'à Naples et livre le royaume au roi du Piémont-Sardaigne qui peut se faire proclamer roi d'Italie.

Dédaigneux des honneurs, Garibaldi lève en 1862 une troupe pour partir à la conquête de la Ville éternelle où réside le pape sous protection française. C'est le pas de trop. Le roi le fait arrêter.. et relâcher aussitôt.

En 1867, il se lance à nouveau à l'attaque du réduit romain. Mais il est défait par les troupes françaises et pontificales à Mentana.

En 1871, l'unité italienne est achevée. Garibaldi, alors âgé de 64 ans, va-t-il enfin prendre du repos ? Que nenni ! Il met son épée au service des républicains français et Gambetta lui confie le commandement de 10.000 tirailleurs de l'armée des Vosges.

Devant l'Assemblée nationale française, Victor Hugo dit de lui : «Cet homme est une puissance». Giuseppe Garibaldi se retire définitivement sur son île de Caprera, près de la Sardaigne, où il rédige ses mémoires et meurt le 2 juin 1882.

Joseph Bonaparte, né le 7 janvier 1768 à Corte et mort le 28 juillet 1844) à Florence, est un avocat, diplomate et soldat, puis prince français, roi de Naples et enfin roi d'Espagne. Il était le frère aîné de Napoléon Bonaparte.

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Charles d'Anjou (1227-1285) comte de Sicile frère de saint-Louis

Petit-fils de Frédéric Barberousse, fils de l’empereur Henri VI et de Constance de Hauteville, héritière des rois normands, il voit le jour le 26 décembre 1194. A quatre ans il sera orphelin et confié à la tutelle d’Innocent III. En 1212, à 18 ans alors soutenu par le pape il sera désigné comme roi des Romains, les princes allemands vont abandonné à son profit le parti d’Otton de Brunswick après la défaite de Bouvines en 1214 et, abusant de la faiblesse politique d’Honorius III il se fait couronner empereur en 1220. Au passage notons qu’il réunit la Sicile à l’Empire Germanique.

Donc notre ami Frédéric II est empereur à 26 ans, fastueux, curieux, rationaliste et fasciné par l’Orient (il sera un bon ami du sultan d’Egypte Al Kamil, fil de Saladin ; il va lui racheter Jérusalem en 1228.) Il sera surtout un souverain méditerranéen dans lequel on a vu un précurseur de la Renaissance. Il est connu pour sa très forte personnalité qui fit de lui l’un des souverains les plus originaux de l’histoire. Malgré l’éducation qu’il reçu d’Innocent III il fut, comme ses prédécesseurs, un adversaire acharné de la papauté. Il fait preuve d’une certaine indifférence en matière religieuse, qui n’exclut pas la poursuite des hérétiques mais l’incite à la tolérance envers les juifs et les musulmans (notons tout de même que le sang d’un juif ou d’un sarrasin vaut la moitié de celui d’un chrétien, in les Constitutions de Melfi, qui sont la première tentative au Moyen Age de substituer un état laïque à l’instabilité des allégeances féodales. Frédéric II y rassemble toute la législation, ce Liber augustalis(nom « original » des Constitutions de Melfi ) exprime sa conception d’une monarchie absolue et de l’administration du royaume). C’est un homme sans scrupules et avides de connaissances. Il fit de la Sicile son centre de gravité et délaissa la Germanie, mais voulant étendre son influence à tout la péninsule Frédéric II se heurte au pape et aux villes de l’Italie du Nord.

Au moment où Frédéric II obtient du sultan al-Kamil la restitution de Jérusalem le pape envahit les Pouilles. Grégoire IX sera battu et devra signer la paix à San Germano en 1230. Mais bientôt un nouveau conflit l’oppose à Grégoire IX, à propos de la Sardaigne, que l’empereur a concédée à son fils Enzo, au mépris des droits de l’Église. La violence des deux camps s’exprime notamment à grand coup d’encycliques pontificales et de libelles impériaux.

Il sera excommunié deux fois ; la première lorsqu’il mena, contre l’avis du pape Grégoire IX, la sixième croisade et la seconde par Innocent IV qui réunit à Lyon un concile qui dépose l’empereur (1245). Frédéric II ne se tient pas pour battu: malgré des complots, la révolte de Parme, il semblait avoir raffermi son autorité en Italie du nord, lorsqu’il meurt dans un château des Pouilles en 1250. Sa disparition provoque l’écroulement de la puissance impériale, la partie germanique qu’il avait délaissée est soumise à l’anarchie féodale et aux luttes intestines propres au Grand Interrègne.

Au début du Moyen Âge, après l'invasion des Lombards, Gaète est restée sous la souveraineté de l'Empire byzantin. Dans les années suivantes, et à l'instar d'Amalfi, Sorrente et Naples, il semblerait que Gaète se soit constituée en port pratiquement indépendant et qu'elle ait continué un commerce prospère avec le Levant. Son histoire, cependant, est plutôt obscure jusque vers 830, date à laquelle la ville devient une seigneurie dominée par des hypati, ou consuls : le premier d'entre eux fut Constantin (839-866) puis Marin et Docibile Ier (867-906). Le plus grand fut Jean Ier (906-933) qui écrasa les Sarrasins au Garigliano en 915, gagnant l'honneur de patricius de l'empereur Constantin VII de Byzance. Au XIe siècle, le duché tombe entre les mains des comtes normands d'Aversa, devenus princes de Capoue, et Gaète est définitivement annexée à leur royaume par Roger de Sicile en 1135. La cité continue toutefois de battre sa propre monnaie jusqu'en 1229.

La principauté d’Amalfi, tour à tour république aristocratique et duché, fut autour de l'an mil une oligarchie commerçante de facto autonome. Née autour de la petite ville portuaire de même nom, en Italie méridionale, elle fut à l'origine un dominion du duché de Naples (ducatus Neapolitanus), avant de s'affranchir de Byzance et d'élire un duc en 958. Elle s'imposa comme une puissance maritime dont les négociants dominèrent, au XIe siècle, le commerce en Méditerranée et en Italie, avant d'être supplantée par les cités-républiques du Nord, comme Pise et Gênes. En 1073, Amalfi tomba au pouvoir des Normands et ne devait plus recouvrer la liberté.
Conquètes et expansion des Normands